Les retards de vols ont fait naître beaucoup d’appréhensions dans le cœur des hajj. Ils craignent de ne pas avoir le temps de faire le parcours du pèlerin.
Victimes pour la plupart des retards de vols, dans le cadre de cette édition du pèlerinage, les pèlerins en partance pour La Mecque ne sont cependant pas tous logés à la même enseigne. Alors que des oudjadj ont souffert le martyre dans le hangar des pèlerins de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, d’autres se la coulaient douce depuis dimanche soir dans un hôtel de Dakar. Il s’agit de 256 pèlerins convoyés par la société privée ‘’Dental’’. Ils devaient prendre leur vol le samedi 20 septembre. Ils n’ont quitté Dakar qu’hier, mais le cœur gros. Car, ils n’avaient qu’une seule chose en tête : avoir le temps matériel pour faire toutes les prières du Hajj.
C’est le cas d’Abdoulaye Ba rencontré dans le hall de l’hôtel. Il a quitté son Fouta pour se rendre à La Mecque et depuis deux semaines, il ronge son frein à Dakar. ‘’Depuis quinze jours, je suis à Dakar chez ma fille à Grand Dakar. En ce moment, on devait être à La Mecque pour faire nos prières’’, se désole-t-il. Hier matin, on pouvait comprendre son trépignement, en attendant le bus qui devait les amener à l’aéroport. Le bus était attendu à 10h. A midi, il n’y avait toujours rien. Déjà, le dimanche, ils étaient restés toute la journée au hangar de l’aéroport. ‘’Nous sommes là comme des otages. Nous ne pouvons rien faire. Nous nous sommes réveillés tôt le matin pour attendre le bus’’, confie t-il.
‘’Visas, passeports, badges en poche mais le vol retarde les choses’’
En effet, des groupes se forment çà et là. Bonnet sur la tête, chapelet à la main, Sidy Ba, la cinquantaine, prie pour que les choses rentrent dans l’ordre. ‘’J’ai mon passeport, visa, badge, depuis deux semaines. Je suis là et je viens du Fouta. Heureusement, j’étais hébergé par mon grand frère qui réside à Guédiawaye’’. Comme l’ensemble des pèlerins présents, il regrette le retard accusé. Dans la mesure où il ne pourra pas faire le parcours du vrai pèlerin. Mamadou Yoro Ly abonde dans le même sens. Il vient de Tambacounda et demande le soutien de l’Etat. D’ailleurs, il s’est laissé gagner par le pessimisme. ‘’Nous avons des problèmes sérieux pour quitter Dakar’’.
Plus loin, un homme et deux dames discutent. Ils ont les mêmes préoccupations. Racky Sall, cette dame au teint clair, s’en remet à la volonté divine. ‘’Ils nous ont dit d’attendre aujourd’hui. On attend. Mais les autorités doivent trouver une solution à cette situation’’, implore-t-elle. Résidant à Dakar, plus précisément à Malika, cette croyante, qui veut accomplir l’un des cinq piliers de l’islam, avoue qu’ils sont bien traités dans l’hôtel, avec une réservation de deux personnes par chambre. Fatoumata Diallo qui préfère garder le sourire admet toutefois que la fatigue les gagne. Leur seul souhait : atterrir à Makatal Moukarama, le plus vite possible.
Les étapes du Hajj
Le premier acte posé par le pèlerin est de se rendre à Médinatoul Mounawara, lieu indiqué pour formuler des prières. Ensuite vient l’étape de la sacralisation, ‘’Armal’’. ‘’Dès son arrivée à La Mecque, le pèlerin peut le faire. Il trouvera sur place des guides qui vont lui montrer la marche à suivre’’, explique Imam Serigne Diaw. D’autres étapes sont aussi importantes, comme la ‘’ziarra à la Kaaba’’.
Mais, indique le religieux, la station Arafat (Taxawaayu Arafat) est obligatoire pour effectuer un bon hajj. ‘’La station Arafat est faite à un moment précis. Celui qui la rate n’a pas son hajj. Cette dernière peut se faire pendant le mois de septembre jusqu’avant la tabaski, vers le 5 octobre. Auparavant, les gens faisaient trois mois à La Mecque. Maintenant, ils font le pèlerinage en quinze jours. Dès après le ramadan, le mois du hajj s’ouvre’’, explique Imam Diaw.
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