Tous les jours des morts, des blessés. Combien d’enfants ne grandiront pas? Combien d’entre eux ne connaîtront pas l’amour paternel ou maternel? Combien de chefs de famille ne se lèveront plus le matin pour subvenir aux besoins familiaux? Combien d’élèves sortent du circuit scolaire par manque de moyens après la disparition ou l’inaptitude d’un être cher? Combien nous coûte un décès ou une invalidité suite à un drame routier? Une situation qui ne dit pas son nom existe sur nos routes. Il devient urgent de tirer sur la sonnette d’alarme et d’utiliser le bon sens pour stopper l’hécatombe. Pour un début de sauvetage de ce que nous avons de plus cher: le Sénégal.
Un long chemin à parcourir pour faire baisser la courbe à l’instar de beaucoup de pays. A titre comparatif, la France a connu 18.034 décès et 386.874 blessés sur ses routes en 1972. En 2013, c’est 3.131 personnes qui ont été tuées pour 70.577 hospitalisées et blessées légères. Dans le même temps, le trafic routier a pourtant été multiplié par 2,4. Entre 1972 et 2014, ce sont donc des milliers de vies qui ont été sauvées.
N’allons pas plus loin que nos orteils pour découvrir que le Sénégal a connu 385 décès de la route en 2003, 456 en 2013 pour voir sa courbe grimper à 885 tués en 2014. Juste des chiffres officielles dont je doute de sa véracité. Mais sûr, nous terminons 2015 en battant ce record par des négligences que seul le Sénégalais a le secret et une insouciance notoire commençant à vouloir débuter chaque année la semaine de la prévention routière par une cérémonie dans un hôtel de la place.
Des réformes plus approfondies et à chaud sont plus que nécessaires tant au niveau de la catégorisation du permis de conduire, de sa délivrance, de la prévention que de la répression aux délits de la route. D’autres failles existent: elles sont humaines, techniques et immorales. Donc générales. Un chantier est à bâtir par l’Etat. Par nous aussi: usagers, transporteurs, professionnels
En espérant que les chiffres de la mortalité routière créent toute la mesure du chemin à parcourir. Pour que nos habitudes de conduite, notre perception de la route et des règles du Code puissent beaucoup évoluer. Tous devraient savoir que dans notre pays, des Sénégalais meurent ou moururent pour la Patrie et que d’autres disparaissent par causes de négligences humaines.
Voyons il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir!