Danseur, chanteur et chorégraphe à l’époque au Ballet national du Sénégal, Oumar Diaw Seck vit depuis 20 ans au pays de l’Oncle Sam. Le président de la Commission fédérale des « Médias-parlés » de l’APR-USA déplore l’attitude de certains responsables « apéristes » aux Etats-Unis qui ne voudraient pas, selon lui, s’ouvrir à nos compatriotes afin de massifier le parti. Il livre également, en tant qu’acteur culturel, sa vision du secteur notamment de la danse, art qu’il connait le mieux.
Le Témoin – En tant qu’acteur culturel, quelle lecture faites-vous de la situation actuelle du secteur notamment la danse ?
Oumar Diaw Seck – Avant, notamment du temps du président Senghor, le Ballet national faisait la fierté du Sénégal. Parce que Senghor donnait une importance capitale à la culture. Il la plaçait à un niveau tel que les acteurs étaient respectés et qu’ils arrivaient à vivre de leur art. Les gouvernements de Abdoulaye Wade et Abdou Diouf sont venus annihiler tous les efforts faits dans ce domaine. Même si Abdoulaye Wade a organisé le Fesman, il faut reconnaitre que cette manifestation a été un échec. Je connais personnellement des artistes qui, jusqu’à aujourd’hui, n’ont pas reçu l’intégralité du paiement de leur prestation. Avec Macky Sall par contre, même si la politique culturelle n’est pas des meilleures, il faut reconnaitre que des efforts sont quand même consentis. En guise d’exemple, il faut rappeler qu’il a injecté plus de 93 millions dans les caisses de l’Ipres pour régler le problème du versement des cotisations destinées aux retraités du théâtre national Daniel Sorano. Il a également renforcé la capacité technique du Théâtre national. Ce qu’il faut maintenant, c’est augmenter l’effectif de la troupe. « Sorano » doit être une vitrine pour le Sénégal. Et le Ballet national a un rôle important à y jouer. Le Théâtre national doit retrouver son lustre d’antan.
Comment se porte l’APR aux USA ?
Même s’il est jeune, il n’en demeure pas moins le plus grand parti sénégalais aux Etats-Unis. Beaucoup de gens apprécient le travail remarquable du président de la République et aimeraient rejoindre les rangs de l’APR. Cependant, il y a certains responsables qui sont là-bas et qui ont tiennent des discours comme quoi ils ont été à la base des 25 % obtenus par le candidat Macky Sall au premier tour de la présidentielle de 2012. Ils oublient que c’est BBY qui l’a porté à la magistrature suprême. Moi, par exemple, j’étais de Rewmi et c’est le chef de l’Etat qui m’a demandé de rejoindre l’APR. Mais il y a des jaloux qui sont contre la massification du parti aux USA. Ce sont des caciques du parti qui ne veulent pas s’ouvrir aux autres. Ils ferment les portes oubliant que les nouveaux venus ne font que renforcer le président Macky Sall.
Par ailleurs, qu’est-ce que le Président MackySall a fait de concret pour la diaspora vivant aux USA ?
L’avènement de Macky Sall est très bien senti par la diaspora aux USA. Le président de la République a dégainé 200 mille dollars (Ndlr, 100 millions cfa) pour appuyer l’association des Sénégalais d’Amérique afin d’acquérir un building qui recevra le siège de l’association, des bureaux et des appartements à louer pour le compte de l’association. Même si c’est une association apolitique, il a tenu à venir l’appuyer. Son épouse ne manque pas non plus de nous soutenir quand il y a des problèmes de rapatriement de corps de personnes décédées. Il y a aussi le FAISE (Ndlr, Fonds d’Appui à l’Investissement des Sénégalais de l’Extérieur) qui soutient les femmes qui éprouvent des difficultés à faire financer leurs projets.
De mon côté, en tant que souteneur du président Macky Sall, j’organise chaque année un gala de l’émergence. L’année dernière, le 29 avril, s’est tenue la première édition à New York. Il y a eu des artistes comme Daba Sèye, Aminata Kamisoko de Guinée, Babani du Mali accompagné par l’ensemble instrumental de l’Afrique de l’Ouest. C’est un programme culturel riche. Une occasion également pour promouvoir le PSE et les réalisations du chef de l’Etat à travers des projections de films.
Que pensez-vous de la loi votée récemment à l’Assemblée nationale qui fait que quinze députés représenteront désormais la diaspora ?
C’est une bonne chose et cela relève le niveau de la démocratie sénégalaise. En le faisant, le président montre que la diaspora est partie intégrante du Sénégal. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de quinzième région du Sénégal. Nous avons les mêmes droits que nos compatriotes qui sont au pays. D’ailleurs, des personnes satisfaites de cette mesure aux USA ont déjà manifesté leur intérêt à être investies pour le compte des Etats-Unis. Il en est ainsi d’une grande politicienne du nom d’Adja Nogaye Mboup que je compte soutenir. Il y a aussi d’autres Sénégalais que ça intéresse mais ils ne se sont pas encore signalés publiquement. Toutefois, je compte m’investir plus au Sénégal où il y a le plus grand électorat.
Propos recueillis par Seydina Bilal Diallo
letemoin