pape samba Mboup. « Il faut rappeler à l’ordre Farba Senghor »

Le ministre chef de cabinet du président de la République, Pape Samba Mboup est connu pour son franc-parler. Invité hier, dimanche 18 avril de l’émission « Grand Jury » de notre confrère Mamadou Ibra Kane de la Radio Futurs médias (Rfm), « celui qui grelotte quand Wade a froid et sue quand il a chaud », n’a pas fait dans la dentelle pour dénoncer quelques tares du pouvoir dit de l’alternance et de certains de se animateurs. Selon lui, il faut rappeler à l’ordre Farba Senghor, notamment dans le dossier casamançais. Il trouve en outre que le régime dit de l’alternance est un terrain tout trouvé pour une vaste escroquerie pour tous ceux « qui veulent s’accaparer du Parti démocratique sénégalais (Pds) au détriment des militants authentiques »

Invité de l’émission « Grand Jury » de la radio Futurs médias (Rfm), Pape Samba Mboup, le ministre chef de cabinet du président Wade, ne s’est pas fait prier pour parler de ses détracteurs qui l’ont « marabouté » et « royalement ignoré » dans le cadre de la préparation et de l’organisation de la célébration des dix ans de l’alternance ainsi que de l’inauguration du monument de la Renaissance africaine. Interrogé sur les sorties intempestives du ministre conseiller, Farba Senghor, notamment sur la question casamançaise, Pape Samba Mboup déclare sans ambages, déplorer les sorties « malheureuses » de Farba Senghor, même s’il a tenu de préciser qu’il n’a pas de problème avec ce dernier tout comme avec Karim Wade. Cependant, il n’en pense pas moins « qu’il ne doit pas attaquer le Premier ministre qui est nommé par le président de la République qu’il prétend servir ». Il a également souligné qu’il n’était pas d’accord avec les propos de Farba Senghor sur le maquis du Mouvement démocratique de la Casamance (Mfdc). Car, a-t-il soutenu, » cela peut saper le moral des troupes ». Avant de marteler, parlant toujours de Farba Senghor, « qu’il faut le rappeler à l’ordre et qu’il fasse attention à ses propos qui peuvent le desservir surtout qu’il a des ambitions ».

Abordant son « autobiographie » commis par notre confrère de l’Observateur, Serigne Saliou Samb, le ministre chef de cabinet du président de la République a confié qu’il a été un peu frustré quand il a vu que Me Abdoulaye Wade n’allait pas assister à la cérémonie de dédicace du livre. « J’étais frustré, quand je me suis rendu compte, qu’il ne pouvait pas venir. Finalement, j’ai changé d’opinion, car non seulement, il n’avait pas lu le livre, mais il devait raccompagner le président burundais (qui était en visite au Sénégal) » a-t-il déclaré. Il précise au passage, qu’il n’y a aucune brouille entre lui et Me Wade Abdoulaye. S’il ne voit plus celui-ci comme par le passé, c’est simplement à cause de sa maladie. Une maladie qu’il, impute à ses détracteurs qui l’auraient « marabouté » (jeté un sort). « Il y a des gens qui veulent ma place. Je les empêche de tourner en rond. Je les dérange, car j’occupe une place stratégique qui fait que le président a confiance à moi et je le vois quand je veux », a-t-il affirmé mordicus. Il s’est gardé toutefois de citer des noms, non sans assurer que ses détracteurs sont « tous ceux qui rament à contre courant de Wade ».

Dans la foulée, parlant des retrouvailles Wade/Idy, Pape Samba Mboup pense que tous ceux qui s’y opposent sont en train de rendre un mauvais service au secrétaire général national du Pds. Comme pour couper la poire en deux, il reproche aussi au maire de Thiès d’avoir affiché très tôt ses ambitions. Sur sa lancée et s’adressant aux « fils » de Wade, il conseille à Macky Sall, de ne point se laisser aller à invectiver Me Wade, pour ne pas perdre la sympathie des Sénégalais.

« J’ai boudé… »

Pape Samba Mboup confirme qu’il a boudé la célébration des dix ans de l’alternance comme celle de l’inauguration du monument de la Renaissance. « J’ai boudé parce que je me considère comme un artisan de l’alternance, ma participation a été déterminante, or j’ai été royalement ignoré par les organisateurs » s’est-il désolé en réponse à une question du confrère. Et d’ajouter : « la faute n’incombe pas au président de la République, mais aux organisateurs, car mon bureau se trouve au Palais, mais ils se sont réunis à mon insu. Je savais qu’il y avait une fête le 19 mars, mais j’ignorais tout du chronogramme ».

Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, il a également renâclé pour la cérémonie d’inauguration du monument de la Renaissance africaine pour les mêmes raisons, a-t-il précisé. « J’ai boudé, car je n’ai pas été associé, mais le lendemain je suis allé visiter le monument que je trouve très beau » confesse Pape Samba Mboup qui ajoute parlant toujours du monument« qu’il aurait pu coûter un million de milliards, cela vaut le coût, car il va générer des ressources ». Va-t-il larguer les amarres au regard de toute sa frustration et des coups bas dont il se dit victime ? L’envie l’effleure de temps en temps, mais s’empresse-t-il de préciser : « Je veux rester auprès du président. Malgré mon amertume, je veux rester le dernier militant. Je ne crains pas une séparation, car je n’a pas d’ambition politique ».

Sources RFM/Sudonline.sn