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Nomination d’Abou Abel à la présidence du Collège de l’Artp : Encore un profane aux manettes !

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Abou Abel Thiam nommé président du Collège de l’Artp. Des questions légitimes se posent sur ses capacités à diriger cette structure. Pour plus de performance, les critères de compétence mis en avant dans le choix des autres membres du Collège devraient prévaloir dans celui de leur président dont la responsabilité est plus grande. Les membres du Collège nommés par décret sont sélectionnés à l’issue d’un appel public à candidatures qui privilégie «les critères d’intégrité morale, de qualification et d’expérience professionnelle dans les domaines technique, juridique, économique et financier se rapportant aux secteurs régulés». Conformément à cette disposition, un appel à candidatures a été lancé. Plus de 600 personnes, de profils différents, sont en compétition pour figurer sur la short-list que le cabinet en charge du travail doit soumettre au président de la République. Une démarche identique devrait prévaloir dans le choix du président du Collège, afin de faire profiter au secteur les meilleures compétences.
Les spécialistes sont inquiets et choqués par la nomination de M. Thiam. Non seulement ils ont des doutes sur ses diplômes, mais le problème est comment ce président pourra représenter le pays à des rencontres de haut niveau telles que les conférences de développement des télécommunications ou sur les normalisations des télécommunications sans oublier les plénipotentiaires, lieu où sont débattus des questions techniques et complexes de mutations technologiques et de coûts des services.
Supposons aujourd’hui que le problème des appels entrants revienne sur la table de l’Association des régulateurs francophones(Fratel), c’est le chef de délégation à savoir le directeur général de l’ARTP ou le Président du collège qui portera la voix du Sénégal pour sa position sur la question ! Avec quelle expertise Abou Abel Thiam en tirerait-il le pays à bon compte ?
Pour ces spécialistes, cette décision du président dévoile encore une fois, le peu d’ambition dont font montre les pouvoirs publics pour le secteur. Le renouvellement du Collège devrait servir de prétexte pour donner un signal fort aux acteurs. Au lieu de donner les gages d’un changement de direction, le président Macky Sall vient s’inscrire dans une tradition de son prédécesseur Abdoulaye Wade, qui a toujours nommé, à des postes clés, des hommes et femmes étrangers au secteur des télécoms. Le choix, entre les deux tours de la Présidentielle, des membres du Comité de gestion du Fonds de développement du service universel des télécoms (Fdsut) avait suscité une vague d’indignation. Innocence Ntap, Amadou Kane Diallo, Mamadou Lamine Massaly, Isma Dioum, Saliou Fall et Abdou Khadre Ndiaye étaient tous des «profanes», en matière de Tics. Des actes de cette nature traduisent une vision des pouvoirs publics qui assimilent le secteur des télécoms à une pompe à finances et un lieu de recasement d’une clientèle politique. Cette option préjudiciable à l’avenir des télécoms est poursuivie par l’actuel locataire du palais. L’Etat tâtonne-t-il ? En tout cas, plusieurs personnes nommées au plus haut niveau dans ce secteur, sont sujettes à caution.
C’est le cas par exemple d’Abou Lô à la tête de l’Agence ou d’Aly Cotto Ndiaye, président du Fdsut. Ces deux personnages démis de leur poste de ministre, ne doivent leur nouvelle affectation qu’à leur appartenance au parti présidentiel. Aucune compétence en matière de Tic à faire valoir.
Pourtant, le président avait pris une option avec les choix de Babacar Touré et d’Amadou Top, respectivement président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) et du Comité national de pilotage de la transition de l’analogique vers le numérique (Contran). Pour le premier, sa nomination à la tête de cette structure tranche avec une tradition qui voulait que des magistrats et autres administrateurs civils président aux destinées des journalistes. En effet, c’est la première fois que le Crnra est dirigé par un homme du sérail, dont la compétence et le talent sont reconnus de tous.

De même Amadou Top, grâce à sa formation, ses connaissances et ses travaux sur les Tic, jouit d’un préjugé favorable et d’une légitimité indéniable.

Lourde tâche
La rupture tant proclamée par l’actuel régime devrait inciter le président à continuer sur cette lancée, en choisissant pour le président du Collège, un profil répondant aux enjeux qui interpellent le secteur. La tâche qui attend le nouveau président de cette instance est lourde. En effet, le nouveau Code des télécoms de 2011 donne de larges attributions au Collège qui est l’organe délibérant et l’instance décisionnelle de l’autorité de Régulation. L’article 159 du Code stipule : «Le Collège est compétent pour prendre, sur la base des dossiers qui sont préparés par le Directeur général, des décisions portant sur la mise en œuvre de la procédure d’appel à la concurrence pour l’octroi des licences ; l’approbation des catalogues d’interconnexion ; les sanctions consécutives au non-respect des dispositions législatives et réglementaires et des clauses des conventions et cahiers des charges des opérateurs et fournisseurs de services.» De même, le Code donne au Collège la prérogative de statuer sur les litiges et différends pour lesquels il est attendu une conciliation, un arbitrage ou une décision de l’Artp. Au regard de toutes ces prérogatives, il ne fait pas l’ombre d’un doute que le président d’une telle structure doit disposer de compétences solides sur l’économie numérique de manière générale. Ce qui n’est pas le cas pour Abou Abel Thiam. Cet instituteur converti au journalisme s’est toujours intéressé à la chose politique. Personne ne lui connaît des connaissances avérées portant sur les télécoms. Son choix à ce poste, semble-t-il, est motivé par le souci du président Sall de remettre de l’ordre dans la cellule de com’ de la présidence, devenue une vraie pétaudière. Donc, il était impératif de recaser Abou Abel quelque part comme il l’a fait avec d’autres. L’hypothèse est d’autant plus plausible que l’article 151 dit clairement que «la qualité de membre du Collège et de Directeur général de l’Artp est incompatible avec quelque autre fonction rémunérée ou non, tout mandat électif national, toute fonction gouvernementale ainsi que toute détention directe ou indirecte d’intérêts dans une ou des entreprises d’un des secteurs régulés». La bonne observance de cette disposition recommande à l’actuel porte-parole du président de quitter son poste. L’intéressé lui-même, rassure : «Je vais sûrement quitter la présidence de la République pour aller à l’Artp. Les deux postes sont incompatibles». Les Sénégalais attendent de pouvoir juger le nouveau président du Collège sur pièces. Mais les plus avertis se sont font pas d’illusion.

lagazette.sn

1 COMMENTAIRE

  1. meme si on n’aime pas Mr Thiam, il faut avoir l’honnetete d’admettre que dans toutes les conferences internationales, ce ne sont pas les presidents ou DG de structures qui preparent les dossiers et ficellent les positions du Senegal. ce sont des experts qui en amont preparent et analysent toutes les questions techniques et ce le DG ou president de structure doit defendre et comment. Si on suit votre raisonnement vaseux meme le president de la republique est mal elu; car il ne sait rien en diplomatie par exemple ou en agriculture ou en strategie militaire ou en communication. Arretez de proteger vos chasse-gardees, surtout les nouveaux specialistes en TIC qui se croient sortis de la cuisse de Jupiter parcequ’il savent aligner des zeros et des uns. La confiance du PR est determinante dans toute nomination dans les hautes spheres de l’Etat. Si on vous suit il doit nommer quelqu’un qui demain peut aller vendre les secrets du senegal comme le fit Gadio. Arretez way!

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