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Ngoné Ndiaye Guewel: «Même étant dans les liens du mariage, des hommes me couraient aprè

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Elle apparaît comme une allumeuse en raison de ses déhanchements lascifs, entre autres dandinements des plus chaloupés, à faire damner le plus irréductible des «Ayatollah», le tout agrémenté de paroles salaces dans l’art dit saccadé, communément appelé «Tassou» au Sénégal. Mais, Ngoné Ndiaye Guewel est aux antipodes de l’obscénité. A la limite timide, pour ne pas dire timorée, Ngoné, contraste avec l’image qu’elle reflète au devant de la scène. Elle est plutôt de ces divas, véritables bêtes de scène, lesquelles se relâchent aussitôt au devant des spots light. Consultée dans un home-studio, à une heure indue, Ngoné Ndiaye Guewel qui mitonne, loin des indiscrets, un single qui «fera un tabac», pour la paraphraser, est revenue sur ses balbutiements dans la vie, mais aussi et surtout dans le landerneau musical. Aussi, a-t-elle accepté, sans faux fuyant, d’évoquer son surprenant divorce avec Abraham Pipo Diop, ses prétendants, son différend avec Ndiolé Tall etc. Dans une ambiance détendue, Ngoné Ndiaye Guewel dit tout.

 NGONENDIAYEGUEWEL

Comment vous présentez-vous à nos lecteurs de manière simple ?

Je m’appelle Ngoné Naelle Ndiaye. Mais je suis plus connue sous le pseudo de Ngoné Ndiaye Guéwel. Je suis née le 15 novembre 1974 à grand-Yoff. Toute petite, j’étais timide, je le suis restée d’ailleurs. J’ai quand même eu une enfance relativement mouvementée. Étant issue d’une fratrie de griots, dans le populeux mais populaire quartier de Grand Yoff, je ne peux être qu’agitée (rires). En fait, je veux dire par là que j’ai passé mon enfance sur plusieurs fronts, entre le théâtre et la danse. D’aucuns me prédestinaient même à une carrière théâtrale. Parallèlement, j’étais dans la troupe de Laye Bamba Seck, le père de la chanteuse Coumba Gawlo Seck, où j’ai pratiquement affûté mes armes.

S’agissant de mon cursus scolaire, je l’ai fait à l’école HLM Patte d’Oie. Malheureusement, j’ai dû arrêter mes études en classe de CM 2, là où s’arrêtent souvent les artistes (tournée de rires). Je n’ai réussi que le CFEE. Ce faisant, on m’avait conseillé de me présenter en candidature libre l’année prochaine, histoire d’obtenir mon entrée en sixième ; ce que j’ai catégoriquement refusé. Après, j’ai quitté les bancs, sachant pertinemment que mon avenir est dans la musique.

Est-ce à dire que vos parents ont très tôt cautionné votre penchant pour la musique ?

Du tout. Bien qu’étant issue d’une lignée de griots, mes parents, au premier chef mon père, ne voulaient pas que je fasse de la musique. Bien que musicien, mon papa, soit dit en passant, excellait dans les percussions. Mais en tant qu’homme de loi, il était très rigoureux sur l’éducation de sa progéniture. Il tenait à ce que nous soyons tous brillants dans notre cursus scolaire. Mais, c’était sans compter avec ma détermination à faire de la musique. Lui comme ma chère mère ont fini par me bénir. J’ai, du coup, entamé par la chorégraphie avant de me jeter dans le style bien de chez nous, dit «Tassou».

Pourquoi avez-vous choisi le «Tassou» ?

L’explication est toute simple. J’ai toujours chanté dans ce style, notamment dans les cérémonies nuptiales, communément appelées «Laabânes».

Rappelez-nous vos premiers pas dans la musique ! Comment avez-vous fait pour mettre sur le marché une première production ?

Mes débuts ont été difficiles. Pénibles même. J’ai eu un commencement escarpé, en dents de scie. Pour la petite histoire, après le rappel à Dieu de mon père –que Dieu l’accueille dans son paradis céleste ! –, je me suis résolue à porter à bout de bras ma mère qui, du coup, était privée de soutien. C’est ainsi que je me suis lancée dans le commerce. En fait, j’étais poissonnière, régulièrement employée au port autonome de Dakar au môle 10. Je profite de l’entretien pour leur faire un coucou et leur dire merci infiniment car ils m’ont soutenue. C’est sur ces entrefaites qu’est né mon béguin pour la musique, c’est-à-dire qu’en attendant que les bateaux cargos fournisseurs débarquent, l’inspiration me venait, comme par enchantement.

J’avais souvent un stylo et ne cessais de coucher sur papier tout ce qui me venait à la tête. Suite à de mûres réflexions, je me suis faite une religion. C’est ainsi que je suis allée voir Bara SAMB, un ami, pour lui faire part de mon intention de me lancer à corps perdu dans la musique. Il m’a recommandée à Baba Hamdy Diawara, arrangeur, non moins propriétaire du studio «Mille Mélodies». C’est ce dernier, d’une civilité sans commune mesure, qui m’a épaulée pour mon éclosion, c’est-à-dire pour la sortie de ma première production, intitulée «Lou diot yomb», un produit de six titres, qui a été bien accueilli. Et, je n’en reviens toujours pas de ce succès sans précédent qu’a connu cet album dans lequel j’extériorise mes déboires, mais aussi le vécu quotidien sénégalais.

