BAMAKO – La junte ayant pris le pouvoir au Niger lors d’un coup d’Etat « compte organiser des élections », a indiqué samedi à Bamako un de ses chefs, le colonel Djibrilla Hamidou Hima, qui s’est toutefois refusé à donner une date.
« Notre intention est d’assainir la situation politique, de réconcilier les Nigériens. Nous comptons organiser les élections, mais avant, il faut assainir la situation », a-t-il dit à quelques journalistes dont celui de l’AFP.
« Ma date des échéances, ça se saura le moment venu. La crise vient de se passer, il y a à peine 48 heures. Nous voulons d’abord rassembler tous les gens, créer les conditions… », a-t-il ajouté, en marge d’un sommet des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa).
« Nous ne sommes pas des (Moussa) Dadis (Camara, chef de la junte guinéenne), nous sommes ATT », Amadou Toumani Touré, le président malien qui a pris le pouvoir en 1991 à la faveur d’un coup d’Etat, avant de le remettre aux civils en 1992 et d’être démocratiquement élu en 2002, a-t-il dit.
« Si les textes n’avaient pas été bafoués, nous ne serions pas sortis des casernes », a-t-il souligné.
Le capitaine Dadis Camara avait pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat le 23 décembre 2008 et comptait ensuite se présenter à la prochaine élection présidentielle en Guinée, malgré ses promesses initiales de rendre le pouvoir aux civils.
Il a été blessé lors d’une tentative d’assassinat le 3 décembre et est actuellement en « convalescence » au Burkina Faso, la transition en Guinée étant dirigée par le général Sékouba Konaté.
Le responsable de la junte nigérienne a également affirmé avoir été « compris » par les chefs d’Etat présents au sommet de Bamako.
« J’ai rencontré mes aînés, j’ai expliqué notre problème. Ils nous ont écoutés et nous ont demandés de leur donner des explications. Tous n’étaient pas surpris de ce qui s’est passé. Ils nous ont prêtés une oreille attentive. ils nous ont compris, ils nous ont rassurés », a-t-il ajouté.
Tous les chefs d’Etat de l’Uémoa étaient réunis samedi dans la capitale malienne pour un sommet ordinaire, à l’exception des présidents du Niger et de Côte d’Ivoire.
A la question de savoir si le président Tandja serait jugé, le responsable de la junte a répondu: « Non, nous n’allons pas arriver à cette extrémité. On ne peut pas dire que tout ce que Tandja a fait est négatif ».
« Tout le monde commet des erreurs. Ce que nous voulons, c’est que le Niger reparte sur de nouvelles bases », a-t-il insisté.
Concernant les relations avec la France, ex-puissance coloniale, il a dit: « Les contacts sont établis avec Paris. La France est un partenaire traditionnel du Niger.Nous savons (pouvoir) compter sur elle ».
(©AFP / romadie.com