La numérisation des thèses et documents est devenue effective à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). La Bibliothèque centrale (Bu) qui assure la mise en ligne de ces documents veut donner un plus large accès aux travaux académiques.
Les thèses et mémoires conservés à la Bibliothèque centrale (Bu) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) ne sont pas accessibles à un très grand nombre de personnes. Pour en assurer une plus large consultation, la Bu a opté pour leur numérisation. La création de ces versions électroniques se justifie par un besoin de développer ‘des points d’accès commun’ pour l’utilisation de ces documents. Le chef du service numérisation des publications académiques de l’Ucad, Paul Dioh, est revenu sur cette nouvelle méthode de conservation au cours d’un séminaire de restitution du projet ‘Biens culturels africains’. La rencontre s’est tenue les 7 et 8 avril 2010 au Musée Théodore Monod d’Art africain de l’Institut fondamental de l’Afrique noire (Ifan). L’initiative émane de l’Association des universités africaines (Aua). L’objectif était de promouvoir la diffusion des informations sur l’enseignement supérieur et la recherche en Afrique. Les mémoires et thèses des chercheurs africains doivent servir de bases de données. bu.ucad.sn permet d’interroger ‘plusieurs’ sources en ‘une seule requête’. Selon Paul Dioh, la mise en ligne facilite l’utilisation des travaux universitaires à des fins professionnelles et permet aux chercheurs et étudiants d’accéder à la Bu ‘en tout temps et en tout lieu.’. Elle traduit également un souci de rendre ‘plus crédibles’ les résultats des recherches scientifiques et de ‘préserver le patrimoine culturel’ pour les générations futures.
Depuis mars 2008, la Bu, où le serveur a été installé, a numérisé 175 documents avec un accès au texte intégral. Toutes les facultés sont équipées de matériels pour mettre sur la toile les travaux des étudiants même si certaines n’ont pas encore intégré ce système pour la conservation de leurs archives, selon Paul Dioh. Il n’a pas manqué de faire part de son inquiétude par rapport à la capacité du serveur qui ne pourrait pas contenir toutes les productions. La directrice de la Bu, Mariétou Ndiongue Diop, reconnaît que ‘rien ne peut égaler’ le micro filmage qui garantie ‘une durée de conservation de 100 ans’. Cette méthode consiste à reproduire un document sur un négatif de photo. Le déchiffrage sur l’écran de la machine se fait avec l’aide d’un appareil de lecture. ‘Biens culturels africains’ est un projet pour ‘sauvegarder et valoriser’ des patrimoines documentaires, audiovisuels, iconographiques, sonores et textuels de l’Ifan. L’objectif principal de cette préservation est de rendre plus ‘accessibles’ les archives de cet institut de l’Ucad au profit ‘de la communauté scientifique internationale, des milieux scolaires et des populations à la base.’
POUR ASSURER UNE GRANDE LONGEVITE AUX DOCUMENTS : Le Mali préfère la vieille méthode du micro filmage
Le projet de numérisation des documents scientifiques ne rassure pas trop les Maliens, selon le directeur de l’Institut des hautes études et de recherches islamiques Amed Baba de Tombouctou, au Mali. Mohamed Gallah Dicko l’a fait savoir lors du séminaire de restitution du projet ‘Bien culturels africains’ qui a eu lieu du 07 au 08 avril. ‘La numérisation est un mode de conservation dont on se méfie au Mali’, a-t-il déclaré. Pour lui, la mise en ligne des travaux n’assure pas ‘une grande longévité comme le micro filmage’. Mohamed Gallah Dicko dit préférer cette méthode ancienne qui ne pose pas ‘de problèmes de sélection et de restauration’. Le micro filmage consiste à reproduire un document sur un négatif de photo. Dicko est convaincu qu’il vaut mieux retourner à cette technique puisque ‘tous les documents existants ne pourront pas être numérisés’.
Yacine CISSE
walf.sn