Absent de la liste des joueurs ayant participé à la dernière CAN, Pape Kouly Diop a été encore laissé à quai pour le match amical AfSud / Sénégal, prévu le 29 février. Mais, le sociétaire du Racing Santander, club de la Liga espagnole estime que son heure sonnera à nouveau.
Entretien
Kouly, vous avez pris une autre dimension dans votre club, le Racing Santander. Quel est votre secret ?
Je n’ai pas de secret particulier. Je me focalise juste au respect strict des consignes de mon entraîneur. Et surtout je me base sur la confiance du staff du Racing Santander sans oublier celle de mes coéquipiers. Dieu merci parce qu’au fil de la saison, je me rends compte que je fais des progrès.
Vous étiez annoncé un peu partout lors du dernier mercato, qu’est-ce qui a bloqué votre transfert ?
Au mercato d’hiver, il y avait effectivement beaucoup de contacts provenant de pays comme la Turquie. Aujourd’hui, j’évolue dans l’un des meilleurs championnats au monde et tant que j’aurai la possibilité de rester, je resterai.
Cela veut-il dire que vous renoncez à tout départ ?
C’est vrai que des équipes ont manifesté le désir de me recruter, mais aujourd’hui, je dois mettre l’accent plutôt sur l’aspect sportif que sur l’aspect pécuniaire parce que je suis encore jeune et j’ai tout mon avenir devant moi. Maintenant que nous sommes à la dernière phase du championnat, je me concentre à 100% sur mon club.
Quelle appréciation faites-vous de la dernière CAN où le Sénégal s’est fait éliminer dès le 1er tour ?
C’est une CAN qui restera gravée dans la mémoire collective des Sénégalais. Nous avions une équipe qui faisait l’unanimité autour d’elle avant le démarrage de la CAN. Mais vous savez en football pour aller loin, il faut se baser sur le travail. Ce n’est pas seulement la constellation des noms qui fait la différence et je crois que le Sénégal l’a appris à ses dépens.
Qu’est-ce qui explique selon vous cette désillusion ?
C’est compliqué à expliquer. Personnellement, ce que j’ai noté, c’est que face à la Zambie, on a été surpris par l’agressivité de l’adversaire dès les premières minutes. Avant que l’équipe ne se ressaisisse, l’irréparable a été commis. Après, les deux matchs qui ont suivi, l’équipe a manqué de chance. Les gars ont tout fait en tapant dans les buts, mais les dieux du football n’étaient pas avec nous. Personnellement, j’ai eu de la peine de voir les coéquipiers souffrir, mais j’étais impuissant parce qu’à partir de la télé, on ne peut aider personne.
Êtes-vous entré en contact avec certains joueurs de l’expédition de Bata?
Après l’élimination, j’ai parlé avec plein de joueurs. Mais, ils ont plus mal que quiconque. C’est vraiment regrettable et décevant pour tout le peuple sénégalais. Moi, j’ai aussi mal que les coéquipiers qui y étaient.
Vous sentez-vous toujours membre de cette équipe du Sénégal ?
Personnellement, je me suis toujours senti dans cette équipe. Je suis un Sénégalais comme tous les autres. Avant la publication de la liste pour la CAN, je ne m’attendais pas à ne pas y être. Mais il s’est passé ce qui s’est passé. La seule chose qui restait, c’était de prier pour les gars et de supporter l’équipe comme tous les Sénégalais.
Quel commentaire faites-vous sur la liste des joueurs devant rencontrer l’Afrique du Sud, le 29 février prochain ?
C’est sur votre journal (NDLR : le PDF de Stades) que j’ai appris le match contre l’Afrique du Sud. Je continue à me concentrer sur mon club. Peut-être qu’un jour, on pensera à moi pour défendre les couleurs de mon pays. Aujourd’hui, plus que jamais, je reste attaché aux couleurs de mon pays. Même si je ne suis pas sélectionné, je supporterai les gars qui sont tous mes copains.
Quelle appréciation faites-vous du limogeage d’Amara Traoré qui vous a fait découvrir la Tanière ?
C’est une question compliquée. Mais vous savez en football, s’il n’y a pas de résultat probant, le coach est le premier à qui on attribue la responsabilité. On va être franc, on n’est pas surpris par ce qui est arrivé au coach. On aimerait bien le voir continuer avec nous, mais ce sont les dirigeants qui décident de l’avenir de notre football.
Pensez-vous qu’après cette débâcle, le Sénégal pourra retrouver son meilleur niveau ?
Bien sûr que l’équipe pourra revenir au devant de la scène. Il ne faut pas oublier que lors des éliminatoires, on a terminé 1er de notre poule sans enregistrer la moindre défaite parce qu’on a des joueurs qui jouent tous les week-ends en club. Mais, il faut toujours respecter l’adversaire car aujourd’hui la Zambie a prouvé que le football se fait avec un bon collectif. On n’a pas besoin de rassembler des noms pour bâtir une bonne équipe. Aujourd’hui, avec 98% de joueurs évoluant en Afrique, la Zambie a émerveillé tout le monde.
Selon vous quel profil doit avoir le futur sélectionneur du Sénégal ?
Je ne sais pas. Parce que je suis mal placé pour le dire. L’ancien staff a fait un travail qui est apprécié à la base. Maintenant, il faut un technicien qui permettra de consolider tous les acquis et relever le défi parce que notre football en a besoin. Et je crois qu’il y a des gens qui travaillent dans ce sens.
Source : Bacary Cissé (STADES)
