Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s’est déclaré samedi prêt sous condition à accepter le plan du Quartette (États-Unis, Union Européenne, Russie et ONU) pour parvenir à un accord de paix israélo-palestinien avant la fin 2012.
«Si le Quartette appelle à la reprise des négociations directes sans condition préalable je pense qu’il s’agit d’une chose importante», a affirmé M. Nétanyahou interviewé des États-Unis par la «10», une chaîne de télévision privée.
Interrogé sur les chances de parvenir à un accord d’ici la fin de l’an prochain, M. Nétanyahou est resté prudent. «S’il y a une volonté de conclure un accord cela réussira, car c’est prometteur, si cette volonté n’existe pas, cela ne marchera pas», s’est-il contenté d’affirmer.
Le premier ministre a par ailleurs souligné que la position officielle d’Israël sur la proposition de calendrier du Quartette sera connue dans les prochains jours. «Il faut que j’étudie la proposition, que je consulte mes conseillers ainsi que le cabinet», a-t-il ajouté.
«J’espère que les Palestiniens comprendront en fin de compte qu’il n’est pas possible de se passer de négociations, qu’ils ne peuvent pas obtenir un État et continuer le conflit» avec Israël, a-t-il déclaré.
M. Nétanyahou a souligné que pour lui les questions de sécurité d’Israël devraient être abordées en priorité et de «façon concrète». «Nous ne commettrons pas la même erreur qu’à Gaza qui est devenue une base iranienne», a-t-il prévenu en faisant allusion à la prise du pouvoir dans cette enclave par les islamistes palestiniens du Hamas.
Auparavant, le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon avait affirmé à la radio que «l’important dans la prise de position du Quartette c’est qu’il ne pose pas de conditions à la reprise des négociations concernant la colonisation et les frontières (…) Mais le calendrier d’application n’est pas sacré».
Le Quartette pour le Proche-Orient a proposé aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre des négociations de paix avec l’objectif d’aboutir à un accord final fin 2012.
Les deux parties se rencontreraient une première fois dans un mois pour établir «un calendrier et une méthode de négociations», selon cette déclaration publiée moins de quatre heures après le dépôt vendredi d’une demande d’adhésion d’un État de Palestine à l’ONU.
L’engagement d’aboutir à un accord définitif fin 2012 «au plus tard» serait pris lors de cette même réunion «préparatoire», selon le texte de la déclaration transmis à la presse par l’ONU.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, fort d’un regain de popularité après sa démarche historique à l’ONUM a réitéré samedi ses demandes de gel de la colonisation israélienne et de négociations basées sur les lignes de juin 1967 en réponse à l’appel du Quartette.
En évoquant les lignes de 1967, Mahmoud Abbas affirme que le futur État palestinien devra comprendre la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire leur capitale.
M. Nétanyahou a rejeté à de multiples reprises ces exigences.
De son côté, le chef palestinien Mahmoud Abbas, fort d’un regain de popularité après sa démarche historique à l’ONU, a remis en cause un protocole économique «injuste» avec Israël et s’est engagé à relancer le dialogue avec le Hamas au pouvoir à Gaza, à son retour de New York.
M. Abbas, arrivé samedi à Amman, a par ailleurs réitéré ses demandes de gel de la colonisation israélienne et de négociations basées sur les lignes de juin 1967 en réponse à un appel du Quartette pour le Proche-Orient (ONU, États-Unis, UE et Russie) à la reprise des pourparlers de paix.
«Nous voulons amender l’accord économique de Paris entre l’OLP et Israël, car il n’est pas juste. Il contient des restrictions qui affectent l’économie palestinienne et entravent son développement», a déclaré le président palestinien à des journalistes dans l’avion qui le ramenait de New York, où il a demandé l’admission de l’État de Palestine à l’ONU.
«L’accord de Paris ne permet pas aux Palestiniens de promouvoir leur économie», a déploré Mahmoud Abbas.
Signé le 29 avril 1994 à Paris, après les accords d’autonomie d’Oslo (1993), ce «protocole économique sur les relations économiques entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP)» accorde une liberté économique limitée aux Palestiniens.
Cet accord de Paris prévoit la rétrocession par Israël de ces taxes, qui représentent deux tiers des recettes budgétaires de l’Autorité palestinienne, une clause dont le gouvernement de Benyamin Nétanyahou menace de se servir pour faire pression sur l’Autorité palestinienne dirigée par M. Abbas.
Le président de l’Autorité palestinienne et chef de l’OLP s’est d’autre part engagé à ouvrir dans une «prochaine étape un dialogue approfondi» avec le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.
Le Hamas a désapprouvé la requête de Mahmoud Abbas devant l’ONU et a jugé son discours «sans substance».
«Certains responsables du Hamas se sont opposés à la démarche de la direction palestinienne et ont émis des réserves, mais dans l’ensemble, j’ai reçu des soutiens au sein de dirigeants» de ce mouvement, a-t-il assuré.
«Nous évoquerons avec le Hamas la réconciliation, mais aussi les perspectives du mouvement palestinien», a dit M. Abbas.
Le dirigeant palestinien a par ailleurs indiqué que la dernière offre du Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Union Européenne, Russie et ONU) sera étudiée par la direction palestinienne et qu’il n’avait, à ce stade, aucun commentaire.
«Toutes les propositions politiques seront étudiées, nous n’en ignorerons aucune», a promis M. Abbas.
Mais il a clairement réitéré sa demande de gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée.
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