C’est dans son appartement sis à la rue 33 à la Médina qu’elle nous a accueillis. Elle c’est oumou Sow tête de file du groupe de danse les Amazones de Dakar, habillées en noir qui laisse luire des perles de sa ceinture et du pantalon. L’interprète de «Fly to Fly» nous a fait attendre prés d’une demi-heure pour nous rejoindre. Interpellée, elle dira qu’elle avait un autre rendez-vous. Bien maquillée, elle arrive donc avec son style de salutation qui ne laisse personne indifférente. Dans une salle ou sont accrochées des photos de Thione Seck, Youssou Ndour et celui d‘un religieux en l’occurrence Serigne Fallou Mbacké. Son portable ne cesse de sonner durant tout l’entretien. Une interview qui, du reste, devait se tenir pendant le mois béni du Ramadan, mais pour la danseuse il n’en était pas question. Et pour explication Oumou Sow déclare que le Ramadan est un mois de pardon et piété donc «je ne fais que prier et demander pardon au bon Dieu.»
Oumou Sow : (elle démarre avec enthousiasme) Alkham ndoulilah ! Je rends grâce au Tout puissant et à mes deux parents. Quand je mesure le chemin parcouru depuis le début, je ne peux que remercier le bon Dieu. Mais je continue à persévérer. Un bilan satisfaisant en quelque sorte. Ça été dur au début mais je sais que le plus difficile reste à venir.
Quel plan de travail avez-vous pour le déroulement de votre carrière ?
On a sorti l’album «Fly to Fly» avec le fameux morceau «Décollage» et tout le monde a apprécié c’est pourquoi même les fans m’ont demandé de laisser passer un peu de temps avant d’entamer autre chose. Ainsi je vais laisser le public savourer encore avant «d’atterrir».
Vous avez envisagé de faire quelque chose avec les rappeurs, qu’en est-il exactement ?
C’est vrai, moi j’ai des amis rappeurs avec qui je m’entends bien. La preuve avec Bill Diakhou on a fait un duo sur l’album «Fly to Fly» on compte faire le clip sous peu.
Rien que lui ? Et les autres du milieu hip hop ?
Oh, je peux citer Fata « Elprésidente», Bill Diakhou, Fafa D on est voisin, Carlou D. Nous avons partagé les plateaux d’Oscar des vacances.
Vous êtes danseuse originaire de la Médina comme le roi du mbalakh Youssou Ndour, ce dernier invite chaque année des artistes au grand bal de Bercy et Oumou n’a jamais participé à ce rendez-vous. Quel est le véritable problème entre vous ?
(Elle hésite et reste sur ses gardes) Oui c’est vrai que j’habite la Médina comme lui ! Mais le moment venu j’irai au grand bal j’ai l’avenir devant moi et le chemin est long. Tous les artistes peuvent nous appeler sur leurs scènes. Que ce soit Youssou Ndour, Omar Pêne ; tous tant qu’ils sont peuvent avoir besoin de mes prestations. Moi je n’ai pas de sens interdit dans la musique sénégalaise. Je les considère comme des pères.
Est ce que durant les dix années de Bercy, le lead vocal du super Etoile vous à une fois invitée ?
Non pour ma carrière je peux vous répondre mais concernant le travail d’autrui je ne suis pas habiletée à parler. Tout artiste qui juge nécessaire que je peux participer à la réalisation de son clip ; s’il me contacte je répondrai. Même Beyonce aux Usa, j’irai pour danser et revenir.
Actuellement les groupes de danse poussent comme des champignons ; n’avez vous pas peur de la concurrence ?
Il n y aucun problème dans ce domaine. Cela montre juste que la sénégalaise est bien appréciée. Et que cela avance ; c’est pourquoi les jeunes accourent vers ce métier. Ils gagnent leur vie avec aident leurs parent et d’ autres. Moi, de mon coté je ne fais pas que de la danse. Je forme également des élèves à la danse. J’ai été la première à former un groupe et depuis lors on ne peut pas compter de danses sans faire allusion aux têtes de file qui ont passé au groupe «Les amazones de Dakar» j’en suis fière. Et puis, il est bon d’évoluer dans d’autres domaines pour permettre aux nouvelles venues de gagner leur chance
Mais vu cette floraison de groupes actuellement est ce que la formation est au rendez-vous. ?
Elles donnent le meilleures d’elles même ; la preuve, bon nombre d’entre elles sont dans les ballets pour apprendre le métier de la danse. Certaines sont à Sorano, Blaise Senghor ou ballet Joe. Mais, dans tout métier il faut que l’on se perfectionne tous les jours pour améliorer le travail. Dans le milieu professionnel, il existe des amateurs ; seulement ces gens là doivent travailler. Par exemple, moi, quand quelqu’un veut intégrer mon groupe je l’auditionne et s’il y a des manquements je la renvoie pour qu’elle aille dans un groupe de ballet pour réapprendre. Ces danseurs doivent apprendre les pas de danse, la chorégraphie. Il faut aussi que ceux qui évoluent dans ce métier trouvent d’autres issus car la danse ne dure pas éternellement et seules les têtes de file font les voyages et empochent plus donc. C’est beau d’être célèbre mais il faut montrer quelque chose qui fera que les gens t’apprécient et seule la recherche peut mener à cela.
