S’il est vrai que certains Dakarois ne sont pas contents du maire Khalifa Sall depuis qu’il a commencé les opérations de désengorgement, le discours de celui-ci lors du lancement officiel samedi du curage des canaux a montré qu’il est plus mécontent de ses compatriotes. Il a surtout pointé du doigt leur manque de civisme.
Le maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, aurait bien aimé sans doute voir ses concitoyens changer de comportement. L’édile de la ville est loin d’être satisfait de ceux-ci. L’attitude de plus en plus incivique de ces derniers à plusieurs niveaux le rebute carrément. Son discours lors du lancement officiel du curage des canaux le laisse entendre facilement. Sur la question du Canal 4, le socialiste ne sait pas s’il faut le fermer ou le laisser ouvert. Car tous les deux solutions sont sources de problèmes. Laisser ouvert, il sert de dépotoir d’ordures, une fois fermé, il risque d’être utilisé à d’autres fins. «Beaucoup de gens nous proposent de le couvrir. Mais vous voyez que le nouvel canal de Gueule tapée a été transformé en marché. Ce qui n’est pas sa vocation. Nous allons essayer de mettre fin aux mauvais comportements et voir ce qu’il faut faire sur le plan physique.»
Par ailleurs, cet aspect n’est qu’une petite partie du défi à relever. Selon Khalifa Sall, le vrai problème actuellement de la mairie de Dakar, c’est le vol. «On avait fait un marché de plus de 50 millions dans le quartier de la Médina pour reprendre tous les couvercles, les gens ont volé ce qu’on a commencé. On a été obligé d’arrêter, parce qu’on ne peut pas jeter l’argent par la fenêtre», s’insurge-t-il. Visiblement dépassé par la situation, il souligne : «Les gens volent tout maintenant. Les couvercles des canaux, les poteaux, les horloges, les photovoltaïques, tout. C’est devenu terrible ce qui se passe dans ce pays. C’est une situation très grave. La ville a été obligée de porter plainte contre X à la police et à la gendarmerie pour bénéficier de leur concours.»
Et toujours dans le chapitre des dégâts causés par les vols, Khalifa Sall relève que l’autoroute qui a été bien éclairée est aujourd’hui dans la pénombre, parce que tout simplement des gens ont volé le cuivre, et tout le matériel qui devait servir à l’éclairage. Or, pour la rallumer, il faut la rondelette somme de 500 millions de francs Cfa.
Cette visite a été également l’occasion pour lui de se rendre compte que ses chantiers sont plus que jamais vastes. Lui qui est loin de finir avec ses histoires de déguerpissement a vu de ses propres yeux un importateur de pneus qui, ne se limitant pas à occuper le trottoir, a déposé sa marchandise jusque sur la chaussée. Scandalisé, Khalifa Sall entame un dialogue avec lui. «C’est toi qui as fait ça ?» «Je vais tout ranger tout de suite. Ils (les pneus) sont collés les uns les autres. Je veux juste les détacher avant de les ranger», se justifie-t-il. «Quand est-ce que tu vas libérer la route», reprend le premier. «Ça ne dure pas, avant même la nuit», rétorque le second. Khalifa Sall demande alors s’il peut envoyer des émissaires pour vérifier.
Ainsi, malgré les obstacles et incompréhensions, il semble plus que jamais décidé à jouer son rôle de premier magistrat de la ville. Il déclare : «Avec tout cela, les gens nous parlent d’impopularité. Ce n’est pas ce qui importe. Nous devons travailler et nous allons le faire. Ce qui s’en suivra c’est autre chose.»
lequotidien.sn
Monsieur le Maire Khalifa Sall a évalué les vols de couvercles en fer, de fils en cuivre et des supports de lampadaires solaires à cinq cent millions par an !
D’ UNE part je suis tenté de demander à monsieur le Maire, dont je salue les actions pour la modernisation de notre Capitale, à mettre des couvercles en béton armé qui existent sur le marché, et d’autre part à recruter quelques équipes véhiculées, de surveillants de nuit à raison de 15 par équipes pour un total de 150 agents qui empêcheraient les vols.
En procédant ainsi, la Commune économiserait des centaines de millions par an et réglerait en partie le chômage des jeunes dans quelques quartiers. Si on faisait le calcul, un agent de surveillance reviendrait à 80.000 FCFA HT et même plus si les services de l’Etat exonèreraient ces emplois d’utilité publique.