Le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas), Mballo Dia Thiam, est pour la mise en place de commissions spécialisées pour l’octroi de bourses aux familles démunies.
Le Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) agrée la proposition de l’Etat d’octroyer des bourses annuelles à des familles démunies pour les aider à supporter leurs dépenses en santé. L’expérience, rapportent les responsables syndicaux, a produit des effets escomptés dans plusieurs pays et même dans la région de Matam où elle est exécutée par une Ong. « Les bourses familiales sont une excellente chose, parce que les assises de l’action sociale nous engagent à un changement de paradigme qui voudrait que l’on mette en place l’intervention sociale. Celle-ci est une manière d’accompagner les familles démunies », a justifié le secrétaire général du Sutsas, Mballo Dia Thiam. Il s’empresse tout de même d’ajouter « qu’il faut des hommes à la place qu’il faut » pour une exécu
Statut des Etablissements publics de santé
tion efficiente de cette initiative. Le premier défi à lever, dit-il, c’est l’identification des familles démunies. « Les ministères de la Santé, de la Famille et de l’Economie et des Finances peuvent travailler pour l’identification des familles pauvres. Il faut des commissions spécialisées pour cibler les familles qui devront bénéficier des bourses annuelles. Il faut aussi revoir, chaque année, le ciblage afin de toucher plus de ménages », a préconisé Mballo Dia Thiam.
Un autre signe d’une volonté des autorités de restaurer la stabilité dans un secteur aussi sensible que la santé reste le statut des Etablissements publics de santé (Eps). À l’en croire, le dossier du statut de ces Eps amorce un nouveau virage dans le long circuit. Il a été examiné une nouvelle fois par les autorités et transmis à la cour des comptes. « Nous venons d’avoir la dernière information sur le statut des Etablissements publics de santé. Le gouvernement a fini son travail. Il n’a pas émis un seul avis d’objection. Il reste la cour des comptes qui doit donner son avis. Sur ce point, nous avons enregistré un acquis. Nous attendons seulement le parachèvement », soutient Mballo Dia Thiam.
Ces actes posés par le gouvernement, estime le syndicaliste, encouragent les différentes parties à travailler dans « le sens de la consolidation des relations de confiance ». Mieux, ces actes peuvent donner le point de départ d’une réflexion pour la levée du mot d’ordre sur la rétention de l’information sanitaire. « La Convergence Sutsas/Sas se réunira incessamment pour reconsidérer la situation en vue de trouver une solution de sortie de crise, parce que des avancées ont été réalisées. Certains camarades congressistes n’avaient pas compris. La rétention de l’information sanitaire n’est pas liée à tous les points de la plate-forme, mais seulement aux accords résiduels de 2009 », précise Mballo Dia Thiam.
Primes de motivation
Lors de la dernière rencontre, les ministres Mansour Sy et le Pr Awa Marie Coll Seck ont promis d’examiner la question du basculement des non fonctionnaires dans le Fonds national de la retraite, l’allongement de l’âge de la retraite à 65 ans et l’intégration de l’indemnité de risque dans le salaire.
Toutefois, l’organisation syndicale attire l’attention du ministre de la Santé sur le retard des primes de motivation. Pour le secrétaire général du Sutsas, ces retards contribuent, le plus souvent, à instaurer un climat délétère. « L’Etat nous doit deux trimestres de prime de motivation. Cela crée un malaise. Nous interpellons le ministre de la Santé sur le paiement dans les meilleurs délais de ces primes de motivation. Car les travailleurs considèrent la motivation comme un accessoire du salaire et une partie du salaire. Nous pensons qu’à chaque fois que le salaire est mobilisé, la motivation va suivre. Le ministère pourrait être tenu pour responsable de toutes les éventuelles conséquences de ce retard », prévient-il.
La dette de 15 hôpitaux sur les 22 effacée
Mballo Dia Thiam reconnaît que le gouvernement a consenti des efforts, au cours de ces dernières semaines, pour l’effacement de la dette hospitalière.
L’apurement de la dette hospitalière donne de l’assurance au secteur de la santé. En plus d’une enveloppe de 800 millions de FCfa destinée à éponger une partie de la dette, et une autre de même montant servira à soutenir les initiatives de gratuité comme le plan sésame et la césarienne. « Nous avons appris hier (Vendredi) que 800 millions de FCfa ont été débloqués pour apurer la dette hospitalière en novembre 2012. Un même montant a été programmé pour poursuivre l’effacement de la dette. Le gouvernement a fait beaucoup d’efforts pour l’apurement de la dette », a rapporté Mballo Dia Thiam. Au total, 15 hôpitaux ont intégralement épongé leur dette sur un total de 22. « Seuls 7 hôpitaux n’ont pas encore effacé leur dette. Les autorités ont promis d’organiser un conseil interministériel pour examiner la dette hospitalière dans sa globalité », a avancé Mballo Dia Thiam. Il ne reste, à ce jour, qu’un encourt global de 6.965.642.433 FCfa. Selon les chiffres de la Direction des établissements publics de santé, l’Etat a débloqué plus de 6.902.282.000 de FCfa entre 2009, 2010, 2011 et 2012 pour effacer cette dette. Ces chiffres fournis par la Direction des établissements de santé (Des) ont été confirmés par le Pr Papa Ahmadou Diack de la Direction générale de santé (Dgs).
Idrissa SANE