Vous vous rapprochez de plus en plus du «Tassou». Est ce que cela veut dire que vous aller définitivement quitter la danse ?
On a vu Thialamona, Beyonce et tant d’autres artistes qui à leur début ont démarré dans la danse et ont fini par pratiquer les deux. En plus de cela,j’ai réduit mes apparitions dans les clips ; car ça ne rapporte pas beaucoup d’argent même si c’est à travers ces clips que nous avons été connues. A partir des clips, on ne peut avoir que notre transport j’ai des ambitions et des objectifs à atteindre et j’ai acquis de la maturité, je préfère poursuivre ma carrière pour avoir des cachets comme tout le monde dans ce milieu.
Pourquoi prenez-vous souvent Beyonce comme exemple ? Est elle votre idole ?
Non elle ne peut pas être mon idole ! Ce qu’il y a, c’est que son style me plait parce que c’est une danseuse incontestable ! D’ailleurs, parmi son staff pour ses chorégraphies il y a des sénégalaises qui participent, elle fait souvent des recherches pour s’enrichir de plus en plus. C’est juste ça.
Il y a quelques semaines disparaissait Feue Ndéye Khady Niang une icône de la danse au Sénégal. Quel témoignage pouvez-vous apporter à son égard ?
On est tous appelé à mourir un jour. Je suis partie aux funérailles J’ai de bonnes relation avec son fils et ses petits fils. On s’appelle. Que la terre lui soit légère.
Il se murmure que c’est grâce à elle que vous êtes entrée dans la danse ?
Elle ne m’a pas appris à danser mais j’ai été avec elle pour des tournées en Gambie ou dans la sous- région .Ndéye Khady Niang nous amenait souvent participer et elle nous payé.
A quand le mariage d’Oumou Sow ?
Quand le moment viendra. D’ailleurs, j’avais un mari. Nous avons divorcé.. Je suis une fille comme toutes les autres .Je crois en moi et j’ai de la dignité et des principes. Certes, on ne peut pas se définir mais je ne vois pas pourquoi je ne me marierai pas un jour. Ce que je sais c’est que mon futur mari, s’il fouille ma carrière et mon passé, ne pourra m’accuser de rien. Je suis chez moi et j’ai une vie bien rangée. Comme on dit, il n’y a ni entrée ni sortie. Je ne le nie pas, je suis amoureuse comme tout individu qui a un cœur. Mais On ne se précipite pas. Le moment venu, on va sceller le mariage.
Donc, puisqu’il y a il y a déjà quelqu’un, pas question pour d’autres prétendants d’espérer?
C’est cela. Prions que le mauvais sort nous épargne, c’est quelqu’un de bien connu dans Dakar. Je m’en arrête là !
Après la récente rupture entre les gazelles de Dakar, avez- vous tenté de les réconcilier ?
On est mûre et majeure chacun sait avec qui il peut évoluer. Avant les Amazone, je suis passée par d’autres groupes. Moi, je crois que c’est une manière de montrer qu’on est mûr. J’ai beaucoup changé. Je n’ai pas d’ami ni de collaborateur. Ma famille est là, il fut des temps j’avais souvent des contradictions avec des filles parce qu’on était ensemble. Pour éviter tout cela, je préfère rester chez moi. J’ai changé de méthode, mes camarades artistes s’ils font de bonnes choses je les félicite et je vais parfois leur rendre visite si besoin en est. Je fais également du commerce pour occuper mon temps libre.
Oumou Sow est donc riche…?
Si être riche c’est aider sa famille assurer la dépense quotidienne oui je le suis. Etre soutien de famille c’est difficile, je fais tous ce que font les hommes. D’ailleurs j’adhère à la parité
Oumou Sow est-elle membre de la génération du concret ?
Ce sont eux qui m’invitaient lors de leurs manifestations mais je n’exclue pas les autres partis l’essentiel c’est que s’ils me paient bien je répondrai. Les relations entre le parti démocratique sénégalais et ma famille ne datent pas d’aujourd’hui. C’était entre Me Abdoulaye Wade et mon père. Pour vous dire que ces liens existaient bien avant que je sois connu.
Quels sont vos projets dans un proche avenir?
Je vais poursuivre la promotion de «Fly to Fly» ensuite entamer le prochain album. Je promets un «atterrissage» d’enfer. Le meilleur reste à venir d’ici 2 à 3 mois. Le public verra une nouvelle Oumou Sow. Je vais casser la baraque je promets de belles choses, très rythmées.
rewmi.com
