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MNF: Une si chaude soirée (Par Adama Gaye*)

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Ce fut un coup irrégulier qui a laissé la patronne groggy. Bien fait, ça lui apprendra à retenir qu’on ne s’installe pas sur une chaise à sa télévision avec des « paroles et vérités » de bistrot ou salons politiciens en se donnant la mission de « casser » son invité. Comme si on est en mission commandée par un régime habitué de telles saloperies, en commençant par ses campagnes de dénigrements par lesquelles il compte, n’ayant d’autres arguments, pour museler ses critiques ou quiconque n’est pas avec lui. J’en ai fait l’amère expérience du fond d’un cachot -avant d’en sortir pour laminer toutes celles et tous ceux qui avaient participé au projet de me faire passer pour un ivrogne, fou, aigri, juste pour légitimer mon illégale arrestation, voici trois ans, quand je ne faisais qu’exposer les crimes illimités d’un Macky Sall, dénudé, et de ses acolytes…
Maïmouna Ndour Faye a manifestement joué et perdu, avant-hier soir, face au briscard politicien Mamadou Goumbala, même si demain la justice lui donnait un « Ndampaay ».
Ma crainte, c’est qu’elle ne retiendra rien de cette leçon. Il est temps qu’elle retourne sur les bancs de l’interview en journalisme.
Car, comme elle l’affectionne, reprendre les arguments de Bistrot ou Bar pour vouloir mettre à mal un invité, ce n’est pas du journalisme.
Elle doit le savoir: c’est trop facile de coller à quelqu’un qui fait la politique, et donc a la légitimité d’en changer, l’étiquette d’instable, c’est un coup au-dessous de la ceinture.
Le journalisme Sénégalais souffre hélas de ce que ses animateurs actuels, nouveaux venus ou même les plus reconnus, semblent vouloir jouer le jeu du pouvoir en reprenant les fadaises qu’il débite sur ses critiques. C’est comme les potaches qui se plaisent à « coller » sur un sujet leurs profs.
MNF, comme elle se fait appeler, n’a pas fait autre chose que de vouloir casser son invité, en tombant dans la trop facile distribution, comme dans une salle de classes, de bons points, en se permettant de pratiquer ce que les anglais désignent sous le jargon « character assassination », la démolition d’une personnalité.
Elle n’a pas été loyale avec Mamadou Goumbala, en lui sortant cet adjectif d’instabilité (on interdit en journalisme le recours aux adverbes et adjectifs) pour simplement marquer, à son détriment, un coup KO rien que pour s’en vanter après. A l’image des gamins face à leur prof qui trébuche sur quelque chose.
Je connais Goumbala depuis 50 ans, depuis que jeune élève, je le voyais dans notre maison familiale à Kaolack, et déjà il était un homme politique des jeunesses socialistes Senghoriennes.
La politique est sa passion. Je ne partage pas forcément ses mouvements d’un parti à un autre mais qui peut lui reprocher cela dans un contexte politique Sénégalais où tout bouge depuis l’an 2000 et où la politique n’est plus formatée par l’idéologie ni par les convictions.
Qui ne constate aussi les collusions à géométrie variable des praticiens des médias, successivement Dioufistes, Concrétistes, Wadistes, Mackyllés, et alignés aux nouvelles tendances.
C’est parce que j’avais constaté sa propension à vouloir humilier ses invités, comme un soir où j’étais illégalement détenu en prison où je la vis ricaner sur l’absentéisme d’un Guy Marius Sagna, j’avais pris la résolution de faire de son « Show » ma première sortie télévisée après mon élargissement.
Le Sénégal entier se souvient de mes réparties qui avaient fini par la déstabiliser jusqu’à faire rire aux éclats les techniciens de sa télé qui ne l’avaient jamais vue dans une telle incommode posture.
Je lui avais fait du De Gaulle, selon la formule que feu Omar Bongo m’avait enseignée. « De Gaulle fait semblant de se poser une question en éludant celle que le journaliste, en conférence de presse, lui a posée », m’avait-il dit.
