L’ancien ministre de la Ville voulait le terrain, l’argent du terrain, et les bâtiments qui s’y trouvent. Le tribunal lui a intimé l’ordre de se tenir tranquille pendant deux mois, sous peine de prison. Par Abdou Latif MANSARAY
L’ex-ministre chargé de la Nouvelle capitale, Ahmet Khalifa Niass, était poursuivi par la dame Fatou Niang pour occupation illégale de terrain appartenant à autrui. L’affaire avait été jugée devant le Tribunal correctionnel, en l’absence de la dame Fatou Niang qui, selon son avocat, était malade. Mais ce n’est qu’hier que le tribunal a rendu son verdict.
Ainsi, il en est ressorti que, le tribunal après avoir déclaré le prévenu coupable des faits qui lui étaient reprochés, l’a condamné à une peine de prison de 2 mois assortie de sursis, tout en déboutant la partie civile de ses demandes.
L’affaire qui oppose la dame Fatou Niang à Ahmet Khalifa Niass portait sur un terrain d’une superficie de 969 m2, situé à Ouakam. Ledit terrain a été détaché par voie de morcellement, du titre foncier 7312DG.
Dans la citation directe qu’elle a envoyée à son adversaire, Fatou Niang souligne que le terrain lui a été vendu par Ahmet Khalifa Niass au prix de 10 millions de francs Cfa devant notaire. Au cours des débats, elle a précisé que le prévenu lui aurait même signé un reçu le 27 mars 1996. Mais quelques années plus tard, c’est avec surprise qu’elle a vu deux bâtiments s’élever sur le terrain. Il s’agissait d’une boulangerie et d’une pharmacie, portant l’enseigne «Pharmacie Mame Khalifa Niass». Interpelé, M. Niass a prétendu n’avoir jamais vendu le terrain a quiconque.
D’ailleurs, devant la Barre, ce dernier va persister et nier en bloc les prétentions de Fatou Niang. Il va ajouter : «Le terrain m’appartient, je n’ai jamais vendu le terrain. Je ne sais pas comment elle s’est procuré un reçu pour attester que c’est moi qui lui ai vendu ce terrain. Pour 10 millions seulement, je n’aurais jamais comparu ici. Seulement, elle me doit quelque chose, dont elle estime être la propriétaire. Mais qui, malheureusement, est mon dû.» Un discours qui n’a pas convaincu la Cour.