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Nous ferons le pari sans équivoque de la science, de la technologie et de l’innovation (Par Pr Mary Teuw Niane)

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Il y a celles et ceux qui ignorent la science, la technologie et l’innovation (STI) par simple absence de culture générale. Et malheureusement ils sont très nombreux.

Il y a celles et ceux qui n’ont pas de vision et par conséquent ne peuvent voir la place primordiale que la STI occupe dans toute stratégie de marche vers le bien être des populations.

Il y a celles et ceux qui ont peur de choquer les ONG, les Think Tank, les conseillers de l’ombre qui distillent les idées bien mûries que la STI est maléfique et contre nature dans le développement de l’Afrique.

Enfin, il y a celles et ceux qui pensent que la STI est étrangère à l’Afrique, que c’est la colonisation qui l’a apportée à l’Afrique et qu’elle est synonyme de malheur pour l’Afrique et les africains, comme d’ailleurs pour le monde entier lorsque qu’on ne voit que les bombes atomiques lancées à Hiroshima et à Nagasaki.

C’est pourquoi la STI ne fait pas partie du discours de l’homme politique sénégalais, fut-il même éclairé.

Pendant longtemps les mots science, technologie et innovation étaient absents des discours de politique générale de nos premiers ministres.

Notre choix de développement est de mettre la science, la technologie et l’innovation comme le moteur de notre entreprise patriotique de transformation nationale pour atteindre le bien être de chaque Sénégalaise et de chaque Sénégalais.

Cheikh Anta Diop et les historiens honnêtes ont largement démontré l’origine africaine de la science et de la technologie.

De la pierre de Blombos qui date d’il y quatre vingt mille ans aux papyrus de Rhind et de Moscou qui datent d’il y a quatre mille ans en passant par le bâton d’Ishango qui date d’il y vingt mille ans, il n’y a pas d’ambiguïté possible sur l’antériorité de l’accès à la science et à la technologie des africains par rapport au reste du monde.

C’est par l’éducation et la formation que la science, la technologie et l’innovation doivent regagner leurs lettres de noblesse.

Le premier critère pour favoriser le développement de la STI est l’utilisation dès le préscolaire de la langue maternelle de l’enfant comme langue vivante porteuse de connaissances pour ses premiers pas à l’école et comme la langue à partir de laquelle les langues étrangères sont enseignées et apprises.

Les langues nationales sont des accélérateurs de connaissances particulièrement dans le domaine des mathématiques, des sciences et des technologies.

La réforme des curricula permettra à côté de l’enseignement des religions et de nos meilleures valeurs de culture et de civilisation de faire de la maîtrise de la langue maternelle de l’enfant, du français, des rudiments de l’anglais, des mathématiques, de la science, de la technologie, de la créativité et du désir d’avoir un métier, les objectifs de l’école élémentaire.

Une réforme radicale des critères de sélection et de formation des enseignants du préscolaire et de l’école élémentaire s’impose.

Les enseignants sont le cœur même de la transformation de l’orientation de notre système éducatif.

D’incolore et inodore, passivement voué au déracinement culturel de nos enfants, notre système éducatif doit se redresser, se démarquer, se recentrer sur nos valeurs, nos identités culturelles et permettre l’acquisition aisée des connaissances indispensables à la construction du bien-être de nos populations.

Nos enseignants devront être à la fois compétents, patriotes et résolument engagés dans le combat, passionnant, exhaltant et militant, de transmission, de diffusion et de partage de la connaissance.

Les enseignants seront les combattants de la seule bataille qui vaille, la bataille de la connaissance.

Ils auront la lourde tâche d’insuffler aux enfants dès l’école maternelle la passion des mathématiques, de la science, de la technologie et de tout ce qui touche à la créativité qu’elle soit scientifique, technique, littéraire et artistique.

Afin que les mathématiques, la science et technologie ne soient plus que des enseignements théoriques les collèges d’enseignement moyen, les centres polyvalents de formation professionnelle et technique, les lycées d’enseignement général et les lycées de formation professionnelle et technique seront équipés de matériels de travaux pratiques et auront accès à Internet pour les travaux pratiques virtuels.

L’enseignement de la programmation informatique, du codage, sera généralisé à tous les niveaux.

Les élèves disposeront d’ordinateurs portables.

L’enseignement de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotique sera introduit dès le collège et le centre polyvalent de formation professionnelle et technique.

L’implantation d’un institut supérieur d’enseignement professionnel (ISEP) dans chaque région et la création de cinq universités nationales technologiques (UNT) permettront d’asseoir définitivement la formation professionnelle technologique dans l’espace d’éducation et de formation de notre pays.

La formation professionnelle technologique donnera surtout à la jeunesse de notre pays des perspectives heureuses d’accès à des métiers de fabrication et de création qui n’existent qu’à l’étranger et dont n’accèdent que les enfants de parents nantis de ressources financières suffisantes.

Cet écosystème de formation scientifique, professionnelle et technologique sera le cadre incitatif pour la création d’entreprises à haute valeur ajoutée et favorisera la délocalisation au Sénégal d’entreprises de la nouvelle révolution technologique.

Pour accompagner cet élan vers les mathématiques, la science et la technologie, pour leurs popularisations au niveau de toute la société, nous lancerons le programme de création dans chaque capitale régionale d’une Maison de la Science et dans chaque commune d’un complexe médiathèque-espace culturel.

Nous élaborerons un plan stratégique STI et le plan opérationnel associé que nous mettrons en œuvre.

Nous mettrons en place le Centre national de Recherche scientifique, technologique et d’Innovation (CNRSTI) chargé de piloter les projets stratégiques de recherche de notre pays en s’appuyant sur les établissements de recherche, les laboratoires des universités et les centres d’innovation.

Le CNRSTI gérera les équipements lourds dédiés à la recherche comme les super calculateurs, les microscopes électroniques, les réacteurs nucléaires de recherche, les plateformes de génétique moléculaires, les accélérateurs de particules, les équipements de biotechnologie, etc.

Nous allons appuyer la recherche médicale, l’utilisation de la pharmacopée et faire l’inventaire des ressources de notre biodiversité microbienne et bactériologique afin de l’utiliser pour les divers besoins santitaires, économiques et environnementaux.

Le Sénégal mettra en orbite plusieurs satellites pour les télécommunications, l’Internet, l’agriculture, l’élevage, la surveillance des ressources forestières et halieutiques et les feux de brousse.

Nous mettrons dans un premier temps 1% du PIB pour la recherche, l’innovation, la science et la technologie.

Nous allons complètement changer de registre mental. La science et la technologie seront au cœur de toutes les politiques publiques.

Le chercheur sénégalais trouvera désormais les ressources financières et technologiques dont il a besoin au Sénégal et il aura les moyens financiers de nouer un partenariat avec ses homologues des autres pays.

Nous ferons du Sénégal le carrefour et le hub des mathématiques, de la science, de la technologie et de l’innovation en l’Afrique.

Dakar, dimanche 3 septembre 2023
Prof Mary Teuw Niane

1 COMMENTAIRE

  1. 100% d’accord avec toi M. Niane !! D’ailleurs ce sont des conseils que tu devrais donner à toute la jungle de nos politichiens parasites voleurs menteurs violeurs… au lieu de les défendre parfois. Restez là où vous servez le mieux notre pays, notre peuple et notre jeunesse : les sciences, l’éducation, la formation, les mathématiques.

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