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Pas de candidat pour le Ps en 2019 : Va-t-on vers la mort de « l’âme de la politique sénégalaise » ?

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XALIMANEWS : Le Parti Socialiste a dirigé le pays pendant 40 ans (1960 -2000). C’est un parti qui a existé bien avant l’indépendance sous le nom de BDS (Bloc Démocratique Sénégalais) crée le 27 Octobre 1948 par Léopold Sédar Senghor à la suite d’une scission avec la SFIO (la Section Française de l’Internationale Ouvrière).

Ainsi, le parti connut de nombreuses mutations en passant par le BPS (Bloc Populaire Sénégalais) avec l’avènement de Mamadou Dia. Puis, il eut une autre fusion pour donner l’UPS (Union Progressiste Sénégalaise) avec le président Lamine Guèye. Et, c’est en 1976 que l’UPS devint le PS en ralliant l’Internationale Socialiste.

Mais, au paravent Léopold Sédar Senghor a tenu la baraque aux premières heures de l’indépendance avec son camarade Mamadou Dia qui était le SG du parti. Malheureusement les évènements tragiques de 1962 conduisirent le « Maodo » à la guillotine à Kédougou. Dès lors, le président Senghor avait les coudées franches pour diriger le parti d’une main de maitre. En ce temps il y avait le système du parti unique, ce qui fait que le président Senghor n’avait pas d’opposants sérieux pour lui faire face.

En effet, tous les partis qui existaient en ce temps, étaient considérés comme illégaux et ils n’étaient pas reconnus par la loi. Donc, Senghor remporta 3 élections présidentielles successives (1963, 1968 et 1973) avec sans opposant. Car pour, être candidat en ce moment, il fallait être « parrainé » par au moins 10 députés et aucun député n’osait parrainer un candidat de peur de recevoir les foudres de Diogoye. Comme quoi, le parrainage a une longue histoire dans notre pays.

Et, c’est seulement qu’en 1978 que Senghor change les règles du jeu. Ceci permet à Me Abdoulaye Wade, quinquagénaire (52 ans) de se présenter pour la première fois à l’élection présidentielle. Mais, il ne récolta que 17 % des suffrages contre 83% pour son adversaire. Ce fut la seule et unique confrontation présidentielle entre Senghor et Abdoulaye Wade dans une élection présidentielle.

Plus tard, le président Senghor légua l’héritage du parti socialiste à un jeune et brillant administrateur civil, Abdou Diouf qui fut à 25 ans gouverneur du Sine Saloum, actuel Kaolack. Le fait que Senghor légua le parti à un jeune inexpérimenté en politique a fait grincer les dents au PS surtout il y avait des dinosaures qui étaient là bien avant son avènement à la tête de l’appareil politique du parti.

Mais, Diouf, en bon stratège a eu l’idée de créer la CREI (Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite) en 1981 pour calmer les velléités de certains caciques du PS. Lorsqu’il a eu la main mise, il a tout simplement rangé cette juridiction dans les tiroirs. Par conséquent, Diouf avait les coudées franches pour aller vers son premier face à face avec le « Pape du Sopi » Me Abdoulaye Wade en 1983. Lors de ces élections Diouf a obtenu 83% des suffrages contre 14% son dauphin Me Abdoulaye Wade et le reste était partagé par les 3 autres candidats dont Majmouth Diop du PAI (Parti Africain pour Indépendance).

Ensuite, vint la célèbre élection de 1988 où Diouf aura fait un second face à face avec Me Abdoulaye Wade. Il l’emporta une nouvelle fois devant le Pape du Sopi qui contesta l’irrégularité de l’élection. Il s’en suivit des émeutes qui aboutirent à l’arrestation du Pape du Sopi et quelques opposants d’alors. Entre temps, Diouf a pu créer le dégel avec l’avènement de l’opposition dans le gouvernement au début des années 90. Mais, à l’approche des élections, Me Wade, en bon stratège quitte le gouvernement fait face au président Abdou Diouf pour la 3 fois d’affilée. Il y eut 8 candidats dont Me Wade, mais le président Diouf remporte toujours l’élection. Néanmoins, l’écart a baissé avec 58% contre 31% pour Me Wade. Au lendemain de l’élection, il y eut des tensions qui ont provoqué la démission du juge feu Kéba Mbaye. Son second, Me Babacar Sèye a été assassiné dans des conditions très opaques.

Avec cette nouvelle victoire, Diouf déroule pour 7 longues années avant les élections de l’an 2000 . Mais, entretemps, il y a eu le « congrès sans débats » en 1996 où Diouf imposa son poulain Tanor à la direction du Parti Socialiste. Ceci a eu le don de créer la scission au niveau du PS.
En 1998, C’est Djibo Ka qui claque la porte en premier en créant sa propre bannière, l’URD (Union pour le renouveau démocratique). Plus tard, c’est Moustapha Niasse qui embouche la même trompette en créant l’AFP (Alliance des Force du Progrès) en 1999.
Ainsi, le PS ne survécut pas à cette saignée et logiquement il perdit les élections de l’an 2000 devant Me Abdoulaye qui parvint à battre l’ogre socialiste après 26 ans de lutte.
Cette perte de pouvoir du camp socialiste va le fragiliser davantage, entre temps, certains ont pu rejoindre Me Abdoulaye et d’autres sont partis de leur propre chef.

