MYTHOLOGIE RENVERSANTE DE LA RUCHE SENEGALAISE
Abdou Ndukur Kacc Ndao
www.ndukur.com
Dimanche nous revient encore sous les majestueux fromagers d’un Mlomp toujours accueillants. Des territoires ajamaat du Kassa, préservateurs de nos liens architecturaux ancestraux. Ça fait boum et baume au cœur après avoir subi, avec délectation, les flottements ravageurs des saya bissau guinéennes. Un double souffle inspirateur pour reparler sélectivement de certains débats qui agitent la ruche des rhéteurs. De ce débat, donnons notre point de vue sur les assises nationales. S’il n y’avait pas les livres saints, on aurait pu penser auprès d’une certaine opinion, qu’elles sont paroles de Dieu. Elles ont été érigées au pinacle, sublimées à souhait…
Bien évidemment, ces détracteurs n’ont pas manqué de renvoyer la balle aux défenseurs invertébrés d’une assise de copains et de coquins qui ont fini de se prendre comme des demi-dieux. Bien sûr, le comportement désinvolte du maitre des céans entrainant avec lui des laudateurs vites sourds et muets pour défendre leur bijou de famille, ont fini de mettre un coup de fouet dans une fourmilière en pleine débandade. Le jackpot des Diack est venu avec son « bulldozer » décrédibiliser davantage un processus qui a mobilisé une large base sociologiquement dévouée et patriotiquement déterminée.
Il est évidemment qu’il est facile de généraliser les « assisards » qui ne sont pas un groupe monolithique. Ceci est une maladie infantile de nos profondeurs analytiques, généraliser. Voilà un premier piège. Lier les assises à l’escroquerie financière du diack-pot est sans doute un second piège tout aussi subtil que caricatural. Relier encore les assises aux escroqueries politiques de farceurs qui ont infiltré et utilisé le processus est un troisième piège qui essentialise une cartographie d’acteurs, reflets objectif et subjectif de positionnements et revirements de survies politiques. Ces pièges sont une sorte de mise à mort osée des assises qui évitent de remettre en perspective l’hétérogénéité des acteurs, leur éthique multiforme et leur opportunisme de tactique alimentaire.
Ces débats sont certes féroces et nombrilistes mais rarement constructifs et pédagogiques. La vraie question de fonds, à ce stade, est de s’interroger sur comment tirer des leçons et capitaliser ce processus et tant d’autres pour progresser de facto. Une de nos limites, y compris dans l’évaluation des processus comme les assises est d’éviter la question douloureuse du comment, la justification du statut est la règle d’une paresse ou d’un découragement ? Quand un sénégalais dit « amul problèm », c’est souvent parce qu’il n’a pas encore de solutions. Une façon de faire une coupe avant de prendre les mesures. Nous nous enfermons dans des logiques d’évitement. Quelque part chacun dit « je, moi et moi-même » Et…on attend le Messie. La constante….le maître du jeu… Pour se donner bonne conscience, nous tirons constamment sur les « cadavres » et chacun sert doctement des jugements à postériori allant toujours dans le sens de se dédouaner soi-même. Nous refusons de se fier aux dynamiques ou à l’intelligence collectives, et par une série d’itération tirer les leçons et faire «maturer» les changements voulus.
Nous sommes devenus une véritable société de désengagement. Nous notons cette sorte « d’impatience » artificielle que nous entretenons tous d’une manière ou d’une autre. Mais peu de nos compatriotes sont près pour « payer de leur ego ou intérêts » en travaillant pour un dessein collectif. Nous refusons de « chasser en meute » pour atteindre un objectif collectif. Dès qu’il y a des « temps faibles » dans les processus, on se désolidarise et on dégaine comme un chasseur ivre de gibiers. Alors, comme dans une partie de chasse, la foret dévoile ses chasseurs et leurs proies. Alors, nous naviguons entre les aigles qui volent haut et qui ne veulent pas se « salir », mais qui attendent de foncer seul sur une proie ou une offrande (si le pouvoir finit par les convier au banquet des rêves qui font hontes). Les charognards et les vautours qui sont de tous les festins. Les mouettes qui crient toujours pour récolter les miettes peu importe le « gagnant ». Il reste, peut-être, les « indignés » (des disjonctés qui veulent changer les règles sans savoir comment et avec qui) et les « indifférents » (qui ne veulent même pas savoir ce qui se passe).
Voilà pourquoi les désengagements prennent le dessus sur les militantismes. Du coup, la politique politicienne a finalement finit de déculpabiliser tout le monde. Lorsque certains acteurs parlent des assises nationales, ils se réfèrent aux épiphénomènes (les escrocs et les farceurs rusés) pour jeter le bébé éprouvé et l’eau du bain. Dans cette forêt compacte aux couleurs bigarrées, d’autres fustigent les écarts et rappellent l’éthique de gouvernance si cela ne touche pas leurs anciens patrons. Nous demandons à Idy de revenir sur les fonds politiques qui ne l’ont jamais empêché de dormir, mais pas à Macky de parler des fonds de Taïwan agités de temps en temps. Les refondateurs se crêpent le chignon sur la langue, l’ethnie, la région, mais sont moins nombreux à produire intellectuellement, dès qu’on parle des déminât euros communs. Certains autres de nos semblables ne veulent pas mettre la main dans le cambouis. Au moment où d’autres religieux marchandent poliment nuancés leurs « bénédictions ». Comme les mouettes, qui crient quand la « ration » s’amincit. Et parfois, ils jouent aux aigles pour se démarquer et ou écarter les « intrus » qui n’ont pas les bons patronymes.
Encore une fois, nous devrions réfléchir sur le comment aider notre pays à sortir de cette l’ornière sombre et profonde. Toute la finalité devrait se tourner vers cette question fondamentale. Car les demandes que nous recevons sont concrètes. Les sénégalais veulent manger dignement à leur faim, se soigner démocratiquement, avoir un toit décent, éduquer avec perspective leurs enfants, vivre en sécurité, voir leur dignité et leur culture respectées, avoir la fierté d’appartenir à un pays libre et économiquement démocratique. Alors, pour ce faire, il faut une « coalition pour des solutions » sans démagogie ou naïveté. Il y a des ruptures à faire d’autant que nous connaissons les obstacles qui ont maintenus le pays dans la pauvreté et un très profond sommeil des valeurs et ambitions étouffées ou exilées depuis 1960.
1960 le grand départ du pays qui sera mis à genou en 62, secoué en 68, éprouvé en 88, libéré en 2000 et marchandé depuis et qui reste debout pour une coalition définitivement authentique. Comment ? Un autre dimanche plus inspirateur, loin des belles architectures de Mlomp et des environs enchanteurs d’une basse Casamance toujours détonante de charme.
ANKN
Tiens donc je ne vois aucun commentaire ce texte ou essaie serait il trop subtil pour vos cerveaux habitués à des articles puérils et sans intérêts comme par exemple les sacs de waly Seck et la venue de Cathy chimère à la cérémonie d’un café avec…….?