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Paix des braves annoncée entre Me Wade et Bara Tall: Les dessous d’une main tendue

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Entre les prolongations des «Chantiers de Thiès», l’urgence à couper l’herbe sous les pieds d’un fils spirituel, Idrissa Seck en l’occurrence, qui ne semble plus bénéficier de tout l’amour de son mentor, la volonté d’ex-collaborateurs de premier plan (Macky Sall et Cheikh Tidiane Gadio) de se battre contre un «projet de dévolution monarchique du pouvoir», il y a, forcément, anguille sous roche derrière la main tendue du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, à l’homme d’affaires Bara Tall. Tout comme, il n’est pas exclu que le volet de bois vert contre l’homme d’affaires Pierre Aïm ait pour soubassement un autre enjeu : le contrôle du groupe de presse Com 7 qui édite le quotidien «Le Populaire».

L’information, relayée mardi dans nos colonnes, a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel bleu et serein. Agité même, devrait-on dire. Il s’agit de la mission confiée au ministre chef de Cabinet du chef de l’Etat, Pape Samba Mboup, de renouer les fils du dialogue avec l’homme d’affaires Bara Tall qui est engagé, depuis belle lurette, avec ce qu’il est convenu d’appeler les Chantiers de Thiès, dans un «mortal-kombat» avec le régime de l’Alternance. Pour ne pas dire avec le président de la République et son fils Karim Wade. C’était au sortir d’une audience accordée, lundi dernier, par Me Abdoulaye Wade à l’homme d’affaires Cheikh Tall Dioum. (Voir ci-contre).

Isoler Idrissa Seck

Toutefois, force est de reconnaître que le brusque revirement de Me Abdoulaye Wade, dans son approche du «cas» Bara Tall peut laisser perplexes, voire pantois, les observateurs avertis. Une source d’y aller de son laïus : «Après l’avoir emprisonné, détruit son entreprise et harcelé avec la route Fatick-Kaolack, l’Etat a jugé de faire machine arrière dans son bras de fer avec Bara Tall, tout simplement pour l’isoler par rapport au maire de Thiès. En langage clair, Wade cherche à casser une probable jonction entre deux pièces maîtresses des fameux Chantiers de Thiès : Idrissa Seck, qui semble lui tourner le dos définitivement, et Bara Tall.» En effet, les déboires du patron de Jean Lefebvre et de Idrissa Seck ont commencé avec les «Chantiers de Thiès», une ville dont ils sont tous les deux originaires. Après avoir séjourné en prison, ils ont été libérés. Mais, depuis lors, c’est la descente aux enfers pour eux. Carrière politique dangereusement compromise, pour l’un, et entreprise, qui fut jadis un fleuron dans son domaine, complètement «mise hors service», pour l’autre.

Rewmi et son «plan B»

D’ailleurs, les cris d’orfraie de quelques conseillers municipaux de Thiès contre l’homme de confiance du maire Idrissa Seck, Yankhoba Diattara en l’occurrence, participeraient toujours de cette stratégie visant à affaiblir l’ancien (?) président de Rewmi et l’isoler davantage. Ce qui, selon nos investigations, sera loin d’être une mince affaire. «Les responsables du Pds, Me Wade en tête, savent très bien que durant tout le temps que les négociations se déroulaient pour un retour au bercail de Idrissa Seck, ce dernier maintenait toujours en veilleuse son parti dont les instances, notamment au niveau de Thiès qui est le fief de Idy, n’ont jamais cessé de se réunir. Certainement pour se mettre – face à des retrouvailles qui tardaient, sans raison apparente, à se matérialiser dans les faits – à l’abri d’une mauvaise surprise. D’autres diront, à juste titre, se préparer à toutes les éventualités. D’où la suspicion ayant toujours enveloppé les négociations entre Me Abdoulaye Wade et son ancien Directeur de Cabinet à qui, il a reproché, en privé, d’avoir dans l’autre main «un plan B». «Cette situation de méfiance réciproque et la donne Karim Wade ont beaucoup déteint sur la suite des pourparlers entre le chef de l’Etat et celui qui fut son Premier ministre jusqu’au mois d’avril 2004».

