Invité de l’émission « Grand-Jury » diffusée sur la radio privée Rfm, Moussa Touré a laissé entendre qu’il n’y a pas de risque d’une dévaluation du franc Cfa. Mieux, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances pense si cela arrivait, ce ne serait pas mauvais à 100%.
« Nous sommes dans une crise que traverse l’Europe avec notamment le problème très complexe de l’euro, mais Il n’y a pas de risque d’une dévaluation du franc Cfa », a affirmé Moussa Touré. L’ancien ministre des finances sous Diouf pense que s’il y avait une dévaluation, ce ne serait pas catastrophique : « d’autre part, il n’est pas dit que la dévaluation est mauvaise à 100% pour nous ». Pour arguer sa position, il explique qu’il y a des segments de l’économie où la dévaluation est manifestement positive.
Par exemple explique-t-il : « avec les exportations, il y a beaucoup de produits sur le plan international dont les coûts sont libellés en dollars, cela nous donne une compétitivité supplémentaire ». Et M Touré de poursuivre : « lorsque vous regardez dans les chiffres de la direction de la Prévision du mois de mars, cela se ressent nettement sur notre compétitivité ».
Outre cette compétitivité complémentaire que pourrait apporter la dévaluation, l’ancien président de la Commission de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (Uemoa) pense que la dévaluation est un moyen pour freiner des importations nocives. Ce qui selon ses explications, arrange notre balance de paiement.
En revanche dit-il, là où la dévaluation du franc Cfa peut être perturbante, c’est au niveau des énergies de manière générale. Dans ce domaine souligne-t-il, « fort heureusement les produits pétroliers ont tendanciellement baissé ». Sinon, fait remarquer M. Touré : « si les prix étaient élevés et que l’Euro était plus faible qu’il ne l’est aujourd’hui, je crois que nous aurions davantage de problèmes énergétiques qui s’ajouteront à ceux nous que avons actuellement, où les délestages ont repris de plus bel ».
Face à ces menaces, l’ancien ministre de l’Economie qui regrette le fait que notre pays n’ait pas mis en place des solutions comme en Europe, pense que l’Etat a besoin de rigueur surtout en ce qui concerne son train de vie. « Il faut que l’Etat revienne à ses fondamentaux. Nous n’avons pas besoin de 100 ministres. Ce pays peut fonctionner avec au maximum une vingtaine de ministres », assène M. Touré.
Il fustige « les charges exorbitantes » drainées par le gouvernement, le parlement (Assemblée nationale et Sénat) et le Conseil économique et social (Ces). « Dans aucun pays du monde, il n’ y a pas de Ces où les membres sont pratiquement des salariés », fait savoir M. Touré. Il ajoute : « ils (les conseillers) doivent avoir des activités personnelles. La nomination des membres du Ces ne doit pas être une sinécure où l’on met tous les bras cassés de la République ».
– Par FATOU SY –
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