Au moins, deux parmi le lot des rapports d’audit de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) sont entre les mains du procureur de la République, saisi par le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy. Tout laisse croire qu’une vaste traque judiciaire débute autour de ces audits que certains croyaient rangés à jamais dans les tiroirs. En fait, les audits sont minutieusement étudiés au Ministère de la Justice.
Un vent chaud et sec souffle sur certaines administrations. Les rapports d’audit de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), qui avaient défrayé la chronique, sortent des tiroirs. Certains parmi ces rapports, qui étaient en étude au ministère de la Justice, depuis leur transmission par le président de la République en même temps que le rapport de la Commission nationale de lutte contre la corruption et la concussion (Cnlcc), sont depuis quelques jours officiellement transmis au procureur de la République. Dans le lot, les rapports sur les gestions 2008 de l’Unité de coordination et de suivi des projets (Ucsp) du ministère de l’Enseignement technique et celui relatif à l’ex-Agence autonome des travaux routiers (Aatr), dont nous avions fait état. Des sources judiciaires renseignent qu’effectivement ces deux rapports, réalisés par le Cabinet Mamina Camara, font partie du lot d’audits (près de 80 structures) que l’Armp avait communiqué au Président de la République.
C. M.G
L’Ige sur les traces d’Ousseynou Goumbala
L’ère des audits ? L’ancien directeur général des Bourses, Ousseynou Goumbala, doit croiser les doigts et…prier. Selon des sources autorisées, l’Inspection générale d’Etat (Ige) a posé depuis quelques jours ses valises à la Direction des Bourses. Dans sa saisine, le Président Wade a demandé au coordonnateur de l’Ige, Nafi Ngom Keïta, un contrôle administratif et financier de la gestion du responsable libéral de Kaolack, qui aura fait plus de sept ans à ce poste. Cette mission de contrôle a été décidée par le chef de l’Etat à la suite d’une mission de la Cour des comptes, qui avait révélé, entre autres irrégularités, l’octroi de bourses à des non étudiants. Des sources informées s’attendaient, d’ailleurs, à ce que l’Ige fouine davantage dans la gestion de Goumbala, et pour cause. Peu avant de le débarquer de son poste, le Président s’était emporté en Conseil des ministres, accusant des fonctionnaires véreux de la Direction des Bourses de bloquer le processus d’informatisation du paiement de celles-ci.
Tout laisse croire que le chef de l’Etat veut jeter un coup d’œil sur la gestion de certains de ses proches. Déjà, l’Ige est en fin de mission au ministère de la Femme. Elle s’intéresse particulièrement aux gestions d’Awa Ndiaye et de l’actuelle ministre, Ndèye Khady Diop. Au ministère de l’Agriculture, l’Ige travaille sur les gestions d’Hamath Sall et de Fatou Gaye Sarr. Les hommes de Nafi Ngom Keïta sont aussi à l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser).
CMG
lasquotidien.info