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Morts de deux détenus à Rebeuss : du sang sur vos mains. (Par Mohamed Dia)

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Au Sénégal, des organisations de défense des droits de l’homme ont relevé des exemples de maltraitance physique commise par les forces de l’ordre, notamment le recours à une force excessive ainsi que des traitements cruels et dégradants dans les prisons et les centres de détention. Elles ont en particulier critiqué les méthodes de fouille au corps et d’interrogatoire. La police aurait forcé des détenus à dormir à même le sol, auraient braqué des lumières aveuglantes sur eux, les auraient frappés à coups de matraque et les auraient gardés dans des cellules très peu aérées. Le gouvernement a déclaré que ces pratiques n’étaient pas généralisées et qu’il menait généralement des enquêtes officielles sur les allégations de maltraitance. Toutefois, ces enquêtes étaient souvent prolongées de manière non justifiée et donnaient rarement lieu à des accusations ou des inculpations. Human Rights Practices for United States Department of State.

Un homme avertit en vaut deux

Tout le monde a averti sur les prisons au Sénégal et spécifiquement sur la prison de Rebeuss et malheureusement aucune action concrète n’a été posée pour régler ce problème. On nous dit que deux détenus y sont morts dans la nuit du mardi 27 août 2019. On nous dit aussi qu’un « ventilateur de la chambre 11 a produit des étincelles, provoquant un mouvement de panique parmi les détenus ». Est-ce qu’il y avait des extincteurs ?

Selon l’ancien ministre de la Justice, à la date du 3 décembre 2018, il y avait 10 375 hommes et 306 femmes détenus dans les prisons. Il s’y ajoute 219 mineurs et ceux qui sont en longue détention sont de 289. Selon plusieurs rapports des droits de l’homme, les conditions des détenus sont délétères et très dures à cause de la surpopulation, du manque de nourriture et l’insuffisance des soins médicaux. Dans la prison de Rebeuss, la population carcérale est deux fois plus nombreuse que ce qu’elle était supposée compter. Des mineurs sont incarcérés avec des adultes et les nourrissons vivent avec leur mère dans les cellules générales, sans accès aux soins médicaux ni de nourriture adéquate pour les mamans et les nourrissons.

La prison de Rebeuss

On avait déjà alerté sur l’état des prisons au Sénégal, et on avait dit que selon les chiffres officiels, en 1960, le Sénégal comptait 35 prisons et 3 000 détenus pour une capacité de 2 000 places et en 2019 la population carcérale du Sénégal a exponentiellement augmenté pour presque le même nombre de prisons. La prison de Rebeuss est la prison principale du pays qui a beaucoup de problèmes de conditions d’existence. Il y a un surpeuplement, les conditions d’hygiène et de santé font défaut, les détenus sont sous-alimentés et les droits des détenus ne sont pas respectées.

Les détenus, qui vivent dans des cellules collectives, se couchent à terre et s’entassent les uns sur les autres. L’hygiène et les soins de santé font défaut et l’alimentation, qui sert à survivre est insuffisante. Le niveau de dégradation de l’alimentation s’illustre par le fait qu’à un moment, il n’y avait que deux repas insuffisants servis par jour. Les raisons principales sont le manque de magistrats, de tribunaux et la lenteur dans les procédures qui allongent la détention préventive. Les moyens font défaut, le budget est insuffisant et l’administration pénitentiaire est démotivée, car ils sont mal payés et ils sont dans de très mauvaises conditions.

À Reubeuss, des prisonniers avaient entamé une grève de la faim à cause de la longue durée des détentions provisoires et les conditions d’incarcération. Il y a eu une autre grève où des centaines de prisonniers avaient entamé une grève de faim de deux semaines contre les conditions de détention et cela avait abouti à une émeute ayant causé la mort d’un prisonnier. À Kaolack, on avait vu la grève de la faim des prisonniers pour leurs conditions. Selon les chiffres disponibles, 50 prisonniers auraient été morts en 2014 dans les prisons et centres de détention.

Combattre le mal à la racine

Il faut combattre le mal à la racine, dit-on. Vous savez que le selon l’ANSD, le salaire moyen mensuel d’un salarié est estimé à 96 206 FCFA et ceux du secteur informel gagne à peine 42 000 FCFA par mois et le taux de chômage des personnes âgées de 15 ans ou plus est estimé à 15,7 %. Il faut aussi noter que 300 000 diplômés qui entrent sur le marché du travail chaque année pour une création de 70 000 emplois par année selon le président Sall.

Le Sénégal compte plus de 5 000 abris provisoires, plus de 50 000 talibés qui ont entre 5 et 10 ans. Les personnes handicapées, qui augmentent de jour en jour, représentent plus de 20 % de notre population, soit plus de 3 millions. Et selon l’ANSD nous dit que « 55,9 % et 51,5 % des ménages ont eu des difficultés à se procurer des aliments sains et nutritifs, à respecter le nombre minimum de 3 repas par jour. Parmi eux, surtout, les ruraux ont manqué des aliments nécessaires respectivement en qualité (63,8 %) et en quantité (58,7 %) ».

Il faut que le gouvernement sache que les agents de l’administration pénitentiaire sont très mal payés et il manque de ressources adéquates pour faire leur travail. Avec un niveau de vie élevé et un salaire très bas, que pensez-vous qu’ils feront ? La corruption existe à tous les niveaux du gouvernement et les agents ne sont pas épargnés. Il est impératif de changer les conditions des agents et surtout des détenus.

