L’opposition va enfin sourire puisque le fichier électoral est en pleine révision, avec le concours des partenaires étrangers, selon le ministre de l’Intérieur Me Ousmane Ngom qui annonce que les résultats seront connus d’ici janvier 2011.
Hier, a été voté à l’Assemblée nationale, le budget du ministère de l’Intérieur arrêté à la somme de 40 420 923 250 francs Cfa contre 39 192 247 280 francs Cfa en 2010, soit une hausse de 1228 675 970 francs Cfa en valeur absolue. Toutefois, l’occasion faisant le larron, certains parlementaires ont profité de la présence du ministre pour aborder le sujet relatif au fichier et Code électoraux en vue de la Présidentielle de 2012. Si Imam Mbaye Niang l’a interpelé sur l’évaluation du processus électoral, Me Ndèye Fatou Touré, elle, a fait part de la volonté de son parti, le Mouvement Tekki, de voir le Code électoral révisé ainsi que la mise sur pied d’organes électoraux impartiaux et indépendants. Me Touré veut aussi les résultats du dernier recensement de la population afin de savoir qui avait voté en 2007. Quant à Mously Diakhaté du Jef Jël, elle souhaite une modification du Code électoral à cause du nombre pléthorique de partis politiques. Les trois députés sus nommés étant du camp de l’opposition, Me Abdoulaye Babou du camp du pouvoir ne les a pas ratés. Il leur a dit : «Aurons-nous les résultats transparents de 2007 en 2012 ? L’opposition a une phobie pour les ministres de l’Intérieur. Avec ça, comment pourrons-nous aller dans la paix aux élections ? Que l’opposition sénégalaise dise tout de suite qu’elle est prête à accepter l’audit du fichier par les étrangers !»
Après avoir écouté leurs doléances, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Me Ousmane Ngom, a répondu aux parlementaires de l’opposition en leur disant qu’«une démocratie n’est jamais parfaite ; c’est une œuvre continue et le Sénégal peut être classé au rang des démocraties majeures en Afrique et dans le monde. Nous avons montré que notre pays sait organiser des élections démocratiques, libres et transparentes».
Et Me Ngom d’en venir au problème du Code et du fichier électoraux. C’est pour dire : «Me Wade avait donné comme instruction de reprendre le Code électoral et, depuis lors, il connaît des relectures pour l’adapter aux préoccupations des hommes politiques. Nous avons mis les compteurs à zéro aussi bien pour le fichier électoral que pour les cartes d’électeur et d’identité.» Et de poursuivre : «En partant ainsi de zéro électeur, nous sommes arrivés à 5 millions d’électeurs et ne nous demandez pas comment nous avons fait pour atteindre ce chiffre, car la constitution de ce fichier s’est faite en présence des acteurs compétents ; donc, tout est transparent.» Il rappelle que Wade a répondu à la requête de l’opposition, relative à l’audit du fichier électoral. Selon Ousmane Ngom, «le chef de l’Etat s’est dit qu’au lieu de faire l’audit entre nous, il a proposé la participation des étrangers afin que l’audit se fasse en toute liberté».
Pour Me Ngom, l’audit est fait par des experts et non par les acteurs, car ils ne peuvent pas être juge et partie. Il rajoute que Wade avait suggéré de faire également l’audit du processus électoral et que «cela se fera». «D’ailleurs, au moment où nous parlons, l’audit en est à la revue documentaire et après, seront abordés les autres aspects jusqu’à en arriver au processus électoral. D’ici janvier 2011, nous aurons les résultats», a-t-il fait savoir. Seulement, le ministre d’Etat se veut clair sur un point : «Il faut suggérer que tous les partis s’engagent à accepter les résultats de cet audit et qu’on s’achemine vers l’élection de 2012 dans un climat apaisé et serein.»
Concernant les révisions des listes électorales, Ousmane Ngom a confirmé qu’elles se feront. Il assure qu’elles vont démarrer d’ici la fin novembre pour finir en juin prochain afin de donner le temps à tout le monde de s’inscrire. «Très prochainement, je vais inviter les partis politiques à un cadre d’échanges et de consensus. Notre démocratie et notre système électorale sont sources de fierté», dixit Me Ngom qui a aussi dit qu’il est possible de réajuster les cartes électorales pour ceux qui déménagent avant les élections et d’augmenter le nombre de bureaux de vote.
DELOCALISATION DU COMMISSARIAT DE DAKAR : Un nouvel Hôtel de police est déjà programmé sur la Vdn
Lors du vote du budget du ministère de l’Intérieur, hier, le député Mamour Cissé a soulevé le cas du commissariat de Dakar qu’il faut, selon lui, délocaliser, car personne ne peut se garer sur la rue qui l’abrite et le bâtiment ne répond plus aux normes de sécurité. Ousmane Ngom lui a dit que le nouvel Hôtel de Police est déjà programmé sur la Vdn. «Nous attendons les ressources nécessaires afin de commencer les constructions», a-t-il indiqué.
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