Dakar, le 29 mars 2014
Monsieur Amadou Ba
Ministre de l’Economie et des Finances
Dakar – SENEGAL
L’émergence dont on parle est impossible sans un modèle économique dont les principes, les mécanismes et les finalités sont résolument orientés vers cet objectif. A l’évidence, le Sénégal ne possède pas un tel modèle.
Notre économie est extravertie : nous produisons ce que nous ne consommons pas et consommons ce que nous ne produisons pas d’où notre déficit commercial chronique. Notre économie est archaïque : les moyens de production du secteur primaire (agriculture, élevage et pêche) sont totalement obsolètes d’où nos faibles rendements ; l’informel et le sous-emploi dictent leurs lois au secteur tertiaire. Notre économie n’est pas industrialisante d’où notre fort taux de chômage. Si on y ajoute l’absence de levier monétaire puisque nous n’avons aucun moyen de contrôle sur le franc CFA, et les banques « surliquides » et frileuses, il n’est guère étonnant que les taux de croissance baissent au fil des années et que la demande sociale soit toujours plus pressante. La faiblesse de la vitesse de circulation de la monnaie n’est point un hasard (le fameux « reew mi da fa Macky »).
Les réalisations chantées du gouvernement ont toutes une orientation sociale : Couverture médicale universelle, bourses familiales, diminution des prix de certaines denrées, du loyer, de la fiscalité sur les salaires pour soulager les ménages. Cependant, le social devrait être financé par des revenus du travail et des gains de productivité économique. Ces derniers étant absents, l’Etat n’aura d’autres moyens que les emprunts et taxes vicieux. La création de richesses doit précéder ou aller de pair avec les aides sociales.
Les ministres qui vous ont précédé ont toujours eu une logique strictement budgétaire ayant comme centre de gravité la collecte des impôts et taxes, les emprunts extérieurs comme sources de revenus d’un côté ; les dépenses de fonctionnement, de remboursements et d’infrastructures d’un autre côté. Logique budgétaire et non d’animation économique. Or, c’est l’animation économique qui peut enclencher le cercle vertueux menant à l’émergence ou, mieux, à la prospérité et au développement. L’animation économique tend à valoriser nos richesses naturelles par le biais de notre génie propre, à stimuler tout notre potentiel de création, d’innovation et à nous faire triompher de nos défis par le savoir et le savoir-faire, sans oublier une ouverture intelligente vis-à-vis du reste du monde.
C’est cette animation économique qui est inexistante actuellement. C’est votre rôle de le faire. La politique, l’impulsion et l’animation économiques du pays sont de votre ressort.
En tant qu’économiste en chef du Sénégal, pouvez-vous nous dire le modèle économique qui encadre le Plan Sénégal émergent (PSE) du président de la République pour lequel il a emprunté des milliers de milliards FCFA? Ceci est d’une importance capitale car la montagne du PSE accouchera d’une souris (comme, hélas, tant de plans et projets avant lui !) s’il n’y a pas de modèle économique pertinent pour sa mise en œuvre. Votre responsabilité y est pleinement engagée car amasser beaucoup d’argent est certainement contre-productif s’il n’existe pas un modèle préalable d’absorption endogène.
Mais, au-delà du PSE, quel est votre modèle économique global pour le Sénégal ? Quand allez-vous le partager avec les Sénégalais dans une approche participative ? Pensez-vous pouvoir vous départir de vos réflexes et automatismes de collecteur d’impôts vu que c’est votre formation, toute votre carrière et que vous avez été même directeur général des Impôts et Domaines du Sénégal ?
A notre humble avis, votre passage au ministère de l’Economie et des Finances du Sénégal serait un cuisant échec si vous ne produisez pas un modèle économique pertinent et partagé et si vous n’êtes pas capable d’assurer l’impulsion et l’animation économiques idoines devant nous pousser vers le développement.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments patriotiques.
