Les choses se feront désormais dans les règles de l’art dans le gouvernement ivoirien. Ce sont les exigences du Président de la République, Alassane Dramane Ouattara qui a fait parapher par chacun de ses trente six ministres une « charte d’éthique », mardi au palais présidentiel, à l’occasion du deuxième séminaire du gouvernement.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a décidé d’en finir avec cette étiquette de grande corruption qui a toujours collé aux autorités ivoiriennes. L’adoption d’une « charte d’éthique du gouvernement » pour la bonne conduite des autorités de l’Etat est selon lui une façon de « moraliser la vie publique et rompre avec la corruption ».
Fini donc « la corruption, la course effrénée à l’enrichissement illicite, le trafic d’influence, les abus de biens sociaux, le népotisme, le clientélisme, les détournements en tous genres », des comportements longtemps reprochés aux autorités ivoiriennes. La « bible » du gouvernement insiste sur la nécessité pour ses membres de se conformer à ses prescriptions.
Fini également les empoignades entre ministres, comme ce fut le cas entre Dosso Moussa, actuel ministre de l’Industrie, et Youssouf Soumahoro. Respectivement ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle et du Commerce en 2007, les deux ministres issus de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) en étaient venus aux mains suite à des malentendus. L’article 10 de la charte d’éthique du gouvernement invite ainsi chaque membre du gouvernement à se conformer aux règles de bienséance que sont « la civilité, la courtoisie et la modération ».
Poursuivre les efforts en matière de bonne gouvernance
La charte a été adopté par tous les ministres réunis mardi au palais présidentiel où se tenait le second séminaire du gouvernement de Guillaume Soro. A l’exception du ministre des Ressources animales et halieutiques Kobena Kouassi Adjoumani, en mission hors du pays, tous ont « juré », main levée, de respecter les « valeurs cardinales » de la nouvelle ligne de conduite qui s’impose désormais à eux.
Cette nouvelle charte marque la « rupture » d’avec les gouvernements de l’ère Gbagbo où la diversité des points de vue, propre à l’ouverture, avait fini par créer une cacophonie dans le gouvernement, mais aussi dans le pays.
Les Ivoiriens, tout en respectant l’état de grâce dans lequel évolue l’actuel gouvernement, attendent cependant plus. Notamment en ce qui concerne les innovations enregistrées depuis le début de la présidence d’Alassane Ouattara. A savoir l’opération « Pays propre » et la gestion de la marge de manœuvre des ministres de la République.
Afrik.com