Parfum de scandale autour de dizaines de millions de feu Amadou Badiane: La Bicis et une notaire au cœur de l’affaire

La Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis) et la notaire P.L.D, sont citées dans une sombre affaire de disparition de plusieurs millions de F Cfa. En effet depuis bientôt 10 ans, les héritiers de feu Amadou Badiane courent derrière d’importants dépôts à terme que leur a légués leur défunt père, commerçant importateur-exportateur. Et s’ils sont plus que déboussolés, c’est parce que de nombreux échanges de correspondances ont été faits entre la Bicis et la notaire afin de virer l’argent du disparu dans le compte de celle-ci. Sans que la famille n’ait jamais vu la couleur de l’argent qui, s’évalue à des dizaines de millions F Cfa. Film d’une affaire rocambolesque.

Micmacs aux relents d’un parfum de détournement inédit de plusieurs millions de F Cfa. En effet, les héritiers de la famille Badiane courent désespérément derrière d’importants dépôts à terme que leur a légués leur défunt père Amadou Badiane, dont plusieurs comptes sont logés à la Bicis. Et dans cette affaire rocambolesque, le nom de la notaire, P.L.D, ainsi que celui de la Banque sont sur toutes les lèvres. Les faits remontent au 23 mars 2005 lorsque la notaire avait saisi, par courrier, l’ex-directeur général de la Bicis pour lui demander le numéro de compte de feu Amadou Badiane et le virement, au crédit de son propre compte étude, du solde créditeur du disparu. « Chargée du règlement de la succession de feu Amadou Badiane décédé à Dakar le 03 Mars 2002, je vous saurais gré de bien vouloir m’indiquer le numéro de son compte et de virer au crédit de mon compte étude, ouvert en vos livres sous le n° K0010 01528007825700042/14 le solde éventuellement créditeur de ce compte », avait-elle demandé au Dg de la Bicis.

Pour convaincre ce dernier qu’elle agissait au nom des héritiers Badiane, la notaire avait même indiqué à la Bicis le Code du compte de Feu Amadou Badiane. Le 1er Avril 2005, la Bicis répond à la correspondance de la notaire. Ainsi, dans une correspondance dont nous avons copie, la Banque répond ceci : « nous vous accusons réception de votre correspondance du 23 Mars 2005, relative à l’affaire visée en références et vous remercions de bien vouloir nous faire tenir l’état-civil complet de la relation, afin de vous permettre d’y faire suite ».

Le 10 Août 2005, la notaire P.L.D, par l’intermédiaire de Me Saguinatou Dia Barro, revient à la charge et se fend d’une énième correspondance adressée au Dg de la Bicis. Dans cette lettre dont nous détenons aussi copie, la notaire dit au patron de la Banque : « nous faisons suite à votre courrier du 31/03/2005 dont copie ci-jointe et vous prions de trouver sous ce pli, conformément à votre demande, l’identité complète de feu Amadou Badiane ».

Ce n’est pas tout, car, le 28 Mars 2006, la notaire adresse une autre correspondance, dans laquelle elle écrit : « nous sommes chargés du règlement de la succession de feu Amadou Badiane. À ce titre, nous vous rappelons les termes de notre courrier du 10 Août 2005 resté jusqu’à ce jour, sans réponse ». Poursuivant, P.L.D rappelle à l’attention du Dg de la Bicis : « feu Amadou Badiane était titulaire de divers comptes en vos livres dont relevés ci-joints ; nous vous serions très reconnaissants de bien vouloir nous communiquer la situation exacte de ces comptes et nous en virer le solde éventuel en notre compte étude ».

Au Cabinet de la notaire, motus et bouche cousue

Pour les héritiers, depuis lors, c’est mystère et boule de gomme, aussi bien du côté de la Bicis que de celui de la notaire. Et las d’attendre de voir enfin la couleur de leur argent, les héritiers de la famille interpellent la notaire qui, pour toute réponse, leur demande de prendre leur mal en patience. Plus les années passent, plus les héritiers de feu Amadou Badiagne s’enlisent dans les explications que la notaire leur fournit. Avant qu’un bon jour, celle-ci leur flanque à la figure : « finalement, j’ai décidé de me laver les mains du dossier que vous m’aviez confié ». Ni plus, ni moins ! Nos tentatives d’entrer en contact avec la notaire sont restées vaines. Dans son Cabinet, on se contente de dire simplement que P.L.D est en voyage. Et inutile de chercher à obtenir son numéro de téléphone, parce que, même sous la torture, la standardiste ne la donnera jamais. De même, il n’y a rien à faire, pour s’entretenir au bout du fil avec Me Saguinatou Dia Barro. « Elle ne travaille plus ici », se contente de nous balancer le préposé au standard du Cabinet de la notaire.

D.TH

LASQUOTIDIEN.INFO