XALIMANEWS : Matthew Petersen a brillé par son incompétence devant le Sénat. Ce candidat sélectionné par Donald Trump pour être juge à vie d’une Cour de district a lamentablement échoué face à de simples questions juridiques. La vidéo tourne en boucle aux États-Unis. Comme on peut le voir sur la vidéo, Matthew Petersen, membre de la Commission électorale fédérale et avocat sans expérience de procès, a vécu un sale moment devant le Sénat à Washington où se présentaient les candidats au poste de juge fédéral.
Cinq longues minutes pendant lesquelles il s’est révélé très mal à l’aise devant les questions du sénateur Kennedy, rapporte CNN. La « norme Daubert » « L’un d’entre vous n’a-t-il jamais siégé dans un procès avec jury? », demande-t-il aux différents candidats, visant évidemment Matthew Petersen et le forçant à prendre la parole pour reconnaître qu’il n’en a jamais fait l’expérience.
L’échange se poursuit alors entre les deux hommes, avec un malaise palpable dans l’auditoire: « – Un procès au civil? – Non. – Un procès criminel? – Non. – Dans une cour d’état ou fédérale? -Non ». Devant l’énumération de son éventuelle expérience parmi divers procès et procédures, dont la simple conduite d’une audition de témoins, Petersen répond inlassablement par la négative.
Vient ensuite une série de questions basiques de droit auxquelles le jeune juge est invité à répondre en guise de bonne foi de sa candidature. « En tant que juge de première instance, vous allez évidemment entendre des témoins. Pouvez-vous me dire ce qu’est la « norme Daubert » (une règle bien connue sur l’utilisation des témoignages d’experts devant les tribunaux fédéraux)?
En 2e année d’école de droit « Je serai heureux d’y regarder de plus près. Je ne puis malheureusement vous donner d’emblée de définition. Ce n’est pas quelque chose que je devais jusqu’ici utiliser… « , bafouille encore Matthew Petersen. Selon des experts américains, ces questions de droit sont étudiées en deuxième année d’école de droit.
Et Matthew Petersen de s’enfoncer davantage face à des questions plus élémentaires les unes que les autres et auxquelles il sera confronté quotidiennement dans sa fonction, ce que n’a pas manqué de souligner le sénateur. « J’ai conscience que mon parcours n’est pas celui de ces juges qui ont déjà une carrière couronnée de succès dans des cours de district. J’ai emprunté un chemin différent », a tenté de justifier le jeune juge initialement issu du droit des affaires.
« Je ne suis pas non plus aveuglément les choix de Mr Trump » Quant au sénateur Kennedy, il a motivé son acharnement qui n’a, selon lui, rien de personnel: « Je veux bien croire que le juge Matthew Peterson est quelqu’un de particulièrement intelligent et j’ai toujours soutenu les nominations du président Trump au cours de l’année écoulée, mais cela ne veut pas dire que je suis ses choix aveuglément non plus. Je pose à ces candidats des questions auxquelles ils sont censés savoir répondre.
Je le fais parce que c’est mon travail. C’est aussi pour cela que notre système de séparation des pouvoirs s’inspire de James Madison: nous avons besoin de ce contrôle et de cet équilibre des pouvoirs pour servir au mieux le peuple américain », a ainsi expliqué le démocrate. « 80% des magistrats les plus talentueux auraient échoué » A sa décharge, Mr Peterson n’est pas le premier candidat juge fédéral dont les lacunes éclatent au grand jour lors de sa nomination.
Plusieurs juges fédéraux se sont d’ailleurs mêlés à la polémique en rappelant que la plupart des juges concernés manquent d’expérience dans la fonction qui sera la leur et que le CV sine qua non pour accéder au poste fait débat depuis longtemps, tant les critères d’accessibilité sont flous et non exhaustifs.
« Les questions de Mr Kennedy sont légitimes, mais il faut savoir que 80% des avocats et magistrats de ce pays, même les plus talentueux, échoueraient à y répondre », a précisé le juge fédéral Andersen. Alicia Bannon, spécialiste du système de sélection des juges, conclut: « Ce n’est pas le manque d’expérience de Mr Petersen qui est vraiment en cause, mais ses réponses aux autres questions du sénateur et son manque de préparation flagrant pour un tel exercice », s’étonne-t-elle.