Gadio et Macky Sall en embuscade

Mais, il serait surprenant, soutiennent nos interlocuteurs, de voir le patron de l’entreprise Jean Lefebvre Sénégal «succomber, sur l’autel des règlements de comptes politiciens, à un pacte du diable qu’il avait déjà refusé». Sauf que, temporisent nos sources, «personne ne peut, aujourd’hui, suspecter Pape Samba Mboup de faire partie d’une entreprise visant à liquider Idrissa Seck». Vu sous cet angle, il ne serait, d’ailleurs, pas surprenant de voir le leader de l’Alliance pour la République (Apr) rejoindre, plus tard, même s’il est, à l’heure actuelle, membre de Benno Siggil Senegaal, ce groupe d’«éclopés» qui ont fait, d’une manière ou d’une autre, les frais de la toute puissance du «Prince au cœur de la République». Une expression si chère à l’ex-chef de la Diplomatie sénégalaise, Cheikh Tidiane Gadio, qui l’a utilisée et rabâchée dans le Manifeste ayant accompagné le «Mouvement politique citoyen» qu’il vient de lancer pour faire barrage à la «dévolution monarchique du pouvoir». Surtout quand on sait que Macky Sall a été débarqué du Perchoir de l’Assemblée nationale pour avoir voulu fouiner dans les «Chantiers de l’Anoci». Bref, pour un dénominateur commun, en voilà un qui pourra réunir, à nouveau, des personnalités qui ont eu, dans un passé récent, à cheminer avec Me Abdoulaye Wade.


GUERRE DES ACTIONNAIRES EN VUE AU GROUPE COM 7 : Mort programmée du quotidien «Le Populaire» ?

«Il faut voir derrière la sortie au vitriol du chef de l’Etat contre l’homme d’affaires Pierre Aïm, qui fut un de ses proches, du moins jusqu’à un passé récent, une sorte de règlement de comptes qui ne dit pas son nom.» Telle est, en tout cas, l’intime conviction d’une source qui «croit dur comme fer, que la seule volonté de Me Abdoulaye Wade reste, à l’heure actuelle, de trouver les moyens pour neutraliser le journal «Le Populaire» et, partant, saborder le Groupe Com 7 qui l’édite». Com 7, le mot fatal est lâché. Mais, d’entrée de jeu, notre interlocuteur soutient que «la géographie du capital au niveau du Groupe Com 7, qui est un holding, est loin d’être une affaire simple à résoudre». Car, poursuit-il, entre nantissement d’actions, hypothèques et difficultés pour se faire une idée exacte des parts détenus par les uns et les autres, il serait hasardeux, pour les tenants du pouvoir, «à moins qu’ils ne veuillent faire du banditisme d’Etat», d’essayer de pistonner quelqu’un pour avoir une quelconque mainmise sur «le Groupe Com 7 qui dérange avec Le Populaire dont la ligne éditoriale ne plaît pas à un très haut niveau». C’est ainsi qu’on nous signale que les déboires de Pierre Aïm ont commencé le jour où il a fait savoir à ses «augustes interlocuteurs» qu’il n’avait pas la possibilité de faire infléchir «Le Populaire».

«Pierre Aïm connaît trop de choses pour être inquiété»

Toujours dans leurs explications, nos sources rappellent «qu’il fut même un moment où Pierre Aïm avait envoyé une équipe pour auditer Com 7. Mais, ce fut une initiative mort-née».Pourtant, Pierre Aïm avait réussi, grâce à l’appui de ses «ami» qui le vouent, aujourd’hui, aux gémonies, à récupérer, en 2001, la société Ais Brasseries qui avait lancé «Africa Cola» et «d’autres affaires» auprès de Cheikh Tall Dioum dont certains biens avaient été saisis par la Cbao. C’est d’ailleurs sur ces entrefaites qu’une structure dénommée Audiocom a été mise sur pied. Ce qui déboucha sur l’éphémère groupe de presse Predal (Presse des Almadies) qui éditait deux quotidiens (La Pointe et Le Volcan) et un magazine hebdomadaire (Terminal). Beaucoup d’encre a, depuis lors, coulé sous les rotatives. Quant aux menaces proférées contre Pierre Aïm, nos sources jurent, la main sur le cœur, qu’elles resteront lettres mortes. «Quand on sait que c’est lui même qui avait convoyé les fameux fonds taïwanais (7 milliards FCfa) qu’il finira par planquer dans le compte de son fils Emmanuel à New York. Tout le monde sait que cette affaire a fini par être passée par pertes et profits. Et, il en sera de même pour la cession (par dépit ?) d’Ais Brasseries, pour la somme d’un (1) milliard FCfa, à la Soboa qui était, pourtant son principal concurrent. Pour résumer, sachez que Pierre Aïm connaît trop de choses pour être inquiété», prophétisent nos sources.
lobs.sn

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