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Ndombo : les dessous de l’arrestation du frère de Aliou Diack.

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Arrêté suite à une enquête menée après un incendie qui s’est déclaré sur les plantations de cannes à sucre de la Css, accusé de s’être accaparé des terres du village de Ndombo Sandiéry, Moustapha Diack, le frère du président Aliou Diack, croupit en prison depuis 2007.

Entre le village de Ndombo Sandiéry et la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), on se regarde encore en chiens de faïence. Le premier survit de ses terres et la seconde tente d’exploiter sa canne à sucre. Et la famille Diack du nom de l’ex-président du Conseil rural de Mbane, originaire du village de Ndombo, symbolise cette atmos­phère encore tendue. La tension a culminé en 2007, lorsque la Css a voulu étendre ses périmètres agricoles qui ceinturent Ndombo sur le Nord-Ouest, dans le cadre d’un projet appelé le Bardial qui englobe 3 113 ha 29 a 10 ca.

«Ce sont les seules terres qui nous restaient. La Css nous avait demandé une autorisation de construire une piste latéritique qui devait traverser nos champs», se souvient le frère du chef de village, Abdoulaye Diop, qui assurait à l’époque l’intérim. Un beau matin, ils se sont réveillés surpris de constater que la société était en train d’emblaver plus de 300 hectares qui constituent leurs zones de terroir.

«Depuis lors, on n’a plus de zones fertiles. On n’a rien d’autre à faire que de travailler comme ouvriers pour cette société», nous dit un quadragénaire, qui a requis l’anonymat pour ne pas s’exposer à des sanctions. Au cours de la saison de la canne à sucre, les pieds de canne à sucre prennent feu, plaçant les villageois de Ndombo dans le viseur de la Css et des limiers. «D’abord, ce sont des gendarmes qui sont venus ici. Puis, ils étaient suivis par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic)», se rappelle Ab­dou­laye Diop. Les indices s’affichaient sur les murs. «Quand nos terres ont été prises, le frère de Aliou Diack, Moustapha avait lancé un appel à travers les murs dans lequel il demandait aux populations de ne pas reculer devant ce forcing de la Css», explique M. Diop. Les enquêteurs ont exploité cette piste pour cueillir ce jeune agriculteur. Moustapha Diack, célibataire de son état et sans enfant, est depuis lors en détention provisoire à la Maison d’arrêt de Saint-Louis depuis quatre ans. Et pourtant les champs de la Css continuent de prendre feu, sans que les causes ne soient encore connues. «A chaque saison, un incendie se déclare dans les exploitations de canne de sucre. Pas plus tard que cette année, un incendie s’est déclaré», indiquent des ouvriers de l’usine. Les mêmes indiscrétions de révéler que la Css a exploité à perte dans cette zone pour cette dernière saison.

«UN PCR CORROMPU»
Il n’empêche que le frère de Aliou Diack reste en prison. Le chef du village de Ndombo, Sandiéry Diop, demeure convaincu que la cause du feu est mystique. «On a profané un endroit qu’il ne fallait pas. La Css s’est rendu compte que ce ne sont pas les populations qui incendient ses champs», regrette-t-il. Ndombo trouve injuste l’incarcération de Moustapha Diack et parle d’une Justice pour les puissants. Le président du Conseil rural (Pcr) de Mbane, Aliou Diack, se garde d’en parler, tout en étant convaincu que son frère est emprisonné de «manière injuste».

Il faut dire que les relations entre la famille Diack et la Css se sont détériorées, il y a 21 ans. A l’époque ce sont des engins de ladite sucrerie qui avaient détruit une exploitation de riz de 100 hectares appartenant à Aliou Diack. «La Css, qui mettait en œuvre son projet le Taouey 2, tenait à récupérer les terres», nous racontent deux sages du village, le ton amer. Il s’en était suivi un long contentieux judiciaire initié par M. Diack. La Css était condamnée à payer environs 300 000 000 de francs Cfa à la partie civile. Mais la Cour d’appel cassa le verdict.

Le Pcr déchu par le découpage administratif de Mbane avait voulu tourner la page. Une attitude qui n’a­vait pas plu à certains con­seil­lers ruraux. En effet, Aliou Diack faisait comprendre à ses collègues élus locaux que la Compagnie sucrière est le premier partenaire de la communauté rurale. Par con­séquent, il faut lui affecter des terres, si un tel acte ne menace pas les intérêts des populations. Certains élus ont compris cette position comme un retournement de veste. Lors de la session du Conseil rural datée du 9 octobre 2010, le con­seiller Sangho Fall a traité Aliou Diack «de Pcr corrompu», lorsqu’il avait fini de plaider pour la Css.

Le Procès-verbal de la réunion révèle que «le Pcr a pris le commandant de la brigade de Gendarmerie de Dagana, Khote Diop, à témoin avant que ce dernier ne fasse sortir momentanément Sangho Fall» de la salle. Aujourd’hui, le découpage administratif de Mbane dont il est victime a été mené de sorte que son village natal Ndombo, érigé en commune, soit privé de toute retombée fiscale provenant de la Css. Toujours est-il que le village réclame la libération d’un de ses fils : Moustapha Diack.

 

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