Les élections de 2007 marquèrent cette chute libre du PS où il se classa à la 3ème place (13%) derrière le Rewmi de Idrissa Seck, deuxième. Idem aussi, pour les élections de 2012 où le PS, dirigé par Ousmane Tanor Dieng mordit la poussière une nouvelle fois avec un score toujours faible par rapport à son histoire politique (11%) devancé par « un fils du parti », Moustapha Niasse.

Avec cette dernière bérézina électorale, des vents de contestations commencent à soulever dans le parti pour réclamer du sang neuf. Dès lors, Khalifa Sall, Maire de Dakar et Me Aïssata Sall symbolisent ce besoin de cure de jouvence du parti de Léopold Sédar Senghor.
Cette fracture était totale lors des dernières élections où Khalifa Sall partit sous sa propre bannière « Taxawu Dakar » puis « Taxawu Sénégal » lors des dernières législatives. Par ailleurs, Ousmane Tanor Dieng soutient le président Macky Sall qui l’a fait nommer président du HCCT (Haut Conseil des Collectivités Territoriales). De même, deux de ses partisans sont nommés ministres, Serigne Mbaye Thiam (ministre de l’éducation) et Aminata Mbengue Ndiaye (ministre de l’élevage).

Hier, lors de leur réunion du Bureau Politique (BP) et Secrétariat exécutif permanent, Ousmane Tanor Dieng et ses camarades officialisent leur soutien au président Macky Sall pour l’élection présidentielle du 24 février 2019.Par conséquent, c’est une première dans l’histoire politique du pays, le parti socialiste n’aura pas de candidat pour la prochaine élection présidentielle.

Comme disait le principal challenger historique du PS, Me Abdoulaye Wade : « Le Ps est l’âme de la politique sénégalaise ». Ainsi, le glas sonne –t-il pour le PS 70 ans après sa naissance ?

7 Commentaires

  1. J’espère que la jeunesse du PS ns laissera pas bâillonner. Il doivent se libérer de ces vieux roublards. Qui a intérêt à soutenir Macky? Qui y gagne ? Certainement pas les militants de base.
    La dernière étape sera la dissolution du PS dans l’APR.
    Il faut refuser d’être considéré comme du bétail à sacrifier.

  2. Le glas à sonné pour le PS depuis longtemps. C’est en sachant cela que le roublard OTD s’aggripe aux privilèges dont on lui fait cadeaux quitte à commettre un fratricide polique.

  3. Tanor est de très loin au dessus de la mêlée. Les vulgaires n’ont aucune conscience des actes de haute portée dont la sublime signification leur échappe totalement

  4. C’est une erreur de condamner trop vite cette décision du PS ! Le PS a toujours été un parti stratégique et quoi qu’on dise il reste le parti le plus implanté à l’intérieur du pays. Certains opposants peuvent encore rêver, mais il n’y aucun doute sur l’issue des élections de 2019…
    La mère des batailles c’est 2024 car il n’y aura plus l’épouvantail Macky et le champ sera libre pour tout le monde. C’est pour cela que les politiciens les plus intelligents se mettent déjà en ordre de bataille non pas pour 2019, mais pour 2024. Tout le bruit actuel d’Idrissa Seck n’est que de la fumée. Son vrai plan c’est 2024 et il n’hésitera pas à écraser tous ses concurrents. Après 2019, le PDS sera encore plus affaibli par la vieillesse de Wade et je vous prédis ici des retournements spectaculaires d’Idy contre les Sonko, Khalifa Sall, Gackou et autres. De son côté, le PS se prépare aussi en silence pour 2024 et c’est un autre PS que vous verrez après 2019. Côtoyez les plus grands observateurs sénégalais comme étrangers de la scène politique sénégalaise, ça vous donnera une idée…

  5. Monsieur Ousmane Tanor Dieng et ceux qui le suivent se fiche de ces considérations ! Après avoir pris la décision de ne plus être candidat à une élection présidentielle, même si la loi le lui permettait jusqu’à quatre vingt dix ans, monsieur Tanor Dieng a choisi de ne penser qu’à ses intérêts personnels et à ceux qui l’aide à assoir cette position, en s’alliant avec le président Sall quoi qu’il arrive ! Cela ressemble à une sorte de loterie où il pourrait gagner beaucoup jusqu’en 2024, pour après quitter le PS et la politique définitivement ! Dans un pays aussi pauvre que le Sénégal, thésauriser au moins dix milliards en 12 ans de compagnonnage avec le président Sall, qui en fait autant, sans compter ce que le PS lui a donné, n’est pas rien pour toute sa famille et ses amis pour au moins une génération encore!

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