Le problème lié au mauvais état de la pelouse du stade Léopold Senghor refait surface. Et cette fois-ci, les inquiétudes viennent du sélectionneur des Lions, Aliou Cissé, qui y a fait une descente, hier matin. Le mois de mars, c’est si près si loin…
Comme par hasard, c’est au moment où le ministre des Sports, Matar Ba, effectue une visite de chantier au stade Alassane Djigo (voir encadré) que des inquiétudes sont notées concernant la pelouse du stade Léopold Senghor.
Il est vrai que tout le monde est d’accord que le gazon de Senghor n’est pas de bonne qualité. En témoigne les alertes venant de certaines autorités et dirigeants dont le président de la Fédération de foot avant le début de la Can U23 que notre pays a accueillie du 28 novembre au 12 décembre 2015. Et d’ailleurs cela s’est vérifié à l’issue de cette compétition où «Senghor» a hérité d’un gazon jaunâtre, à la limite de l’agonie.
Mais quand ces inquiétudes viennent du sélectionneur des Lions, c’est qu’il y a urgence. Pour ne pas dire que l’heure est grave. En effet, hier en fin de matinée, Aliou Cissé a fait une descente au stade Léopold Senghor pour constater de lui-même l’état de la pelouse. A l’issue de cette visite-surprise, l’ancien capitaine des Lions n’a pas manqué de faire part de ses inquiétudes, rapportent des témoins trouvés sur place.
En fait, pour comprendre cette démarche d’anticipation et d’alerte du sélectionneur, il faut la situer par rapport au prochain rendez-vous des Lions qui, pour la suite des éliminatoires de la Can 2017, doivent recevoir en mars prochain le Niger. A moins de trois mois de cette échéance, Aliou Cissé veut sûrement avoir des garanties par rapport à la qualité du gazon qui fait débat.
A l’origine, un mauvais décapage
Mais au juste, comment en est-on arrivé là ? Comment l’une des «meilleures pelouses d’Afrique» (voir par ailleurs) s’est transformée en «un jardin mille trous» pour reprendre ce joueur taquin de l’équipe des U23 ?
Des spécialistes d’espaces verts avaient pourtant sonné l’alerte en déplorant le mauvais décapage fait dès le début des travaux. «Tout a été faussé au départ, au niveau du décapage. Pour renouveler une pelouse et avoir de la bonne qualité, il faut décaper entre 10 et 15 cm, ajouter du sable de dune, du terreau, arroser et semer. Tout cela on ne le fait pas sur une hauteur de 3 cm. En fait, le constat est que les gens ont bâclé le travail en décapant seulement à 3 cm. C’est de l’amateurisme et les résultats sont là.»
Entre la pelouse officielle et celle de l’annexe, c’est le jour et la nuit
D’ailleurs, pour confirmer les propos de cet expert, il faut faire un tour du côté du terrain annexe. Là, la différence est frappante, avec une pelouse de qualité assez visible. «Si le gazon de l’annexe est de meilleure qualité, c’est parce que les gens se sont donné le temps et les moyens pour faire du bon travail. Ce qui n’a pas été le cas concernant le terrain officiel.»
Et ce qui est encore le plus inquiétant, c’est que d’ici le mois de mars, «techniquement, il sera difficile d’avoir une pelouse de qualité». «Une pelouse en bon état, on ne peut pas l’avoir en trois mois. Du moment où le travail a été mal fait au départ, tout exercice sera du bricolage. En attendant qu’on se donne le temps d’avoir un gazon naturel au vrai sens du mot.» Paroles d’expert !
Le Quotidien