Le président de la République Macky Sall a demandé que le marché de l’oignon soit organisé suivant la clause de sauvegarde spéciale définie par l’OMC pour permettre à cette filière d’atteindre voire de dépasser les besoins annuels du pays, compris entre 230.000 et 240.000 tonnes.
« Le chef de l’État a rappelé par ailleurs l’importance qu’il accorde à l’autosuffisance alimentaire. Concernant plus précisément la filière de l’oignon, il considère que le Sénégal pourrait atteindre voire dépasser ses besoins annuels estimés entre 230 000 et 240 000 tonnes », rapporte le communiqué du dernier conseil des ministres.
« Aussi, a-t-il demandé la mise en place d’une organisation du marché qui s’appuie sur la clause de sauvegarde spéciale pour l’agriculture définie par l’OMC », souligne ce texte dont copie a été obtenue par l’APS, vendredi.
La clause de sauvegarde spéciale (CSS) pour l’agriculture permet à un Etat d’élever ses droits de douane en cas d’augmentation massive du volume des importations ou en cas de baisse conséquente du prix de celles-ci et ce afin de préserver certaines productions d’une forte pression concurrentielle extérieure.
La clause de sauvegarde spéciale pour l’agriculture peut être invoquée uniquement pour des produits pour lesquels il a été procédé à une tarification — soit moins de 20 pour cent de tous les produits agricoles (définis par « ligne tarifaire ») — et à condition que le gouvernement se soit réservé le droit de le faire dans sa liste d’engagements relatifs à l’agriculture. La CSS ne peut pas être invoquée pour des importations entrant dans le cadre de contingents tarifaires.
Selon le communiqué du Conseil des ministres, Macky Sall « a également demandé, dans le même cadre, la mise en œuvre d’une gestion saisonnière efficace pour mieux protéger notre production nationale. Il a également requis de vulgariser auprès des producteurs des techniques appropriées de conservation ».
L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) s’est engagée le 26 avril dernier à acheter toute la production locale d’oignons grâce à un accord de partenariat avec l’interprofession de l’oignon au Sénégal, créée en décembre dernier.
Selon les termes de cet accord entre commerçants et agriculteurs, les oignons produits dans les Niayes et la vallée du fleuve Sénégal seraient plus accessibles aux consommateurs avec un prix de 165 FCFA le kilogramme.
Du coup, le prix de l’oignon devrait baisser sur les marchés, alors que les producteurs se félicitent de la levée des contraintes liées au stockage et à l’écoulement des produits.
Les producteurs d’oignon étaient confrontés à un problème d’écoulement de leur production. Ils trouvent ainsi une solution en contractualisant avec l’UNACOIS, à l’image des producteurs de tomates dont la production est achetée directement par les industriels.
Le directeur de l’ARM a, en même temps, annoncé la fermeture du marché local pour l’oignon importé en attendant que les producteurs écoulent leurs récoltes évaluées dans la vallée à environ 100.000 tonnes. Les prix sont fixés à 165 bord-champ, 200 pour le commerçant et 250 francs CFA sur le marché.
aps.sn