Quelques années seulement de présence dans l’arène sénégalaise ont permis à Modou Lô de se tailler une réputation de Roc. Sa popularité qui va crescendo, fait pâlir plus d’un. Elle va finir par atteindre une envergure jamais égalée. Ce qui lui attribue la palme du lutteur le plus populaire du pays, toutes générations confondues. Un véritable phénomène de l’arène sénégalaise est né.
A 28 ans révolus, Doudou Lô alias Modou Lô est en passe de devenir un phénomène social. Né à Taïba Ndiaye dans les années 1980, Kharagne Lô s’est hissé au sommet de la lutte en seulement huit ans de présence.
Pourtant, ce lutteur, que rien ne prédestinait à ce destin particulier, est en train d’écrire l’une des plus belles pages de l’histoire de la lutte sénégalaise. Jugez-en vous-même : En dix-huit combats, Modou Lô a eu seize victoires contre un nul (Lac de Guiers 2) et une défaite (Balla Gaye 2). Révélé aux amateurs sous la férule de Birahim Ndiaye de Sakou Xam-Xam dans les mbapatt, Modou Lô ne tarde pas à faire parler de lui en enfilant victoires sur victoires.
Ayant rejoint entre temps Rock Energie, avec des champions d’envergure comme Khadim Gadiaga, Dolf, Yaram Guèye, entre autres…, il parvient à se faire un nom et c’est tout naturellement que Gaston Mbengue le coopte au Claf de 2008. Paul Maurice, Tapha Boy Bambara, Papa Sow passeront à la trappe lors des combat de poule. D’un ko, il terrasse le recordman des victoires (26) Boy Kaïré de Soumbédioune.
De même, il réussira à faire le vide autour de lui et écumera l’écurie Fass. Aucun des lutteurs de cette écurie qu’il a eu à rencontrer ne lui a échappé.
Arrivé dans l’arène en 2006, Modou Lô a vite su que pour se faire un nom et du chemin, il fallait oser et Kharagne l’a fait. Lui-même ne comprend pas cette ascension fulgurante, encore moins cette passion naissante des Parcellois qui ont fini par contaminer toutes les régions. «Je n’ai rien fait pour mériter tout cela. Je rends grâce à Dieu car il y a beaucoup d’autres lutteurs qui ont fait plus que moi et qui n’ont pas encore atteint cette barre de popularité», annonce-t-il de sa voix à peine audible.
Victorieux du Claf de Gaston Mbengue devant Boy Kaïré dont une partie de la carrière s’est faite à Fass, Modou Lô ne pouvait éviter le désir de Balla Diouf de laver les affronts. Mais pour le «Roc des Parcelles», ce combat avait aussi des allures de test pour monter à l’échelon supérieur où l’avaient précédé les Balla Gaye n°2 et autres.
Il passera l’épreuve en frôlant la correctionnelle. Ko sur la première action, il a la chance de poser ses appuis pour éviter la chute et enchaîner par un mbott lorsque son adversaire se précipite pour l’attaquer. Même le «Tigre» de Fass, Gris Bordeaux passera à la trappe. La popularité de Kharagne Lô connaîtra une montée fulgurante avec la première défaite de sa carrière devant Balla Gaye 2.
«Danou mélni ya dane». «Que Balla Gaye 2 le batte 100 fois, on sera toujours derrière Modou Lô. Il est le meilleur. On n’a jamais vu dans l’histoire, un lutteur avoir autant de supporters. On l’aime bien», disaient ses milliers de fans regroupés devant chez lui, après la défaite.
Source: Vérité du Jour
