Le vice-président du Millennium challenge corporation (Mcc), Patrick Fine, s’est dit satisfait de constater qu’à ce jour l’ensemble des pays éligibles à ce programme respectent les engagements auxquels ils ont souscrit, et a assuré qu’il partage certaines «préoccupations» se rapportant à des allégations de corruption au Sénégal. ImageLe vice-président du Millennium challenge corporation (Mcc), Patrick Fine, s’est dit satisfait de constater qu’à ce jour l’ensemble des pays éligibles à ce programme respectent les engagements auxquels ils ont souscrit, et a assuré qu’il partage certaines «préoccupations» se rapportant à des allégations de corruption au Sénégal. «Je peux dire que je suis satisfait en ce moment de constater que tous nos partenaires, y compris le Sénégal, respectent les principes qui sont à la base du Mcc», a dit M. Fine, en charge de la mise en œuvre de ce programme américain. Il a rappelé que l’une des conditionnalités du Mcc, c’est que les différentes parties (gouvernement américain et pays éligibles) respectent les engagements pris par rapport au programme et qui concernent notamment sa mise en œuvre. De ce point de vue, il a noté que le gouvernement sénégalais s’est engagé à créer une agence autonome connue sous l’appellation de Mca-Sénégal dont le décret a été approuvé par le Parlement. De même, Patrick Fine a dit que les différentes autorités avec qui il s’est entretenu, dont le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, lui ont assuré que le Sénégal respecte les principes de bonne gouvernance et se sont engagées à créer un environnement favorable à l’entreprise et à l’initiative privée, soit deux principes majeurs du Mcc. Le troisième principe sur lequel le Mcc est fondé concerne l’orientation vers l’investissement social, qui donne aux pays éligibles «plus de possibilités» pour la prospérité, a encore rappelé M. Fine, nommé à ce poste par le Président Barack Obama, il y a juste quelques semaines.
Prié de commenter les récents propos du sénateur Arlen Specter qui s’est étonné, selon la presse, du maintien du Mca-Sénégal en dépit du différend entre Millicom et l’Etat du Sénégal, accusé de vouloir corrompre la société américaine, il a répondu : «Je partage les préoccupations de notre sénateur.» Selon lui, celles-ci renvoient à la nécessité de mettre en place des conditions à même d’attirer les investisseurs du secteur privé. «Le Mcc, comme je le disais, est basé sur cette idée qu’un pays qui promeut un bon environnement pour le secteur privé est capable de faire une bonne utilisation de l’aide internationale», a rappelé M. Fine. Il a réaffirmé «la nécessité pour l’ensemble des pays éligibles de prendre en compte ces préoccupations, de respecter les engagements souscrits et les règles et procédures arrêtées». S’agissant du Sénégal, il a indiqué que les autorités du Mca-Sénégal peuvent être créditées de «beaucoup de capacités en matière de gestion», soulignant qu’il «compte sur elles pour assurer la mise en œuvre du programme». Mais de façon générale, «la disponibilité» des différents responsables, notamment ministériels concernés par ce programme «est un signe fort de l’engagement du gouvernement du Sénégal» à aller dans le bon sens. Sous ce rapport, il s’est dit content de la teneur des discussions «franches, ouvertes» qu’il a eues avec les concernés. «Je compte sur une bonne mise en œuvre du programme. Je viendrai de temps en temps voir les projets et je suis sûr que les résultats de ces projets en Casamance et au Fouta vont profiter aux populations de ces zones», a-t-il déclaré. Il a expliqué que, contrairement aux procédures classiques des bailleurs de fonds, l’ensemble des 540 millions de dollars, soit 270 milliards de francs Cfa dont le Sénégal doit bénéficier dans le cadre de ce programme, sera engagé et disponible pendant cinq années.
Les programmes financés au Sénégal par le Mcc concernent la réalisation de projets infrastructurels structurants, des routes en l’occurrence, devant permettre l’émergence de pôles économiques dans le nord et le sud du pays. Les fonds consentis dans ce cadre devront ainsi permettre la réhabilitation sur environ 456 Km de la route nationale 2 (Richard-Toll, Ndioum-Thilogne), dans le nord, et la route nationale 6 dans le sud. Celle-ci concerne le tronçon Manda Douane-Vélingara-Kolda-Ziguinchor, desservant également les régions de cette zone (Ziguinchor-Kolda-Tambacounda). «On a visé ces deux routes parce qu’elles représentent beaucoup de potentialités pour les activités agricoles», et sont de nature à contribuer à la croissance économique dans ces deux zones, a dit Patrick Fine. Il s’est dit heureux de retrouver le Sénégal qu’il considère comme son deuxième pays. Patrick Fine a assuré les fonctions de directeur adjoint de l’Usaid au Sénégal qu’il a quitté il y a seulement quatre ans. «Dans tous les pays, les grands travaux ne sont pas faciles», a-t-il encore commenté, en faisant remarquer que la construction de routes et la conduite de grands travaux d’irrigation nécessitent des années et des procédures spéciales (études de faisabilité, passation de marchés, etc.) Le problème, a-t-il fait valoir, c’est qu’en même temps, les populations sont pressées de voir des résultats, qui peuvent prendre des années. «Mais une fois le travail entamé, je pense que la nouvelle agence du Mca-Sénégal et le gouvernement sénégalais feront tout pour assurer une bonne mise en œuvre du programme», a-t-il assuré.
Aps
Parfum de corruption entre Sentel et l’état du Sénégal
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