Xalima news – La division des investigations criminelles (DIC) reprend du service. Elle a encore convoqué Bougane Guèye Dany samedi. Même si le patron du Groupe D-Média n’a pas fait de déclaration à sa sortie, nous tenons de bonnes sources que la diffusion de l’interview de Théodoro Obiang Nguema, fis du président équato-guinéen sur SenTV, était au cœur de l’interrogatoire.
Cette convocation rappelle les pratiques surannées qui étaient en cours sous l’ancien régime. Cette fois-ci, les choses ont pris des allures qui frisent le ridicule et suscitent des interrogations légitimes. Comment peut-on reprocher à un organe de presse d’avoir la latitude de mettre l’accent sur le sujet de son choix? En quoi les positions d’une personnalité africaine contre la France ou les États Unis peuvent-elles heurter les autorités sénégalaises? Qu’est-ce qui fait courir la DIC au point d’entrer en action de manière si impromptue? Des questions d’autant plus pertinentes si l’on sait que ni le ministre de l’Intérieur, ni celui de la Justice ne sont étrangers à cette convocation. On pensait que les vices d’un post-colonialisme incestueux étaient relégués au second plan depuis belle lurette. Ce n’est apparemment pas le cas. Et cette manière de procéder est une gifle faite aux institution sénégalaise et à sa démocratie, tant chantée pour son dynamisme. En plus, c’est la troisième fois depuis l’arrivée de Macky Sall que M. Guèye, patron de presse, est convoqué et interrogé sur des questions rédactionnelles. Ce qui n’est pas normal si l’on sait que toutes les structures de l’entreprise ont des responsables connus. Cet acharnement inacceptable est une illustration éloquente d’une volonté de nuire.
Lu dans La TRIBUNE
