Monsieur le Président de la République, monsieur le ministre de l’intérieur, monsieur le ministre du développement communautaire, général François Ndiaye, le saviez-vous ?

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Augustes autorités de notre chère République,J’ai été approché par des éléments de la brigade nationale des sapeurs pompiers qui m’ont fait des révélations glaçantes sur le traitement dont ils font l’objet depuis l’irruption de la Covid-19 dans notre pays. En ma qualité de journaliste, je me suis fait le devoir éthique de partager avec vous, ainsi qu’avec les Sénégalais, les nombreuses injustices que subissent ces hommes sous les drapeaux et en service commandé. Tout le monde sait que c’est le décret 2012-1434 du 13 Décembre 2012 qui érige le Groupement en une Brigade nationale des Sapeurs-pompiers (BNSP) et qui fixe ses missions et son organisation. Ils se disent frustrés de n’avoir jusqu’à nos jours profité d’aucun avantage en termes de traitement salarial selon les dispositions du nouveau décret. Ces sous officiers et militaires du rang n’ont reçu aucune prime liée à leurs multiples, risquées et importantes interventions autour de l’évacuation, du transport, de la préparation et de l’inhumation des personnes décédées de la Covid-19. M.le président de la République, messieurs les ministres, général François Ndiaye, êtes-vous au courant, se demandent ils. Ces sapeurs pompiers qui semblent ainsi démotivés, découragés, presque désengagés, constituent les moins gradés certes, mais les hommes de terrain. En effet. Toute la presse a relayé que sur 229 morts de la Covid-19, 191 ont été transportés, préparés et enterrés par ces hommes « moins gradés ». Un taux de 83,40% pris en charge par les pompiers. Nos sources nous renseignent aussi que sur 27 corps venus de la France et 1 de la Hollande, ce sont eux seuls, ces éléments sous commandement, qui les ont réceptionnés, convoyés et inhumés. Le saviez-vous monsieur le Président de la République, messieurs les ministres, général François Ndiaye ? Ces hommes n’ont reçu aucun rond concernant les primes et autres motivations issues de Force-Covid19. Leur amertume s’est exacerbée lors des préparatifs de la fête de Tabaski où ils n’ont, disent-ils, pas vu la couleur de l’argent que se partageaient les membres des autres corps engagés dans la lutte. Ils souffrent, ils sont mécontents, ils le murmurent, ils se sentent lésés et perdent de plus en plus goût à leurs missions, nous confient Ils. Pis, un élément ayant requis avec insistance l’anonymat lance, manifestement amer:  » Dans les compagnies et unités, ce sont nos chefs qui se sont emparés de tout ce qui était argent mis à notre disposition par l’État. » Il enchaîne, plus détaillé, documents en main:  » Voyez un peu par exemple au niveau de ces compagnies, partant de la brigade nationale jusqu’à la chaîne restreinte de nos officiers et capitaines qui ont fait main basse sur les sous:   » je détiens la note de service du groupement d’incendie et de secours No2 de l’état-major » Et celle-ci a comme objet : Soutien en alimentation avec Référence NDS No1514/BNSP/EM/SCA du 15 juin 2020. Il n’y a en réalité, aucun soutien en alimentation, déclare ce jeune militaire. Seuls les commandants d’unités et chefs de centres ont les explications de ce qu’ils ont fait de cet argent. Même si la note dit qu’ils rendent compte à l’état-major, de la situation des dépenses effectuées ». Presque larmoyant, un jeune soldat ajoute que le tableau de répartition des fonds alloués à ces compagnies et centres ne reflète pas la réalité chez les hommes de terrain. Il cite :  » État-major 525 mille, 21 e compagnie 525 mille, 22e compagnies 575 mille, 23e, 550 mille, 24e 552 mille, Tivaouane, Khombole, Mekhe, Saly et Bambey ont reçu pour chaque centre 350 mille, en plus de 600 packs d’eau de 10 litres facturés à 600 mille francs. Pourtant, je n’ai pas vu la seule bouteille de 30 cl d’eau de source depuis le début de la pandémie, narre ce soldat au bord du découragement. » Selon nos informations, que ce soit la police, la gendarmerie, le service d’hygiène, les agents de santé, tous ont reçu des primes de motivation en cette période de gestion de la pandémie qui affecte tout le monde. Nous qui sommes chargés du rôle le plus dangereux de la chaîne, nous qui affrontons chaque jour le péril par l’évacuation des malades et la prise en charge des morts pour leur repos éternel, sommes les moins considérés de tous. Le chef de l’État, les ministres concernés et le général Ndiaye sont-ils au courant, s’interrogent enfin ces sapeurs pompiers du terrain dont la devise reste et demeure cependant, « Sauver ou périr ». Ils réclament justice et interpellent directement le chef de l’exécutif, soutiennent ils, le cœur gros. 

Mamadou Biguine Gueye

Journaliste indépendant, blogueur.

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