A moins de deux semaines de l’élection présidentielle, Barack Obama dévoile ses intentions pour un deuxième mandat. Dans un entretien téléphonique accordé mardi au Des Moines Register, le président candidat dévoile deux de ses chantiers prioritaires : la réforme de la loi sur l’immigration et le déficit budgétaire.
Cet entretien avec les rédacteurs en chef du journal n’avait pas vocation à être publié : le quotidien avait accepté le principe de la discussion confidentielle, avant d’annoncer dans un éditorial avoir eu un entretien avec le président dont la teneur mérite d’être publiée. La Maison Blanche a accepté, mercredi, d’en diffuser le contenu. Mitt Romney a été lui aussi interviewé par le Register, le 9 octobre et le quotidien doit annoncer, samedi, qui d’Obama ou Romney, il soutient.
L’interview permet de découvrir le nouveau ton du président : exit les attaques directes contre Mitt Romney, le président se fait programmatique, prend de la hauteur, comme l’illustre sa nouvelle campagne de publicité.
GRANDE RÉFORME DE L’IMMIGRATION
Barack Obama dévoile ce que pourraient être les premières grandes mesures d’un éventuel second mandat à la Maison Blanche. Il pense ainsi pouvoir faire adopter dans le courant de l’année 2013 une grande réforme de l’immigration, sujet qui tient à cœur à l’électorat latino.
Conversation d’Obama avec le Des Moines Register. Programme post-2012: réforme de l’immigration dès la première année.
Les Hispaniques représentent désormais 16 % de la population américaine et leur poids électoral grandissant pourrait leur conférer un rôle décisif dans des Etats indécis, tels que le Nevada, le Colorado, la Floride, la Virginie et l’Ohio, où, selonTime, Barack Obama dispose d’un avantage de cinq points. « L’une des principales raisons pour lesquelles je vais obtenir un second mandat, c’est parce que le candidat républicain et le Parti républicain se sont fortement aliénés le groupe démographique à la croissance la plus rapide dans ce pays, la communauté latino », dit Barack Obama.
Les Hispaniques détiennent-ils la clé de certains swing states » ? »
RÉDUIRE LE DÉFICIT
Le président se dit aussi certain de conclure un accord avec les républicains sur un plan de réduction du déficit public, un sujet-clé pour les électeurs indécis. « Ce sera probablement compliqué, ce ne sera pas agréable », dit Barack Obama au sujet de ces négociations.« Mais je suis absolument certain que nous pouvonsparvenir à quelque chose qui ressemble au grand marché que je propose depuis longtemps aux républicains », précise-t-il.
« Nous allons être dans une situation où, je pense, au cours des six premiers mois, nous allons régler cette histoire. » Il ne précise toutefois pas comment, concrètement, le « mur budgétaire » pourra être évité d’ici la fin de l’année, étant donné l’ampleur de l’antagonisme entre les positions démocrates et républicaines sur les moyens de combler le déficit fédéral.
Barack Obama déclare aussi qu’il réfléchirait, au cours de son second mandat, à une « vaste réforme de l’impôt sur les sociétés » qui baisserait le taux mais élargirait la base.
« Le président Obama n’a respecté aucune des promesses que le candidat Obama a fait en 2008 », a répliqué Ryan Williams, un porte-parole de la campagne de Mitt Romney.
Quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle et la couleur du Congrès après les scrutins du 6 novembre, les Etats-Unis risquent de se heurter à un « mur budgétaire » d’ici la fin de l’année, soit avant l’entrée en fonction du nouveau président et du nouveau Congrès. Ce « mur » est dû à l’accord a minima conclu en 2011 entre le président démocrate et le Congrès, où les républicains contrôlent la Chambre des représentants, pour éviter une banqueroute de l’Etat fédéral. Il prévoit une hausse des impôts et une baisse des dépenses, toutes deux automatiques, fin 2012, ce qui constituerait un choc pour l’économie américaine.