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Mobiliser la Diaspora pour un Sénégal Souverain, Juste et Prospère: Une Nouvelle Approche de Financement du Développement (Par Babacar Sané BA)

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Une obligation souveraine est un titre de dette émis par un Gouvernement pour lever des fonds auprès d’investisseurs. Ces obligations permettent au Gouvernement d’emprunter de l’argent sur les marchés financiers, généralement à des taux d’intérêt fixés, et s’engage à rembourser les investisseurs à une date d’échéance prédéfinie avec des intérêts (appelés coupons) périodiques. Les obligations souveraines sont souvent émises dans la monnaie locale du pays émetteur, mais elles peuvent aussi être émises en devises étrangères, comme le dollar ou l’euro.
Les investisseurs considèrent généralement les obligations souveraines comme des investissements relativement sûrs, car elles sont garanties par la capacité d’un Gouvernement à lever des impôts ou à ajuster sa politique budgétaire pour honorer sa dette. Cependant, la stabilité et la solvabilité du pays influencent la perception du risque associé à ces obligations.

Face à la chute des obligations souveraines en dollars du Sénégal, il est crucial de repenser les mécanismes de financement en intégrant des acteurs stratégiques tels que la diaspora sénégalaise. En effet, cette dernière, dispersée à travers le monde, représente une ressource précieuse non seulement en termes de capitaux mais aussi de compétences et de volonté de contribuer au développement de la nation. Il devient donc impératif de créer des leviers innovants permettant à cette diaspora de se positionner comme une alternative crédible et efficace pour soutenir le financement du développement, tout en diversifiant les sources de financement du pays.

La mise en place d’obligations spécifiques à la diaspora

Un mécanisme prometteur réside dans la création d’obligations souveraines spécifiquement conçues pour la diaspora sénégalaise. Ces « obligations diaspora » pourraient offrir des avantages particuliers, tels que des taux d’intérêt compétitifs et des conditions flexibles adaptées aux réalités économiques des diasporas. Ces obligations permettraient à la diaspora de placer ses économies dans des projets structurants et de long terme, garantissant à la fois la sécurité de l’investissement et un impact tangible sur le développement du pays.
Ces obligations pourraient cibler les grands projets d’infrastructures, d’énergie, d’éducation ou de santé, en créant un lien direct entre les investissements de la diaspora et des résultats concrets. Pour inciter l’appropriation de ce mécanisme, il serait essentiel de rendre ces obligations accessibles via des canaux financiers internationaux utilisés par la diaspora, tels que des plateformes numériques de souscription ou encore des partenariats avec des banques et institutions financières des pays d’accueil. La participation des diasporas pourrait être encouragée par des incitations fiscales ou des garanties de l’État sénégalais pour minimiser les risques perçus.

Des fonds d’investissement spécialisés pour la diaspora

Au-delà des obligations, la création de fonds d’investissement spécialisés pour la diaspora pourrait constituer un levier puissant. Ces fonds, investis dans des projets à fort potentiel de développement économique, pourraient attirer l’épargne des Sénégalais de l’extérieur en offrant des retours sur investissement tout en participant activement à la croissance du pays. Les fonds d’investissement pourraient cibler des secteurs stratégiques tels que l’agro-industrie, les technologies de l’information, les énergies renouvelables ou encore les industries manufacturières, secteurs jugés prioritaires pour construire une économie résiliente et compétitive.
Ces dispositifs pourraient être gérés en partenariat avec des institutions financières internationales et régionales pour renforcer la transparence et la crédibilité des investissements. Un cadre réglementaire clair, associé à une gouvernance participative permettant à la diaspora d’avoir voix au chapitre, serait un facteur clé pour susciter la confiance et l’appropriation de ces fonds.

L’émission d’obligations vertes et sociales pour la diaspora

En réponse aux défis environnementaux et sociaux actuels, le Sénégal pourrait également émettre des obligations vertes ou sociales dédiées à la diaspora. Ces obligations, alignées avec les objectifs de développement durable, permettraient de financer des projets écologiques ou sociaux tels que la reforestation, l’accès à l’eau potable, ou encore la construction d’infrastructures de santé et d’éducation.

La diaspora, souvent sensible à ces enjeux, pourrait voir dans ces obligations un moyen de conjuguer rendement financier et contribution au développement durable du Sénégal. De plus, ces obligations bénéficieraient d’une visibilité internationale accrue, attirant potentiellement des investisseurs éthiques et institutionnels qui partagent ces objectifs.

L’implication des plateformes de financement participatif (crowdfunding)

Les plateformes de financement participatif représentent également un levier intéressant pour mobiliser l’épargne de la diaspora. Ces plateformes, accessibles à un large public, permettent de financer des projets spécifiques tout en impliquant directement la communauté. En partenariat avec des structures locales, le gouvernement sénégalais pourrait lancer des campagnes de financement participatif ciblant des projets de développement ou des startups locales, permettant ainsi à la diaspora d’investir de manière directe et participative. Ce modèle renforce non seulement l’investissement, mais aussi l’engagement émotionnel des Sénégalais de la diaspora vis-à-vis du développement de leur pays d’origine.

Renforcement de l’inclusivité dans les mécanismes de financement

Enfin, pour que la diaspora s’approprie pleinement ces dispositifs, il est essentiel de créer un cadre inclusif où elle se sente valorisée et écoutée à la. Cela pourrait passer par la création d’un conseil de la diaspora, chargé de suivre et d’orienter les investissements réalisés à travers ces différents mécanismes. En leur donnant une place active dans la gouvernance des projets, le Sénégal renforce leur sentiment d’appartenance et leur engagement à long terme.
Ainsi, en diversifiant les sources de financement par des obligations dédiées à la diaspora, des fonds spécialisés ou encore des obligations vertes et sociales, le Sénégal pourrait non seulement pallier la chute des obligations souveraines classiques, mais également bâtir une économie plus résiliente, souveraine et inclusive. La diaspora, en devenant un acteur central de ce développement, contribuerait à l’émergence d’un Sénégal juste et prospère, tout en bénéficiant des retombées économiques et sociales de ses propres investissements, conformément à la vision du Président de la République SEM Bassirou Diomaye FAYE et de son Gouvernement conduit par le Premier Ministre SEM Ousmane SONKO. C’est mon intime conviction.

Babacar Sané BA
Président Alternatives Citoyennes (Coalition MIMI 2024)
Auteur du livre « Diplomatie économique: les clés de la prospérité pour le Sénégal »

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