S’il y a actuellement un très large consensus sur la légitimité de la commémoration de la naissance du Prophète (PSL), il n’en est plus de même sur la manière dont elle conçue et organisée, du fait de certaines dérives et difficultés croissantes liées à la très forte affluence des fidèles dans la ville sainte. Ainsi, quelques voix avant-gardistes s’élèvent de plus en plus pour appeler à célébrer le Maouloud autrement, tout en restant fidèle, tant à l’esprit de Cheikh Seydi El Hadj Malick SY qu’aux directives de son vénéré khalife et continuateur, Serigne Babacar SY – Qu’Allah les agrée ! C’est là, en d’autres termes, concilier Charia (la Loi) et Tarikha (la Voie).
La commémoration de la naissance du Prophète (PSL) est sans conteste un des plus grands, sinon le plus grand ‘’Jour de Dieu’’ dont il faut se réjouir et la célébrer pour magnifier Allah, en reconnaissance des immenses bienfaits dont Il nous a comblés du fait de cet avènement ; en vérité, c’est Dieu lui-même qui est le premier à le magnifier, en priant sur lui et en nous exhortant à faire autant (salâtou ‘alâ nabi) (33. Les Coalisés : 56 – Al-Ahzâb).
En vérité, le Prophète (PSL) est la première créature divine, le « Verbe de Dieu » et tout fut créé grâce à son entremise ; ainsi, sa mission a débuté avant la création de notre ancêtre Adam, conçu à son image. Oui, le Prophète (PSL) existait alors que Adam était ‘’entre l’eau et l’argile’’ (bayna’l mâ.i wa thîni)] – ainsi que le « Sceau des Saints » (al khatima’l wilayah), comme l’a rappelé Serigne Babacar dans son poème ‘’Hal min sabîlin’’ ; eux seuls, le « Sceau des Prophètes » et le « Sceau des Saints » (al khatima’l wilayah) ont eu une existence pré adamique et connaissaient leur mission ; tous les autres prophètes n’ont été informés que lors de leurs missions respectives qui n’en constituent que des jalons (étapes). En vérité, le « Sceau des Saints » dont se réclame Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif n’est rien d’autre que le titre porté par Jésus fils de Marie lors de sa seconde venue. Ainsi, selon le dessein de Dieu, Jésus (PL) devait précéder le Prophète (PSL) pour annoncer son avènement ; Dieu l’élèvera ensuite vers Lui et il redescendra à la ‘’fin des temps’’ (akhirou zamân), avec le titre de « Sceau des Saints », pour tuer l’Antéchrist (massih dadjal) et confirmer définitivement l’Islam comme le parachèvement du Judéo-christianisme, en la personne du Mahdi – son disciple et preuve décisive, conformément au Coran :
(1) Les incrédules parmi les gens du Livre (Chrétiens, Juifs), ainsi que les Associateurs (Païens), ne cesseront pas de mécroire tant que la Preuve décisive [Jésus/Mahdi] ne leur sera pas parvenue. (98. La Preuve : 1 – Al-Bayyinah). [Voir aussi : (4. Les Femmes : 157-159 – An-Nisâ’) ; (2. La Vache : 253 – Al-Baqarah)].
