Ousmane Tanor Dieng ne décolère pas contre le nouveau découpage administratif décidé par le Président Abdoulaye Wade et son ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales. En tournée samedi dans la banlieue de Dakar, le secrétaire général du Parti socialiste (Ps) annonce que l’opposition va mener un farouche combat pour « faire comprendre à Abdoulaye Wade que le Sénégal n’est pas son patrimoine ».
Le découpage administratif opéré récemment par le régime de Wade peut avoir des conséquences sur la transparence et la régularité de la présidentielle prévue en 2012. C’est la conviction d’Ousmane Tanor Dieng. Le secrétaire général du Parti socialiste (Ps) explique : « A partir du moment où vous découpez une collectivité locale, la carte électorale va changer. Car sur la carte d’électeur, on met la localité et le bureau de vote où vous devez voter. Si vous découpez, il faut donc forcément de nouvelles cartes d’identité, de nouvelles cartes d’électeurs, donc une nouvelle carte électorale. » Et Ousmane Tanor Dieng croit dur comme fer qu’« avec le délai qui nous sépare des prochaines élections, c’est impossible de faire ce travail ». Suffisant alors pour croire qu’il y a derrière tout cela une stratégie pour reculer la date de la présidentielle prévue en février 2012.
Toutefois, à en croire le patron du Ps, lui et ses alliés de Bennoo Siggil Senegaal ne comptent pas se laisser faire. « Nous tenons à ce que les élections aient lieu le 26 février 2012. Cette date doit être intangible », dit-il. En attendant, le socialiste demande au gouvernement d’assurer la délivrance des cartes d’identité et d’électeur. D’ailleurs, d’après Ousmane Tanor Dieng, « l’information donnée par le gouvernement soutenant que les cartes d’identité dorment dans les commissariats ressemble plus à de l’escroquerie ».
Revenant sur le nouveau découpage administratif, Ousmane Tanor Dieng soutient y voir « une remise en cause du suffrage universel ». Ce, dit-il, « en mettant en place des délégations spéciales à des fins politiques ». Aussi annonce-t-il « une bataille juridique avec la mobilisation d’un pool d’avocats pour attaquer le décret de Wade pour excès de pouvoir ». Mieux, le secrétaire général du Ps promet « une bataille politique sans merci dans les rues pour faire comprendre à Abdoulaye Wade que le Sénégal n’est pas son patrimoine ».
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