D’où tirez-vous votre inspiration ?

Cela vient naturellement. Je peux glaner un titre au détour d’un brin de causette, sinon il m’est maintes fois arrivé de me lever à une heure tardive de la nuit, juste pour griffonner des paroles et me recoucher. Pour ainsi dire que tout m’inspire et cela arrive couramment.

Quels sont les musiciens auxquels vous vous identifiez ?

Je m’identifie aux exemples, ceux-là et celles-ci qui ont balisé le terrain. Je veux nommer les Youssou Ndour, Kiné Lam, Fatou Guewel, etc. Bref, j’entretiens de bons rapports avec mes autres collègues artistes.

Même avec Ndiolé Tall ?

Comme je le dis souvent, c’est de l’histoire ancienne et je préfère tourner la page. D’ailleurs, j’avais juré de ne plus en parler. A mon sens, c’est du passé. Certes, on a eu des bisbilles, mais le monde est ainsi fait. Cela devait arriver et c’est arrivé. Il était écrit quelque part qu’on allait avoir un accrochage. Vous savez bien que rien dans ce monde n’est fortuit : action, moteur, la vie tourne ! (tournée de rires).

Quels sont les musiciens avec qui vous souhaiteriez faire un «featuring» (duo) après celui que vous avez fait avec votre ex-mari?

(Hésitations) Je sais où vous voulez en venir, mais je crois que dans la vie, on ne force pas les choses. Pour ainsi dire que les duos se font naturellement, au feeling. Tout doit couler de source.

C’est donc au feeling que vous avez fait le duo avec Pipo (ndlr : son ex-mari) ?

Absolument ! Il se trouve que, à un moment de notre existence, nous avions senti la nécessité de faire ce bœuf. Voilà et «Couple-Bi» a été un coup de maître.

Mais votre couple (ménage) que vous avez superbement magnifié est allé, peu de temps après, à la dérive. Qu’est-ce qui s’est passé exactement ?

Écoutez, quand nous étions unis, c’était pour le meilleur comme pour le pire. Mais c’était sans compter avec ce que nous réserve le destin. Notre idylle, qui était pourtant partie pour s’éterniser, n’a pas eu l’effet escompté. Mais je n’en fais pas une fin en soi, car la vie continue. S’agissant des raisons de notre divorce, je préfère donner ma langue au chat. Mais, croyez moi, Pipo est un homme bien. Loin de moi toute idée de lui passer la pommade. Je crois en ce que je dis.

Est-ce que vous gardez de bons rapports ?

Certes, il n’y a plus rien entre nous, mais on garde le fil du contact. C’est le minimum. Pourquoi entretenir une animosité ? Chacun vit sa vie, comme il l’entend et on avance. Le monde est ainsi fait.

Les prétendants ne doivent pas manquer, surtout depuis votre divorce !

(Rires) Je vais peut-être vous surprendre. Mais même étant dans les liens du mariage, des hommes me couraient après. Je savais néanmoins les repousser. Cela s’est accentué après mon divorce. Sans prétention, je n’en manque pas. Et à des niveaux insoupçonnés, des hommes me font la cour.

Votre cœur a-t-il choisi parmi ces aspirants ?

(Hésitations) Je préfère garder cela pour moi. Et n’insistez, pas s’il vous plaît !

Quelle est la folie qu’un homme a déjà faite pour conquérir votre cœur ?

(Hésitations) J’en ai à la pelle (elle rigole un peu avant de poursuivre). Il est arrivé qu’un homme me remette un chèque à blanc (ndlr : elle devait mettre le chiffre qui lui chante). D’autres exemples de ce genre, j’en ai tellement, mais je crois que, par pudeur, ce n’est pas la peine d’y revenir.

Sitôt réveillée, quel est votre premier reflexe?

Je remercie le tout puissant d’abord, puis mes parents et mon marabout. Après je prie pour solliciter une absolution au tout puissant, avant de demander une protection contre tout ce qui nuit, notamment les mauvaises langues.

Quelle est votre distraction ?

J’aime bien paresser à la mer ou à la piscine.

Avez-vous d’autres centres d’intérêt ? Il paraît que vous excellez dans les cauris ?

Oui, je consulte souvent les augures et j’en fais pour d’autres. C’est un don inné, hérité de mes aïeux, particulièrement de ma maman. C’est juste un passe-temps, mais ce n’est pas un boulot que je pratique en tant que tel.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans votre carrière?

Les problèmes, il y en a eu, surtout au début, comme je n’étais pas mariée. J’ai tout vu. Mais heureusement, j’ai pu surmonter tout cela, grâce à mon caractère. Il faut y aller avec dignité, pour laisser une bonne image après sa carrière. A mes yeux, cela est fondamental. Des tentations également, j’en ai connu, mais la personne a beaucoup regretté. Je ne veux pas citer son nom. On me l’avait recommandé pour une production, mais je peux vous dire qu’il se souviendra longtemps de moi, car j’ai subtilement décliné ses avances. Il est d’ailleurs devenu un frère. Il m’appelle même la lionne. Il faut être digne pour mieux imposer sa personnalité. C’est seulement avec cela qu’on acquiert le respect.

Vos projets ?

Je prépare une production 100% traditionnelle, qui va cartonner «Inchallah» !

Entretien réalise par Édouard Diagne (Le Pays au Quotidien) 

 

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