C’est ainsi que j’avais généré la question sur ce que je fais dans la vie. « Je suis chômeur », avais-je dit à une hilare mais dézinguée interlocutrice. « Oui », ajoutais-je « ne savez-vous pas que 90 pour cent de nos compatriotes sont chômeurs? je suis fier d’être comme eux ». Avant de lui donner le coup fatal: « Si j’avais fait comme vous, ce n’est pas une télé mais une fortune que j’aurais ramassée sans coup férir ». Et de lui asséner: « nous ne sommes pas assis sur les mêmes choix ». En lui disant que je n’étais pas venu sur son plateau, pour des vétilles, des « wakhis kassaws-kassaws, j’étais étonné de ne pas l’avoir vue réaliser que ses questions toutes de niaiseries, puisées à la borne-fontaine, ne me faisaient guère rire, parce que j’étais venu parler de choses sérieuses, notamment des violations des droits et libertés, de la mal-gouvernance, des crimes économiques ou de la collusion d’une presse vendue au service d’un pouvoir abject, criminel ».
Et Pan. Cette soirée fut cauchemardesque pour elle. A croire qu’elle n’apprend rien des leçons de la vie. Fatuité, quand tu nous tiens…
Le Pan de* Goumbala susceptible d’abattre un taureau est certes sexiste et un tantinet excessif puisque les questions de vie privée n’ont pas lieu de peupler un débat télévisé mais force est d’admettre que la diva l’a cherché. Elle se trouve depuis sur le divan, aux urgences sociales. Provoquer un cheval de retour, voilà ce que ça donne, Madame !
En temps normal, elle ne devrait plus le refaire mais a-t-elle la capacité de faire cette introspection qui depuis ma correction la dévisage? Que non. Hélas.
Maïmouna Ndour Faye a certes du mérite, le moindre étant de vouloir se battre et de même s’être taillée sa voie dans un milieu longtemps dominé par les hommes.
Seulement, je le répète, le journalisme ce n’est pas vouloir transformer ses invités ou de faire des sujets ou personnes dont on parle des thèmes d’anathèmes dans le vain espoir de les ridiculiser, salir, ou casser aux yeux notamment du pouvoir en place ou d’une audience acquise à sa cause.
On ne doit pas chercher à humilier.
J’espère que Madame Faye ne poursuivra pas sa plainte contre Goumbala ni ne se mettra plus à répéter qu’elle l’a invité après des suppliques de sa part.
On peut poser les questions les plus pointues et structurées qui soient mais de là à faire de son plateau de télévision une boucherie, ça rappelle les tendances en haut lieu d’un pouvoir à la dérive avec ses soutiers, féminins et masculins de plus en plus désorientés.
Ma soeur Maïmouna Ndour Faye, vous pouvez faire mieux et plus -et nul ne remet en question le symbolisme dynamique de votre présence sur le PAS -paysage audiovisuel Sénégalais. Pour vous rassurer, je ne suis pas non plus indemne de cette tendance à démonter alors que nul, moi le premier, n’est parfait. Je t’invite, par conséquent, à ce que nous fassions ensemble l’effort d’éviter ce penchant qui est par trop Sénégalais. Nombreux sont mes compatriotes qui partagent cette même urgence à revisiter notre approche des relations avec nos interlocuteurs -interlocutrices- que ce soit en journalisme et en tout autre espace.
Quant à Mamadou Goumbala dont le caractère acariâtre me déplaît au plus haut chef, je lui reconnais de se défendre comme il peut quand on veut lui faire le coup bas que vous avez tenté Madame 7 TV.
Evitez aussi vos rires qui vous ridiculisent devant vos invités surtout sur la base des racontars qui les déclenchent.
Je m’excuse Madame de m’immiscer dans une affaire, une émission de télé, sans l’avoir suivie, ni même avoir suivi une seule de vos émissions depuis notre fameux Alarbay Septembre 2019 où je fus sur le gril -en dur à cuire qui a laissé un souvenir heureusement impérissable au peuple qui devait savoir ce jour-là que douma lettar kenn douma colis.
Bon Vendredi. Faites du journalisme, Madame, du vrai, ce n’est pas jouer avec les wakhous mbedd.
Di Jegueulou.
YAMAL.

Adama Gaye est un acteur politique en exil du régime assassin de macky Sall.

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