Comme l’hydre de Lerne, la pénurie d’eau refait surface dans la ville sainte de Touba. Ses populations sont restées quatre jours d’affilée sans voir une seule goutte d’eau tomber du robinet. Si certaines voix appellent l’Etat à réagir, d’autres plaident un paiement des factures et l’acquittement des obligations fiscales par les populations elles-mêmes.
La défaillance dans la distribution de l’eau à Touba se fait encore ressentir ces derniers jours (d’avant et d’après Korité). Des quartiers entiers de la ville fondée par Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul sont restés, des jours durant, sans le liquide précieux. Selon une habitante de Gare-Bou Ndaw : «Depuis la veille de la fête de la korité, l’eau se fait rare. Des quartiers comme Gare-Bou Ndaw, Darou Manane, Keur Niang sont les mieux touchés. Nous faisons chaque jour 800 mètres à 1 kilomètre pour aller à la recherche de l’eau. Nous sommes fatigués et l’Etat doit nous aider à alléger cette souffrance », a-t-elle dit. Interrogé sur cette question lancinante que constitue la fourniture de l’eau à Touba, Serigne Fallou Dieng, Chef religieux et Responsable du Cercle des Intellectuels Soufis, de taper sur la table : « Touba regorge de ressources capables de lui alléger ces difficultés .L’eau constitue un véritable fardeau financier. Aujourd’hui, tous ses habitants doivent payer et la facture d’eau ainsi que celle d’électricité. On doit aussi s’acquitter, tous, de nos obligations fiscales. Le Khalife ne peut plus continuer à tout faire pour une population de plus d’1million 675.000 habitants. Par exemple, il arrive qu’il débourse, lui seul, 500 millions de F CFA pour réparer un forage.»
