(APS) – Le ministre de la Famille, Ndèye Khady Diop a appelé les femmes vivant avec le Vih/Sida à affirmer leur leadership dans les instances de décisions et à ’’vivre positivement’’ leur statut sérologique en prenant part activement à toutes les activités susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs familles.
’’Refusez de vivre dans la fatalité et la crainte de la stigmatisation, vous faîtes partie des acteurs du développement’’, a lancé le ministre à ses soeurs, vendredi lors du lancement du projet sur l’autonomisation politique et économique des femmes vivant avec le Vih/Sida financé par le Fonds de développement des Nations unies pour la femme.
Devant un public où se fondaient anonymement les femmes séropositives, le ministre d’Etat a insisté sur le fait qu’il est impossible de faire la différence entre les personnes vivant avec le Vih et les autres dans une assemblée, mettant ainsi en exergue la lutte contre la stigmatisation.
C’est pourquoi elle est d’avis que les femmes vivant avec le Vih sont ’’aptes comme toutes les autres à prendre leur destin en main pour le bien-être de la famille et le développement économique et social de la société’’.
Le ministre d’Etat a ainsi souhaité que le projet de l’Unifem contribue à appuyer ou à faire émerger des femmes leaders dans les organisations de femmes vivant avec le Vih Sida.
’’Elles doivent être capables avec une autonomisation économique et politique de parler publiquement, de formuler des messages clairs en leur faveur et convaincre des politiques et des médias dans ce sens’’, a-t-elle indiqué.
Les femmes vivant avec le Vih, même si elles sont présentes dans les associations ne jouent pas un rôle de leadership, a regretté le ministre, les invitant ainsi à ’’s’affirmer’’.
Elle a ajouté que ’’l’autonomisation des femmes vivant avec le Vih permettrait de renforcer la participation de ces dernières dans les instances décisionnelles aussi bien au niveau familial, local et national’’.
En effet, le projet a pour objectif de ’’contribuer à la prise en compte de la problématique d’autonomisation politique et économique des femmes vivant avec le Vih dans la loi sur le Vih en cours au Sénégal’’, a expliqué Ndèye Khady Diop.
Le projet de loi n’a pas suffisamment pris en compte la question de l’autonomisation des femmes vivant avec le Vih, a-t–elle dit.
Pour la représentante du consortium d’associations, ’’ce projet catalyseur appuyé par l’UNIFEM cherche à travers le plaidoyer et le dialogue politique à amener les acteurs de la réponse multisectorielle à mieux prendre en compte la question de l’autonomisation économique et politique des femmes vivant avec le Vih dans la planification et la mise en œuvre de la riposte nationale contre le Sida’’’.
Le consortium initiateur du projet est constitué de l’Alliance nationale de lutte contre le sida (ANCS), de Sociéty For Women Aids in Africa (Swa/Sénégal), d’And Book Yakar et de l’Association Karlène, a précisé leur représentante, Ndèye Astou Coulibaly.
’’Au Sénégal, 2, 25 femmes sont infectées pour seulement un homme et pour inverser cette tendance, nous devons, à l’unisson, agir sur les facteurs juridiques, socioculturels, politiques et économiques qui exposent et rendent les femmes si vulnérables’’, a-t- elle plaidé estimant leur nombre total à 50071.
Ce projet d’une durée de 2 ans, doté d’une enveloppe de prés de 100 millions de francs Cfa, porté par le consortium se veut ainsi, ‘’une force de contribution pour améliorer la loi sur le Vih récemment votée au Sénégal, dont le décret d’application est en étude’’, ajouté Mme Coulibaly.
Au-delà, il vise la prise en compte de l’autonomisation politique et économique des femmes vivant avec le Vih dans les documents de portée nationale, soulignent les termes de référence du projet.
Dans le moyen et le long terme, l’initiative du consortium à travers un plaidoyer soutenu en diretion des parlementaires permettrait de renforcer la participation des femmes vivant avec le Vih dans les instances décisionnelles aussi bien au niveau familial, local et national y compris les instances de gouvernance de la riposte nationale contre le Vih, ajoute-t–on.
ADL/CTN