Tour à tour, menuisier, apprenti chauffeur de camion, commerçant de produits halieutiques, vendeur de friperie et enfin excellent tailleur, Mor Talla Sow, alias « Per Bou Khar » est devenu un comédien hors pair.
Mor Talla Sow connu sous le nom de « Per bou khar » est un comédien humoriste qui a fini de marquer son temps. Très populaire avec sa silhouette petite et frêle, Per bou Khar s’est imposé dans le milieu artistique, sur les scènes de spectacle et jusque dans les médias audiovisuels où ses sketchs hilarants sont très suivis par un large auditoire.
Originaire de Ngoumba Guéoul, département de Kébémer dans la région de Louga, Mor Talla, 32 ans est marié et père de deux filles respectivement de dix ans et de trois ans.
Mor alias « Per bou Khar » a fait ses débuts dans la comédie en 1986 à Guéoul, avec une troupe théâtrale dénommée « Jubbo ». Dans ce groupe, il était le plus petit.
Parallèlement, il travaillait dans un atelier de menuiserie où il a séjourné 5 ans, avant de se lancer « sur les routes » pendant trois autres années en tant qu’apprenti de chauffeur de camion. Le touche–à-tout est ensuite devenu commerçant de produits halieutiques, vendeur de friperie et enfin tailleur. C’est dans cette dernière occupation qu’il excelle d’ailleurs et il confectionne lui-même ses propres tenues et crée aussi les déguisements pour ses spectacles. IL nous l’a confié au détour de l’entretien qu’il nous a accordé.
« Per bou Khar »…, drôle de nom. Mor Talla explique que c’est son ami Dj Alba qui lui a donné ce nom lors d’un spectacle à Guéoul.
Parce qu’il aimait entonner la chanson d’un vieil homme que l’on appelait familièrement « Per bou Khar », l’appellation populaire du vieux batteur de « tama » (petit tambour d’aisselle) avec sa voix éraillée.
Je m’inspire du comédien français Louis de Funès
Son inspiration en comédie, Mor Talla affirme la tirer de son idole, le comédien français Louis De Funès. « Je ne peux que me réjouir de ce qui m’arrive aujourd’hui» souligne-t-il en citant aussi les téléfilms de la troupe théâtrale de « Daraay Kocc », qui sont également une source d’inspiration. Mor talla Sow déclare qu’actuellement, apprendre la comédie est une nécessité pour lui, afin d’être un bon professionnel. Ainsi projette-t-il sérieusement de « réapprendre », de découvrir d’autres horizons et d’avoir la possibilité de faire des comédies en anglais, en italien, en français etc., argue-t-il. Il dit avoir des relations avec de grands humoristes français, avec qui, il compte partager des moments forts de scène.
Ceci dit, Mor Talla lit et s’exprime bien en français. Il nous a gratifiés d’une démonstration, chose rare chez certains « comédiens humoristes », précise-t-il. Il pense qu’au Sénégal, les humoristes vivent bien de la comédie. « Ce que je fais, les gens l’apprécient et je ne peux que m’en réjouir. Dans la rue, si un enfant m’interpelle, je lui accorde la considération qu’il mérite ». Mor ne souhaite pas seulement être connu au plan national, mais compte exposer son talent sur le plan international.Le rôle du comédien est de faire en sorte que les peines et les soucis des spectateurs se dissipent. « Tel est notre crédo », affirme-t-il avec conviction. Per bou khar, estime qu’il n’y a pas de concurrence entre les artistes comédiens qui sont solidaires entre eux.
S’agissant du contenu de ses propos, M.T. Sow affirme que tout ce qu’il dit est important, chacun des mots qu’il emploie doit avoir du bon sens, même s’il déclenche une tranche de rires à la clé. IL pense que les prestations des artistes doivent avoir une utilité pour la société.
Per bou khar veut surtout se démarquer d’une comédie vulgaire.
Son itinéraire est passé par la radio. Il a, en effet, raconté des contes à la radio Océan Fm, pendant 3 ans. Aujourd’hui, on découvre ses sketchs sur les sites en lignes.
Mor Talla Sow a des projets et recherche des partenaires pour leurs réalisations. Il a un projet sur l’éducation des enfants de 3 à 8 ans qui est en phase d’exécution. Conscient du fait que dans les villages reculés du Sénégal, les parents ont souvent des difficultés pour procurer des fournitures scolaires à leurs enfants, Mor se propose de les aider en leur apportant du matériel didactique. C’est une façon, pour lui, de partager. Il nous apprend qu’il lui arrive parfois d’aller faire un spectacle, juste pour faire plaisir aux enfants et les sensibiliser, c’est son côté très humain.
Sur ses projets d’avenir, Per bou Khar est invariable, « je serai toujours un artiste comédien et cela jusqu’à ma mort, parce que je ne crois pas que cela soit un péché de faire rire les gens ». Il ajoute que des séries réalisées avec la Télévision Futurs Médiats sont disponibles. Mais ils attendent juste le moment propice pour la diffusion. « Que les fans ne s’empressent pas », lâche-t-il.
Ce comédien très populaire envisage aussi de créer, avec son groupe, un atelier de confection, faire du commerce et s’investir dans le développement de la ville.
Actuellement, Per Bou Khar prépare une tournée internationale qui le mènera en Suisse, en Hollande, en Espagne et en Belgique, avec des partenaires internationaux. Mor déclare qu’il doit sa baraka à ses parents et à sa femme qui l’ont soutenu et encouragé. Sur les questions politiques, Per bou Khar affirme sa neutralité : « je suis apolitique » dit-il en conseillant, pour les prochaines échéances électorales, de cultiver la paix et le fair-play. Ses hobbies restent la télévision, surtout Trace TV parce que dit-il : « certains clips m’inspirent », aussi, je regarde tous les matins les dessins animés et la lecture du coran n’est pas en reste. Cependant, sa passion première demeure plus que tout le réseau social face book. Sur son dernier mot, Mor Talla Sow souhaite que la paix règne au Sénégal.
Par Khady Aïdara MAHFOU (Stagiaire)