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Non-respect de la parité : Dr Fatou Sow Sarr crache ses vérités

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Les élections locales ont révélé une anomalie : la parité n’a pas été respectée par certaines coalitions. A en croire Dr Fatou Sow Sarr, socio-anthropologue et directrice de l’Institut de la famille et du genre, les maires de Yewwi Askan Wi doivent respecter leurs promesses. Cette dernière était l’invitée du Grand oral sur Rewmi Fm.

Quel bilan tirez-vous des élections locales en tant que membre du Caucus des femmes leaders ?

Oui nous avons fait un atelier de validation en tirant le bilan. Le caucus a été créé en 2010 pour se battre et faire la sensibilisation sur la loi sur la parité. Nous étions un an avant au Mali à Bamako, dans le cadre du Pnud pour appuyer les femmes maliennes pour la révision du Code la femme. Imam Dicko en a profité pour amener 50 000 personnes au stade de Bamako et c’est comme ça que le texte a été jeté à la poubelle.  Ce fut une chute libre pour le Mali. Alors j’ai convoqué les instances. Il fallait changer d’approche. Sachant qu’il y avait un  modèle religieux qui se mettait en place. Et le Président Wade avait suffisamment de latitude avec les religieux. Ce fut le moment ou jamais. Nous savions que le Sénégal allait changer avec cette loi. Il y a eu de la résistance dans certaines localités. Nous avons découvert en 2014 qu’il n’y avait que 14 femmes maires.  Il fallait faire quelque chose. Il fallait trouver un juste milieu et négocier avec les leaders. 

D’aucuns ont pris des engagements avec une forte inscription des femmes sur les listes. Nous ne voulions pas moins de 10% de femmes inscrites.  Nous avions, après évaluation, 26% avec 146 femmes têtes de liste majoritaire. Celles qui sont sur la liste proportionnelle étaient nombreuses. Les femmes se sont battues. Elles étaient là pour nous expliquer leurs programmes. Des leaders politiques ont joué le jeu, mais dans la coalition Yewwi askan wi, il n’y avait pas de femme tête de liste majoritaire. Trois femmes ont été maires, dont Khadija Mahécor à Golf sud, Aminata Kanté à Sahm notaire et Maïmouna Dièye. Il y a 18 femmes maires actuellement. L’évaluation qualitative a été faite et c’est le nombre de femmes qui ont défié leurs propres leaders pour créer leur propre liste. C’est dans le pouvoir comme l’opposition et c’est magnifique. Le Sénégal va changer de visage, des femmes ont des bandeaux de maires et dans beaucoup de localités, la parité est respectée. Le sous-préfet de Dakar Plateau s’est battu aussi. Mais dans certaines localités, ce n’est pas respecté. C’est un scandale et c’est une mauvaise publicité. L’AJS prêtait son concours aux collectivités où la parité n’a pas été respectée pour les traduire en justice.

Aujourd’hui, on se bat pour plus de femmes dans les partis. Après cela, on va regarder le fonctionnement des collectivités locales car il faut aussi qu’elles soient au service des besoins des femmes. Les gens de Yewwi nous avaient promis une rupture. Mais s’ils font la même chose que les gens de Benno, ils auront déçu pas mal de personnes.

La criminalisation de l’homosexualité, d’aucuns pensent que l’Etat a un agenda caché. Quel est votre avis ?

J’ai longtemps attiré l’attention des uns et des autres. C’est un débat à affronter. J’ai toujours dit qu’il faut anticiper et dire ce que nous ne voulons pas. On interdit l’inceste dans notre société. J’ai vu des homosexuels qui se sont remariés. Donc la société avait réussi à les encadrer et à les ramener sur le droit chemin. Il y a des règles qu’il faut accepter. Donc ce sont des déviations qui peuvent venir d’un malaise social, d’un problème de socialisation, bref les causes sont multiples. La question qui se pose à nous est une bataille nationale. Il y a un agenda international sur l’homosexualité, tout le monde le sait. Moi je travaille sur un document en 2019 avec Mame Makhtar Gueye de Jamra, parce que je sais ce qui se passe et donc suis capable d’anticiper. Il fallait avertir mais avec un débat national et politique. Il faut faire bloc et faire face à l’extérieur. La moitié de la société est contre l’homosexualité. Là où le bât blesse, c’est qu’on devrait être ensemble comme un seul homme pour dire non. Des groupes se sont levés pour dire « sam Jikko yi », le gouvernement aurait dû dire OUI. Macky l’a clamé certes mais il doit leur dire qu’il est le gardien des valeurs. Pour l’utilisation de la loi, il faut reconnaître qu’il y a une utilisation politique. D’autres questions se poseront dans ce pays dans les prochaines années. 

Pour l’utilisation de la loi, il faut reconnaître qu’il y a une utilisation politique. D’autres questions se poseront dans ce pays dans les prochaines années. C’est une question sérieuse et grave. Il y a tout un système de destruction de ce monde et de valeurs, mais ce n’est pas partout que c’est possible. C’est dans les sociétés les plus fragiles. Dans les médias, les films que vous diffusez, les séries etc. Mais de manière subliminale, on est en train d’entrer dans la conscience des gens, de jeunes que c’est possible. C’est pourquoi il faut revenir  à la famille et définir les grilles d’analyses à inculquer à l’enfant. L’Etat doit accompagner les familles et les parents. Il faut une solidarité nationale. Il ne faut pas en faire un problème politique, mais de société ou c’est l’ensemble des Sénégalais qui devraient discuter et protéger notre avenir. Les puissances extérieures sont d’une force extraordinaire, mais ne pourront nous vaincre que si nous sommes séparés.

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