Quarante huit heures après avoir été nommé par la CEDEAO médiateur dans la crise nigérienne, le président Wade fait face à une crise désormais militaire. En effet, hier jeudi, en milieu de journée, Niamey, a connu des décibels d’un genre nouveau : des tirs à l’artillerie lourde autour du palais présidentiel.
Selon des informations éparses difficilement obtenues, le chef de l’Etat, Tandjan, a été surpris en Conseil des ministres avec son gouvernement. Toute la tête de l’Etat nigérien aurait été prise par surprise. L’instigateur de ce coup de force, serait le chef d’Etat-Major de l’armée. Difficile de joindre quiconque à Niamey, le réseau étant sans doute « piraté ». Tous nos efforts pour entrer en liaison avec nos sources, se sont révélés vains.
Mais selon plusieurs sources, le Président Tandjan aurait été acheminé dans un camp militaire. La garde présidentielle aurait été rapidement neutralisée et les ministres qui étaient en conseil des ministres extraordinaire auraient été « séquestrés ». Selon toujours les mêmes sources, il y aurait en fin de journée, une dizaine de militaires de la garde présidentielle tués.
Dans la soirée, on attendait une déclaration des putschistes, au moment où nous bouclions cette édition, la déclaration n’était pas encore tombée. Pour ce qui concerne le Sénégal, aucune déclaration de la Présidence sénégalaise n’était tombée alors que le président Wade venait d’être désigné, 48 h plus tôt par ses pairs de la CEDEAO, à Abuja, médiateur dans la crise nigérienne.
Le moins qu’on puisse dire à l’heure actuelle, est que la situation est confuse à Niamey. On y verra peut être plus clair dans les prochaines heures. Selon des sources bien informées, le président Wade, qui était en Gambie chaotique à Niamey, est rentré hier soir à Dakar en catastrophe, pour suivre la situation à Niamey. Et, observant la situation, il est peu probable qu’une déclaration émane du Palais de la République où on joue la prudence.
Nous sommes républicains, démocrates. C’est le lieu de dire ici, que le Président Tandja a fait valser pendant deux ans, son pays et la Constitution de son pays. Et nos organismes continentaux (CEDEAO, UA), ont laissé faire. Tandjan a malmené la Constitution nigérienne. Il a organisé un hold-up constitutionnel, l’Union africaine a laissée faire.
Que feront-ils demain ? C’est-à-dire aujourd’hui ? Autant, nous sommes contre la prise du pouvoir par l’armée, autant nous sommes contre les coups d’Etat, dits civils. Tandjan devait partir. Peut être pas de cette manière là.
L’Union africaine a du pain sur la planche. De grâce, ne cautionnez pas le fait accompli ? Comme ailleurs en Afrique.