Il y a douze ans, ce 26 septembre 2014, que le « Joola » disparaissait au large des côtes gambiennes, à son bord 1863 personnes. Cette catastrophe, la plus grande dans l’histoire maritime du monde, continue de faire des victimes. À Ziguinchor, comme partout ailleurs à travers le pays, ceux qui ont perdu un soutien, vivent un véritable martyre. C’est le cas pour Saliou D qui avait perdu son père dans le naufrage. Non seulement, il cherche le diable pour lui tirer la queue, mais aussi, il fait face à un problème beaucoup plus coriace consistant à gérer la famille comme le faisait le défunt père. « Je ne suis pas en mesure d’imposer mon autorité dans ma propre maison. Je suis sans emploi, et assurer les trois repas relève d’un véritable parcours de combattant », explique-t-il dans L’As. Et Saliou de renchérir : « Mes sœurs font n’importe quoi dans la maison. Elles se prostituent et reçoivent à n’importe quelle heure des hommes chez moi ». Pour les festivités marquant le naufrage du « Joola », organisées chaque année au port de Ziguinchor, il pense que celles-ci ne sont que pour l’œuvre des politiques. Car, pour lui, les urgences sont là et jusqu’à présent rien n’a été fait dans ce domaine. « Il faut prendre en charge les rescapés qui souffrent de traumatisme, les pupilles de la nation, et enfin les familles des victimes », plaide-t-il.
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