Les fans de Yandé Codou Sène sont en deuil. La grande cantatrice sérère s’est éteinte ce matin à Gandiaye (à quelques kilomètres de Kaolack) à la suite d’une longue maladie. Hospitalisée à l’hôpital Aristide le Dantec pour des problèmes cardiaques depuis près de trois mois, « mère Yandé », comme l’appelaient ses nombreux fans, s’en est allée, mais elle laisse derrière elle des envolées lyriques qui berceront à jamais le monde. La cantatrice de renommée internationale a enrichi le répertoire musical du Sénégal et du monde de plusieurs titres qui font d’elle une des légendes de la musique sénégalaise, aux côtés d’Aminata Fall et Diabou Seck. Ce qu’on aimait d’elle, ce sont ses « a capella » puissants et limpides, sa faculté inimitable de raconter les généalogies, de réactualiser les hauts faits des personnalités marquantes de l’histoire du pays. Sa voix rauque et mélodieuse a accompagné pendant longtemps, les discours du président Senghor, qui se réclamait de son amitié et sollicitait sa compagnie lors de ses rares sorties à l’extérieur du pays.
La grande diva sérère âgée de 78 ans (elle est née en 1932) est entrée dans l’histoire du Sénégal, à 15 ans, alors que la République était encore… « Mineure ». Depuis lors, elle s’est forgée un nom dans l’histoire de la « musique Sénégalaise » grâce au timbre unique de sa voix et au soutien sans failles du premier Président de la République du Sénégal Léopold Sédar Senghor, lui aussi de l’ethnie Sérère, qu’elle appelait affectueusement « Léo koor Dior ». Elle l’a tant aimé et a toujours chanté ses louanges. Malgré les affres du temps, Yandé Codou Sène, faisait encore divaguer les esprits… De l’Amérique à l’Europe en passant par son Afrique natale, la voix de la cantatrice Sérère résonne encore au rythme du son polyphonique. D’une mélodie à une mélopée, elle menait droit son monde à son terroir d’accueil, Gandiaye, une bourgade située sur la route nationale N° 1 qui relie Dakar à Kaolack. « Mère Yandé » s’en est allée. Une voix mélodieuse aussi !
Lagazette.sn