L’ancien ministre de l’Economie et des Finances sous le régime du président Abdou Diouf était l’invité du Grand Jury sur la Rfm. Actualité nationale oblige, Moussa Touré a parlé entre autres de l’affaire Hisséne Habré pour soutenir qu’il avait déclaré ses avoirs à 4 milliards, de la révision de l’amnistie de Me Babacar Séye… sans compter l’enrichissement illicite. A ce propos, le leader de la coalition « Diarigne Sama Rew » a souligné qu’il n’a pas espoir que l’enquête sur l’enrichissement illicite va aboutir.
Evoquant d’emblée la finalité de son mouvement « Diarigne Sama Rew », Moussa Touré a soutenu qu’il va se muer en parti politique sous le label citoyen pour l’éthique et la transparence (Cet) Diarigne Sama Rew. Renforçant ainsi la pléthore de partis politiques (plus de 200) reconnus officiellement au Sénégal. Sillonnant l’actualité politique brûlante, Moussa Touré notera que Hisséne Habré avait déclaré avoir amené par devers lui quatre (4) milliards de Francs Cfa, mettant fin au fantaisiste chiffre de 16 milliards avancés çà et là. « Je n’ai pas touché les cantines dans lesquelles cet argent était contenu mais Hisséne Habré avait déclaré la somme de 4 milliards. L’actuel président Tchadien avait saisi en son temps le Sénégal pour que l’avion amené par Hisséne Habré lui soit rendu. Abdou Diouf a saisi la justice qui a tranché en faveur d’Idriss Deby » a-t-il indiqué sur les ondes de la radio. Soulignant cependant que le gouvernement Tchadien n’a jamais saisi le Sénégal pour un quelconque problème d’argent. « Aucun président de la république quittant son pays ne part les mains vides et jusqu’au moment où je quittais le ministère de l’Economie et des Finances, aucun recours n’a été intenté par le Tchad pour réclamer cet argent » a-t-il signalé. Concernant l’ouverture de l’affaire Me Babacar Séye, récemment agité par les députés de la coalition Benno Bokk Yakaar, Moussa Touré y oppose un niet catégorique. « Je ne suis pas pour la révision du procès. Cela ne servirait à rien. Il sera difficile d’établir des faits nouveaux qui puissent permettre d’avancer… il faut le mettre dans le compte du passé » a répondu l’ancien président de la commission de la Cedeao.
Mimi Touré Esseulée
Pour le leader du mouvement « Diarigne Sama Rew », il a été convaincu de la loyauté, de la sincérité et de l’intention d’aller de l’avant dans le dossier sur l’enrichissement illicite avant de s’interroger si la ministre de la justice ne serait pas trop seule. Pour lui, au lieu de se focaliser sur le dossier de l’enrichissement illicite, Macky Sall aurait dû deux mois après son avènement à la magistrature suprême, intenter des poursuites contre divers responsables dont les nombreux rapports les accablaient, dans les juridictions normales ordinaires. Pourquoi cela a-t-il trainé ? Moussa Touré d’enfoncer le clou pour dire que beaucoup de personnes impliquées dans les douze années de règne du régime de Me Wade se retrouvent dans les arcanes du palais présidentiel. « Beaucoup de personnes comptables sous le régime de Me Wade sont passées d’un côté à l’autre. Certaines d’entre ces personnes sont au cœur du palais » constate-t-il. Pour lui, il ne devrait pas y avoir deux poids, deux mesures. C’est pourquoi, il pense que la chasse des biens mal acquis n’aboutira pas. « Je ne suis pas très optimiste sur l’aboutissement des biens mal acquis parce qu’il y a tellement d’inter-relations entre les uns et les autres. Des tenants de l’ex-régime sont au cœur du régime actuel. Bizarrement, Il y a certains dont on ne parle pas du tout et qui ont disparu de la circulation… or ils ont eu à être des acteurs de premier plan » dixit Moussa Touré. Avant la fin de l’émission, il décroche des flèches pointues à l’endroit des élus du peuple pour exprimer sa déception d’une assemblée de rupture prônée tout au début de cette nouvelle législature. « Cet espoir qu’on avait sur une assemblée de rupture s’est dégonflé comme une baudruche » a-t-il conclu.
Thierno Bâ
lesengalais.net