PDS – Guerre de positionnement, invectives, accusations de corruption: Quand les « héritiers » s’arrachent les restes de Wade

XALIMA NEWS – Entre guerre de positionnement qui oppose Oumar Sarr, le secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (Pds), à Modou Diagne Fada, le président du groupe parlementaire des libéraux et démocrates, et invectives venant soit du camp des «réformateurs», soit de celui des «partisans du statu quo», sans oublier les accusations mutuelles,  l’héritage de Wade s’effrite avant même la lettre. Les libéraux se crêpent les chignons sans état d’âme pour le contrôle du peu qui reste du parti de l’ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade.

Décidemment, l’effritement du Parti démocratique sénégalais (Pds) après la perte du pouvoir en 2012 n’a pas calmé pour autant les ardeurs des démons de la division dans ladite formation politique. En effet, le gèl des activités politiques au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds) d’Ousmane Ngom, ancien ministre de l’Intérieur, les sorties de moult pontes libéraux des rangs du Pds tel que Souleymane Ndéné Diop, Pape Diop, Aliou Sow, Mamadou Seck, Abdoulaye Diop, Abdoulaye Baldé, puis récemment de Bécaye Diop, pour ne citer que ceux là, n’ont pas permis à ceux qui sont restés de se ressaisir pour massifier le parti. Les protégés de l’ancien chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, sont partagés entre les guerres de positionnement, les invectives entre membres du même camp, les accusations mutuelles de sabordage du parti ou de corruption, ainsi que des citations à comparaitre entre frères libéraux.

En atteste la guerre larvée entre courtisans interposés de Modou Diagne Fada, leader du groupe des réformateurs, et ceux d’Oumar Sarr, secrétaire adjoint du Pds, après la faible mobilisation du meeting co-organisé avec leurs alliés du Front pour la défense de la République (Fpdr) la semaine dernière. En effet,  le président du groupe parlementaire des libéraux et démocrates s’est attiré les foudres des «Karimistes», après sa sortie suite aux propos du jeune libéral, non moins secrétaire général adjoint de l’Ujtl, Fabouly Gaye

. Le suppléant de Toussaint Manga, Sg de l’Ujtl emprisonné, avait lors du dernier meeting du Pds et de ses alliés, déclaré que «tous ceux qui, par la force du décret de Wade, ont occupé d’importantes responsabilités, pendant près de douze ans et qui ne portent pas la bataille pour la libération de Karim et des autres otages politiques sont pire que Macky Sall. Ils sont simplement des traîtres». En réplique, Fada avait dénoncé une gestion unilatérale du parti, non sans réclamer le renouvellement des instances. Ce qui lui a valu un volet de bois verts, venant du camp adverse, à l’image de Cheikhou Oumar Talla, Secrétaire général Ujtl de Pikine Nord. Le jeune responsable libéral de Pikine a dénoncé, entre autres, l’inaction de Fada dans la lutte pour la libération de Karim et autres, son indifférence quant aux activités du parti, tout en l’accusant de «grand diviseur».

Autres invectives et attaques qui ne sont pas pour sauver les quelques meubles qui restent de l’ancien parti au pouvoir : les accusations de sabordage du parti dont font l’objet les adeptes de la réforme. Modou Diagne Fada et compagnie sont accusés par les conservateurs, pro-Karim pour la plupart, de tailler bavette avec le pouvoir en place pour déstabiliser l’opposition. Pis, il leur est sont reproché de manœuvrer pour leur propre compte. Selon certaines indiscrétions du Pds, le leader des frondeurs veut se positionner comme plan B, et ne veut aucunement que Karim Wade soit candidat du parti à la prochaine présidentielle. De leur coté, les rénovateurs, déterminés à réformer et renouveler les instances du parti, ne comptent pas lâcher prise. D’ailleurs, répondant aux attaques que subit leur mentor, certains sont montés au créneau pour descendre le maire de Dagana, Oumar Sarr.  Le secrétaire général adjoint du Pds est accusé d’immobilisme et de diviseur par Fatou Thiam, député libérale.

LE SPECTRE DE DAME JUSTICE AU SEIN DU PDS

Par ailleurs, il faut signaler qu’en dépit des nombreux démêlés judiciaires que connaissent les responsables libéraux, les «refondateurs» ne comptent pas lâcher la procédure entamée contre Abdoulaye Faye, président de la commission de discipline. Des avocats ont été commis, malgré la médiation menée par certaines pontes de l’ancien régime pour rapprocher le camp des «refondateurs» de celui des «conservateurs. Il lui est reproché d’avoir inscrit dans les convocations servies aux «frondeurs» le terme accusation de corruption. Au même moment, Modou Diagne Fada a adressé une sommation à Farba Senghor qui l’a accusé d’avoir reçu de l’argent du président de la République, Macky Sall.

En tout état de cause, rien n’est fait pour essayer de sauver les quelques meubles restants, sinon que chaque camp tire de son coté, programmant ainsi une autre grande fissure dans les rangs du Pds, très écornés déjà par diverses intempéries.

Sud Quotidien