(APS) – L’opposant Moustapha Niasse reproche au président Abdoulaye Wade de n’avoir pas respecté les engagements qu’il avait pris en 2000, lui et ses alliés de l’opposition, devant le peuple sénégalais.
Me Wade, qui a fêté vendredi ses 10 ans au pouvoir, n’a ‘’pas été fidèle aux engagements qu’ensemble nous avions pris en l’an 2000 devant le peuple pour ramener à la tête de ce pays l’Etat de droit qui respecte et fasse respecter les libertés des citoyens, qui crée les conditions économiques et sociales pour accroître le bien-être des populations’’, a affirmé M. Niasse dans une interview diffusée samedi par Radio France internationale (RFI).
‘’Cela n’a pas été fait. Nous avions promis aux Sénégalais, dans le domaine de l’énergie qui est essentiel pour toute politique de développement, que les délestages dont nous souffrions à l’époque s’arrêtent’’, a-t-il soutenu.
Le président Wade, a ajouté M. Niasse, ‘’décide seul, il parle seul, il agit seul, considérant qu’il ne peut pas avoir tort, qu’il ne peut pas se tromper. C’est pour cela qu’il se trompe tout le temps’’.
‘’Voilà dix ans que le Sénégal recule parce que l’homme qui le dirige considère qu’il ne peut pas avoir tort’’, argue Moustapha Niasse, secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (AFP).
Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily, Moustapha Niasse et d’autres figures de l’opposition avaient soutenu la candidature d’Abdoulaye Wade, vainqueur du candidat socialiste Abdou Diouf au second tour de la présidentielle du 19 mars 2000.
Nommé Premier ministre par Abdoulaye Wade à l’issue de cette élection, M. Niasse avait été démis de ses fonctions 11 mois après. D’autres alliés de Me Wade subiront le même sort, quelques années plus tard.
‘’Ils voulaient que l’on discute sur tout. J’ai opposé un niet catégorique. Les Sénégalais n’avaient pas élu mes compagnons de l’Alternance, c’est Abdoulaye Wade qu’ils avaient élu’’, a dit vendredi à Dakar le président Abdoulaye Wade, lors d’une fête dédiée à ses dix ans au pouvoir.
‘’Je leur ai dit que je suis prêt à écouter celui qui a des propositions à me faire, mais je décide seul’’, a encore dit Me Wade, à propos de sa séparation avec des alliés qui avaient soutenu sa candidature en 2000.
‘’En dix ans, a admis le leader de l’AFP, il y a eu quelques avancées dans les infrastructures concernant la capitale. Cela se voit et il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que des efforts ont été faits.’’
‘’J’arrive ensuite à la politique de l’éducation. Ici, l’accroissement des infrastructures physiques scolaires s’est traduit par un déficit du niveau des élèves et des étudiants, et surtout par une crise scolaire, grève sur grève, jamais vue au Sénégal’’, a-t-il dénoncé.
’’Le dossier de la Casamance, a-t-il préconisé, ne peut être réglé que par un dialogue sérieux, préparé, ouvert, sincère et direct où, au préalable, les gens se mettront d’accord sur les objectifs à atteindre, sur les procédures à utiliser pour y parvenir.’’
Des indépendantistes sévissent dans le sud du pays depuis près de 30 ans, sous la direction du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
ESF