Dans un quartier de Pikine Est, siège de l’Association des femmes actrice de développement. La maison est très simple et facile à connaitre. Elle est peinte en jaune avec des portes en bois elles aussi peintes en marron foncé, la petite cour sert aux femmes des communes d’arrondissement de Guniaw Rails Nord et Sud et celles de Pikine Est lieu de rencontre pour développer leurs activités génératrices de revenues. Les femmes sont assises dans la cours s’occupant chacune en ce qui la concerne dans le travail. Elles font de la transformation de céréales locales malgré leur maigre moyen. Pourtant tout ceci est sur fonds propres.
Elles sont une centaine à se rencontrer chaque jour autour de « l’essentiel » indique d’une voix doucereuse Ousmane Diop, jeune homme d’une trentaine d’années initiateur de ce projet pour « ces braves dames ». « Nous nous rencontrions sous l’aile protectrice d’une femme de bonne volonté qui habite le quartier en même temps que nous. C’est en suivant ses conseils, que nous sommes parvenues à ce résultat » explique Noyage Tall membre de l’Association des femmes actrices de développement (Afad).
Avant d’accéder à ce résultat, les femmes ont du travailler dur pour en se rencontrant périodiquement sous la supervision de la dame Astou Sory Diakhaté, ancienne para juriste du Réseau africain pour le développement intégré (Radi), pour avoir eu à travailler avec de femmes du département de Pikine.
En effet, l’Afad est une initiative d’Ousmane Diop, un jeune qui a grandi dans le quartier et qui a choisi de s’investir chez les jeunes les personnes handicapées et les femmes. Selon lui, « cette idée m’est venue dans la tête parce que j’ai remarqué que ma mère se lève très tôt laissant tout le monde au lit pour se rendre au marché où elle vend des condiments. Sachant qu’elle n’est pas la seule dans cette catégorie, je me suis lancé dans le regroupement de ces braves femmes de mon quartier. Elles sont des mères et tantes pour moi mais l’essentiel c’est de faire quelque chose pour mon quartier car ma conviction est que si chacun travaillait pour sa localité on n’en serait pas là aujourd’hui ». Un travail qui n’a pas été facile d’autant plus que les moyens manquaient terriblement et que beaucoup n’y croyaient pas car « vu ma nature belliqueuse quand j’étais enfant, certaines ont cru que je suis venu pour les arnaquer et n’ont pas voulu adhérer à ma cause. Mais aujourd’hui, je ne me plains pas grâce à Dieu. Les femmes travaillent du matin au soir et je vous dis tout ce nous avons réalisé jusqu’ici est sur fonds propres. Il y a des organismes qui ont fait des promesses mais en attendant qu’ils se signalent nous sommes nous transformons ». Noyage Diouf, membre de l’Afad et transformatrice explique « nous achetons le mil, le mais et les autres matières premières en quantité. C’est qui faisons tout le travail avec les normes d’hygiène car le produit est vendu ».
Très ambitieux, le jeune Ousmane Diop est dans la lutte où il occupe le poste de Président des jeunes promoteurs du Sénégal et celui de la Coalition pour la revalorisation et réutilisation des ressources humaines de l’Afrique. Aujourd’hui, son ambition est de « récupérer ses anciens compagnons » et précise pour conclure « je n’ai jamais fumé du chanvre malgré ma nature de jeune rebelle ».
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