De septembre 2008 à septembre 2011, Racine Senghor a été Directeur des arts. Il vient d’être nommé au poste de Directeur de cabinet au ministère de la Culture, du Genre et du Cadre de vie, dirigé par Awa Ndiaye. Une nomination qui, selon certains observateurs pourrait sortir le département de sa léthargie. L’homme n’est plus à présenter dans le milieu culturel. Depuis plusieurs années, il a été de tous les combats culturels. Racine Senghor n’est plus le Directeur des arts. Il vient d’être nommé Directeur de cabinet du ministre de la Culture, du Genre et du Cadre de vie. Une nomination qui ne surprend guère. Puisqu’en réalité, tout en occupant son ancien poste de Directeur des arts depuis septembre 2008, ce Professeur es Lettres n’a de cesse de représenter sa tutelle dans bien d’évènements culturels. Certains observateurs de la vie culturelle n’ont d’ailleurs pas manqué de s’exclamer en apprenant cette nomination : «C’est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.» En réalité, cet intellectuel au front dégarni et au visage toujours caché derrière des lunettes est un culturel accompli, mais surtout c’est un homme de probité morale et de consensus.
Calme, courtois et réfléchi, le professeur Abdoulaye Racine Senghor est un intellectuel doté d’un visionnaire. Alors qu’il venait d’être nommé Directeur des arts en septembre 2008, il affirmait : «La culture est un secteur aussi vivant et complexe… C’est un monde dans lequel on ne s’ennuie pas. Parce que c’est un univers d’échanges et de contacts où il y a beaucoup à gagner.» C’est dire donc qu’il mesure à coup sûr la responsabilité et les tâches qui l’attendent en tant que nouveau Directeur de cabinet, pour redonner notamment à la chose culturelle toute sa valeur et ses lettres de noblesse. Lui qui affirmait encore il y a quelques années : «Dans ce pays, les créateurs ne manquent pas d’inspiration et… de transpiration. L’Etat a le devoir de les assister, de les encadrer, mais surtout de les accompagner» arrive aujourd’hui aux commandes et il devra au nom de l’Etat, porter haut la flamme culturelle. Il lui revient l’impérieux devoir de susciter un décollage dans ce département que dirige Mme Awa Ndiaye et qui malheureusement, depuis plusieurs mois, sombre dans une léthargie jamais égalée, ces dix dernières années.
Abdoulaye Racine Senghor est né à Sokone, a grandi à Foundiougne et soutient qu’il est aussi Kaolackois. Il est, confesse-t-il souvent, à la fois sérère et toucouleur, élevé dans les traditions et valeurs communes à ces trois localités. Professeur es Lettres, le nouveau Directeur de cabinet du ministère de la Culture a enseigné dans plusieurs établissements, notamment à Thiès au Lycée Malick Sy, où il a eu le bonheur d’être choisi, par le Colonel Keïta (devenu Général), pour enseigner à la prestigieuse Ecole nationale des officiers d’active (Enoa), de 1981 à 1990. Homme de Lettres, il aime à faire aimer les livres et la lecture. «Au lieu de le nommer Directeur des arts, on aurait pu le nommer Directeur du livre et de la lecture», confiait en 2009 un journaliste culturel, lors d’une rencontre littéraire où, M. Senghor avait émerveillé son audience par ses compétences de critique littéraire.
Auteur de plusieurs manuels scolaires de français en vigueur dans les collèges et lycées du Sénégal et des autres pays francophones d’Afrique, notamment de la série Le Français en … publiée chez Hachette-livre international, M. Senghor a aussi publié deux recueils de poèmes et six petits romans pour enfants. Animateur d’émissions littéraires à la Radio télévision sénégalaise Un livre par semaine, Espace Livre avec son «jumeau» Raphaël Ndiaye, il est également l’auteur de plusieurs articles dans des revues spécialisées dans la littérature africaine. De 1984 à 2000, j’ai quasiment examiné chaque semaine un ouvrage… Je lis chaque semaine au moins un livre», confiait-il dans un entretien accordé au journal Le Soleil. Outre ses précédentes charges, Racine Senghor avait eu une double casquette dans l’organisation du Fesman III. Au niveau de la Coordination générale, il fut le responsable de la Commission du Livre. Le rôle de ladite commission consistait à monter une exposition de livres, parmi les plus représentatifs du monde noir et d’organiser les concours littéraires. Il avait aussi dirigé le Secrétariat permanent de la Commission nationale du Fesman III, présidée par le ministre de la Culture d’alors, avant que l’équipe conduite par Aziz Sow et Syndiély Wade ne prennent les commandes de ce rendez-vous culturel, tenu du 10 au 31 décembre dernier.
Outre Racine Senghor, d’autres nominations sont en cours au niveau du département de la Culture. Mme Moreau Madjiguène Niang, directrice de la Place du Souvenir a été nommée présidente du Fesnac, quant à Omar Faye, précédemment en service à la direction de la Cinématographie, il a été promu en remplacement de Mme Moreau, jusque-là administratrice de la mythique Place du Souvenir.
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