Reposez en paix !

Mohamed Dia

Au Sénégal, des organisations de défense des droits de l’homme ont relevé des exemples de maltraitance physique commise par les forces de l’ordre, notamment le recours à une force excessive ainsi que des traitements cruels et dégradants dans les prisons et les centres de détention. Elles ont en particulier critiqué les méthodes de fouille au corps et d’interrogatoire. La police aurait forcé des détenus à dormir à même le sol, auraient braqué des lumières aveuglantes sur eux, les auraient frappés à coups de matraque et les auraient gardés dans des cellules très peu aérées. Le gouvernement a déclaré que ces pratiques n’étaient pas généralisées et qu’il menait généralement des enquêtes officielles sur les allégations de maltraitance. Toutefois, ces enquêtes étaient souvent prolongées de manière non justifiée et donnaient rarement lieu à des accusations ou des inculpations. Human Rights Practices for United States Department of State.

Un homme avertit en vaut deux

Tout le monde a averti sur les prisons au Sénégal et spécifiquement sur la prison de Rebeuss et malheureusement aucune action concrète n’a été posée pour régler ce problème. On nous dit que deux détenus y sont morts dans la nuit du mardi 27 août 2019. On nous dit aussi qu’un « ventilateur de la chambre 11 a produit des étincelles, provoquant un mouvement de panique parmi les détenus ». Est-ce qu’il y avait des extincteurs ?

Selon l’ancien ministre de la Justice, à la date du 3 décembre 2018, il y avait 10 375 hommes et 306 femmes détenus dans les prisons. Il s’y ajoute 219 mineurs et ceux qui sont en longue détention sont de 289. Selon plusieurs rapports des droits de l’homme, les conditions des détenus sont délétères et très dures à cause de la surpopulation, du manque de nourriture et l’insuffisance des soins médicaux. Dans la prison de Rebeuss, la population carcérale est deux fois plus nombreuse que ce qu’elle était supposée compter. Des mineurs sont incarcérés avec des adultes et les nourrissons vivent avec leur mère dans les cellules générales, sans accès aux soins médicaux ni de nourriture adéquate pour les mamans et les nourrissons.

La prison de Rebeuss

On avait déjà alerté sur l’état des prisons au Sénégal, et on avait dit que selon les chiffres officiels, en 1960, le Sénégal comptait 35 prisons et 3 000 détenus pour une capacité de 2 000 places et en 2019 la population carcérale du Sénégal a exponentiellement augmenté pour presque le même nombre de prisons. La prison de Rebeuss est la prison principale du pays qui a beaucoup de problèmes de conditions d’existence. Il y a un surpeuplement, les conditions d’hygiène et de santé font défaut, les détenus sont sous-alimentés et les droits des détenus ne sont pas respectées.

Les détenus, qui vivent dans des cellules collectives, se couchent à terre et s’entassent les uns sur les autres. L’hygiène et les soins de santé font défaut et l’alimentation, qui sert à survivre est insuffisante. Le niveau de dégradation de l’alimentation s’illustre par le fait qu’à un moment, il n’y avait que deux repas insuffisants servis par jour. Les raisons principales sont le manque de magistrats, de tribunaux et la lenteur dans les procédures qui allongent la détention préventive. Les moyens font défaut, le budget est insuffisant et l’administration pénitentiaire est démotivée, car ils sont mal payés et ils sont dans de très mauvaises conditions.

À Reubeuss, des prisonniers avaient entamé une grève de la faim à cause de la longue durée des détentions provisoires et les conditions d’incarcération. Il y a eu une autre grève où des centaines de prisonniers avaient entamé une grève de faim de deux semaines contre les conditions de détention et cela avait abouti à une émeute ayant causé la mort d’un prisonnier. À Kaolack, on avait vu la grève de la faim des prisonniers pour leurs conditions. Selon les chiffres disponibles, 50 prisonniers auraient été morts en 2014 dans les prisons et centres de détention.

Combattre le mal à la racine

Il faut combattre le mal à la racine, dit-on. Vous savez que le selon l’ANSD, le salaire moyen mensuel d’un salarié est estimé à 96 206 FCFA et ceux du secteur informel gagne à peine 42 000 FCFA par mois et le taux de chômage des personnes âgées de 15 ans ou plus est estimé à 15,7 %. Il faut aussi noter que 300 000 diplômés qui entrent sur le marché du travail chaque année pour une création de 70 000 emplois par année selon le président Sall.

Le Sénégal compte plus de 5 000 abris provisoires, plus de 50 000 talibés qui ont entre 5 et 10 ans. Les personnes handicapées, qui augmentent de jour en jour, représentent plus de 20 % de notre population, soit plus de 3 millions. Et selon l’ANSD nous dit que « 55,9 % et 51,5 % des ménages ont eu des difficultés à se procurer des aliments sains et nutritifs, à respecter le nombre minimum de 3 repas par jour. Parmi eux, surtout, les ruraux ont manqué des aliments nécessaires respectivement en qualité (63,8 %) et en quantité (58,7 %) ».

Il faut que le gouvernement sache que les agents de l’administration pénitentiaire sont très mal payés et il manque de ressources adéquates pour faire leur travail. Avec un niveau de vie élevé et un salaire très bas, que pensez-vous qu’ils feront ? La corruption existe à tous les niveaux du gouvernement et les agents ne sont pas épargnés. Il est impératif de changer les conditions des agents et surtout des détenus.

Reposez en paix !

Mohamed Dia

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