Mamadou Sy TOUNKARA, Présentateur de « Senegaal ca kanam »
Si réellement le slogan du Président Macky Sall : La patrie avant le Parti » peut avoir un sens, c’est bien avec ADBOUL M’BAYE » que cela devrait s’appliquer ! Qui mieux que ce grand banquier pour travailler aux côtés de DIONE pour l’aider à présenter des dossiers bétons pour absorber les fonds promis par les bailleurs ? Le Président Macky Sall et tous ceux qui ont une maitrise parfaite de l’économie et de la finance internationale savent que malgré sa bonne volonté, Mimi Touré ne comprend pas plus que le marchand du coin de ces subtilités ! Il n’ y a pas de honte à ne pas comprendre la finance internationale, mimi sait autre chose, on doit l’envoyer à l’UNESCO comme cela avait été envisagé il y a quelques mois par l’entourage de Macky Sall. D’ailleurs Mimi Touré, lors de son entretien avec MAMADOU IBRA KANE, a révélé ses insuffisances et celles de notre haute Administration en évoquant la possibilité qu’elle fasse appel à des cabinets privés pour l’aider à ficeler des dossiers pour absorber plus rapidement les bonnes intentions des bailleurs qui se sont penchés sur le PSE de Macky ! Cette phrase sibylline est passée presque inaudible aux yeux de beaucoup d’auditeurs, alors que cela est révélateur des doutes de Mimi Touré sur ses capacités à travailler avec DIONE parce qu’elle ne s’y connait pas beaucoup!
C’est ce qui arrive quand parceque on est journaliste on pense pouvoir disserter sur n’importe quoi. J’aimerais bien savoir sa definition du modele economique. le plus petit etudiant en economie pourrait vous expliquer que ces discours sur le modele economique c’est depasse (genre keynesianisme, liberalisme socialisme,…). Tounkara le monde avance et l’Afrique a aujourdhui la croissance la plus forte. Arretons de blablater sur tout et rien en se pensant les plus intelligents au monde. Il n’y a qu’une chose qui nous reste c’est de travailler et rattraper ces pays que nous envions tant: cote d’ivoire, ghana,…. Arretons de nous complaire dans des debats steriles et sans fondements genre quel est le modele economique du Senegal. Va relire le PSE et tu verras comment le Senegal compte conduire son developpement pour les prochaines annes pour arriver a l’emergence.
Il n’a toujours pas renoncé à nous pondre des lettres dont le contenu sonne comme un tonneau vide. Rien de consistant!
Monsieur TOUNKARA, même le jeune Bambino qui nous pond des articles sur dakaractu est plus rigoureux dans ces analyses. C’est quoi le modèle économique des pays dits émergents? Quand on critique, on doit proposer quelque chose de mieux. Vraiment, si tu veux faire le jeu de SJD, c’est trop tard. ce disque là est rayé. Jërëjëf Lerlou!
Monsieur TOUNKARA voulait peut-être parler de système ! Quoi qu’il en soit le pragmatisme serait meilleure pour nos pays dont les moyens propres sont très suffisants. Par contre, tant que l’éducation ne sera pas obligatoire jusqu’à 16 ans, en commençant à 6 ans , nous seront toujours obligés de mettre en place des programmes pour l’alphabétisation et la formation des adultes après leurs 20 ans. Ces pays dont on parle ont pris la résolution de former leur jeunesse, entre 6 ans et jusqu’à la troisième obligatoire pour tous avant d’en former vers des CAP, BEP, et Bac Techniques et d’autres vers l’enseignement supérieure. Ce ne sont pas mes idées, mais d’un de nos camarades internautes ici il y a quelques semaines.
Ce monsieur a bien raison de parler de modele economique. Nous avons cette tare heritee des francais a adresser des critiques non constructives. Ayons focus sur le contenu et le sens de la lettre. Nos gouvernements nous parlent de grands projets de societe sans ancrage economique et social. Je reste convaincu qu’il nous faut un gouvernement central fort. Le secteur premier devrait etre le gouvernement qui prend le dessus sur les autres secteurs. C’est le cas au Japon et dans beaucoup de pays.