Incontestablement, il y’a une divine complicité entre Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif – le ‘’Sceau des Saints’’ et le Prophète Mouhammad (PSL). Et en vérité, on ne peut pas connaître la véritable dimension de l’un sans connaître l’autre ; ils sont consubstantiels. C’est dire donc le rôle et la place incontournable de la Tidjaniya pour revivifier la religion, en cette ‘’fin des temps’’. Et il est important de savoir qu’on ne peut pas véritablement revivifier la religion, si on n’est pas un messager disposant une autorisation de prêcher, conformément au Hadith :
– Abû Hurayra rapporte ces paroles de l’Envoyé de Dieu – sur lui la grâce et la paix – : « Au début de chaque siècle, Dieu – Exalté soit- Il – enverra à cette communauté un homme pour revivifier sa religion ». (Sakhâwî, al – Maqâsid al Hasana)
Au demeurant, ce hadith d’une importance capitale montre très clairement que la mission d’un homme de Dieu ne dépasse pas 100 ans. Et en conséquence, nos illustres prédécesseurs, dont Cheikh Seydi El Hadj Malick Sy et ses contemporains, ont déjà fait leur temps. En clair, on ne peut plus revivifier la religion en leur nom, exclusivement. Oui, il faut nécessairement le concours d’un continuateur, forcément plus ‘’performant’’, et dont les messages seront donc plus en phase avec le monde actuel. Et à l’heure des Nouvelles Technologies de l’Information de la Communication (NTIC), nous persistons à croire, comme beaucoup d’Oulémas, que l’organisation du Maouloud doit être repensée. En effet, les grandes cérémonies religieuses (Gamou, Magal, Ziarra annuelle) qui constituent un véritable casse-tête pour les autorités tant temporelles que spirituelles, présentent actuellement beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages, tant au plan financier que de la qualité des prestations religieuses. Et assurément, Cheikh Seydi El Hadji Malick SY (PL), le promoteur du Maouloud dans notre pays, ne le voulait pas ainsi. A notre avis, cette commémoration qui intéresse tout le monde, ici et ailleurs, gagnerait à être décentralisée au maximum, au niveau de tous les pays, de toutes les villes, villages, quartiers, mosquées, voire tous les foyers, avec le concours des médias (radio, télévision, Internet etc.) – l’ère des trains spéciaux et autres démonstrations de force doit être révolue ; ce d’autant que toutes les tares observées dans la religion riment avec le grand nombre ; oui, … la plupart des gens ne savent pas (34. Les Saba’ : 36 – Saba’) ; (24) la plupart d’entre eux ne connaissent pas la vérité et ils s’en écartent. (21. Les Prophètes : 24 – Al-Anbiyâ) ; la plupart des gens s’obstinent dans l’incrédulité (17. Le Voyage Nocturne : 88-89 – Al-Isrâ’) ; … la plupart des gens ne sont pas croyants ; … la plupart d’entre eux sont menteurs (26. Les Poètes : 103 … 223 – Ach-Chu’arâ) … la plupart d’entre eux ne sont pas reconnaissants (7. Al-Araf : 17 – Al-Arâf). Oui, le grand nombre riment presque toujours avec l’ignorance et l’incrédulité ; ainsi, les messagers et autres restaurateurs de la religion rament toujours à contre-courant de leur peuple. Mais, en dépit de tous ces facteurs d’inertie, ils triomphent toujours, du fait d’un décret divin et de leur assistance par l’Esprit et les Anges [(58. La Discussion : 21 – Al-Mudjâdalah) ; (16. Les Abeilles : 1-2 – An Nahl)] ; c’est cette assistance de l’Esprit et des Anges qui fait véritablement la différence ; et n’est donc pas vivificateur (restaurateur) de la religion qui veut ! Ainsi, Serigne Babacar SY qui en était un, avait perçu très tôt la nécessité de réformer la célébration du Maouloud ; il disait à qui voulait l’entendre que « le gamou de Tivaouane est celui de Cheikh Seydi El Hadj Malick SY ; et que son gamou, à lui, est celui de Saint-Louis (Ndar) ». … « Je ne vous envoie pas à un gamou (Saint-Louis), mais à une mission » avait- il précisé à Serigne El Hadj Madior CISSE – Une confirmation de la primauté de la mission sur le gamou !!! En outre, en exhortant son fils aîné d’aller s’installer à Dakar et de ne plus revenir, même pour ses obsèques, Serigne Babacar SY avait annoncé de façon voilée, pour que ne comprennent que ceux qui doivent comprendre, que les gamous de Tivaouane et de Saint-Louis étaient condamnés au dépérissement, au profit de la mission universelle de restauration de la religion initiée et poursuivie par ses illustres prédécesseurs et que parachèvera le Mahdi, dont la venue est annoncée par le Prophète Mouhammad (PSL) – et Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif, le « Sceau des Saints » avait assuré qu’il sera son disciple et le rétro confirmera. Ainsi, Serigne Babacar SY, – khalife attitré de Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif (le « Sceau des Saints ») et le promoteur de la mission du Mahdi – est la voie incontournable pour restaurer la religion et parachever la victoire éclatante du Prophète (PSL) qui a débuté, il y a quatorze siècles ; c’est dire donc qu’on ne peut pas célébrer le Maouloud comme il se doit, en cette fin des temps, en éludant sa mission du Mahdi qui parachève celle de tous les ‘’hommes de Dieu’’.
DOCTEUR MOUHAMADOU BAMBA NDIAYE
Rétro confirmateur de Cheikh Ahmad TIDJANI Chérif – le « Sceau des Saints » (al khâtima’l wilâyah).
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